𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐗𝐕

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Heather Hill :

Barcelone - juin 2025

Je jette un coup d'œil à mes amis et finis par hocher la tête doucement. Ils n'ont pas quitté le chevet de Pierre depuis plusieurs heures et personne n'arrive à sécher les larmes de Francisca.

– Je vais leur annoncer, décide-je en passant une main sur mon visage.

J'essaie de gérer au mieux la situation mais je sens que si mon corps ne trouve pas rapidement une occupation, je vais m'écrouler de fatigue à la fois physique et psychologique. Pourtant, je ne sais pas si maintenir le Grand Prix de demain est une bonne idée.

– Je m'occupe de ramener Yuki à l'hôtel. Il va avoir besoin de dormir, me souffle Grégoire, le photographe de Pierre.

– Pense à te reposer aussi, la journée a été longue pour tout le monde.

Il hoche la tête à son tour et je disparais dans la chambre où le français est endormi et branché à des machines qui émettent un bruit insupportable en continu. Je n'ai jamais eu de problème avec l'hôpital mais ce son strident pourrait créer un dégoût pour cet endroit à n'importe qui.

Les parents de mon ami se tournent vers moi, de même que sa sœur que j'aurais aimé rencontrer dans une situation différente. Elle est assise près de Kika et se tiennent la main tandis que monsieur et madame Gasly sont derrière elles et semblent faire une prière silencieuse.

Yuki et Charles sont, quant à eux, calés sur des chaises que j'ai amené juste avant qu'ils n'arrivent. Le visage du japonais est tendu et je ne peux empêcher une vague d'angoisse m'envahir quelques secondes avant de reprendre le contrôle.

Je m'approche des garçons et m'accroupis devant le monégasque en prenant dans la mienne sa main tendue vers moi. Nos regards se croisent et il comprend tout de suite ce que je suis venue leur dire.

Je montre ma paume à Tsunoda qui hésite quelques instants, puis prends une grande inspiration :

– La course est maintenue. Ils vont utiliser les temps soit que nous avons fait en Q3, soit en Q2 pour ceux qui n'ont pas eu le temps. La FIA a prévu une cérémonie avant la course et...

Je suis interrompue par la mère de Pierre, me faisant me tourner vers elle.

– Une cérémonie ?

– Ce sont les dernières informations que j'ai, ils viennent de prendre la décision et Horner m'a prévenu.

Elle se ferme un peu lorsque je prononce le nom de mon team directeur et ce n'est qu'après l'avoir dit que je me rappelle que le passé de Pierre avec Red Bull est compliqué. Ma concentration se tourne de nouveau vers les deux pilotes qui me font face :

– Je vais devoir vous demander de rentrer pour être en forme demain.

Je sens immédiatement le refus dans leurs regards mais ne me laisse pas démonter, ayant reçue des consignes précises des team principal.

– Bien, alors je préviens Fred et Christian de ne pas compter sur vous pour la course. Il est hors de question de risquer la sécurité de ceux qui ont dormi parce que...

– Tu ne le feras pas, me coupe Charles en plantant ses yeux verts dans les miens.

Avec la douleur que je vois au creux de ses prunelles, je sais qu'il aurait eu raison dans d'autres circonstances mais je ne transigerais pas sur sa sécurité. Alors j'arque une sourcil en me redressant.

– Tu veux parier Charles ?

Ma main se glisse sur la poche arrière de mon jean où je récupère mon téléphone. Je n'hésite pas une seconde avant d'aller dans mes contacts et d'appeler le directeur du monégasque. Il décroche à la troisième sonnerie.

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