𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐨𝐟 𝐑𝐢𝐬𝐤

𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐈𝐈

Heather Hill :

Azerbaïdjan - mai 2025

– Je n'arrive pas à pousser plus que ça ! je réplique frustrée que la voiture dans laquelle je suis assise ne fonctionne pas comme elle le devrait.

Je demande à mon interlocuteur de changer légèrement la balance de frein en espérant pouvoir prendre plus de vitesse dans les lignes droites. Sauf qu'au lieu d'accélérer, je me retrouve à être doublée par la VisaCash de Ricciardo.

– Passe en 3.6 Heather et dis-nous si c'est mieux, m'indique mon ingénieur alors que j'essaie d'accélérer pour me retrouver au niveau de Sargeant.

Je fais ce qu'il me conseille et immédiatement, mon écran tourne au rouge et des mots apparaissent : moteur en surchauffe. Mes pieds réagissent plus vite que mon cerveau et je relâche la pédale d'accélérateur en me dirigeant dans le bac. Une odeur d'essence atteint violemment mes narines et je tourne le volant pour pouvoir m'arrêter sur le bord de la piste.

– Je dois sortir Brian, il y a une fuite d'essence ! j'alerte, d'une voix plus que paniquée, mon équipe.

– Sors du cockpit. Maintenant, tonne la voix de Christian Horner qui ne devrait pas communiquer avec moi parce que je n'ai pas passé la ligne d'arrivée.

Je retire mon volant et sors de la voiture fumante plus rapidement que je ne l'ai jamais fait. Je ne perds pas une seconde pour m'éloigner à plusieurs mètres. L'adrénaline dans mon corps due à la tonalité de mon directeur provoque une peur irrationnelle qui coule dans mes veines et m'empêche de détourner le regard quand un bruit d'explosion retentit.

Des débris de la Red Bull se dispersent un peu partout sur la piste alors que je me protège avec mes bras des morceaux qui volent autour de moi. Je sens quelque chose frapper ma cuisse mais n'y prête pas attention parce que je sais que cette explosion signe la fin de ce grand prix pour moi.

Mon volant au creux de ma main est la seule partie de ma voiture qui a survécu à la défaillance du moteur de mon véhicule ainsi que mon casque.

Une vague de chaleur passe près de moi tandis qu'un bras autour de ma taille m'oblige à suivre le mouvement qu'on m'impose, c'est-à-dire m'éloigner du feu qui consume lentement la pôle que j'ai obtenu hier.

– Tu vas bien ? me demande une voix masculine en m'entraînant derrière les barrières de sécurité.

Machinalement, je hoche la tête sans un mot, trop choquée par ce qu'il vient de se passer pour réagir. Je parviens juste à comprendre que j'aurais pu me retrouver dans ces flammes à quelques secondes près si je n'avais pas senti l'odeur du combustible.

Nous sommes près des stands et des gradins et je vois l'équipe bleue marine faire des aller-retour entre les boxs et le mur de communication. Tout le monde s'agite, y compris dans mon dos où des pompiers arrivent éteindre le feu dans un véhicule.

J'aurais pu mourir.

Un drapeau jaune est agité alors que je retire mon oreillette qui se met à émettre un son si aiguë que je lâche un cri de douleur. Lentement, mes émotions reprennent le dessus et je me retrouve à être submergée par une peur qui me glace.

En voyant Horner arriver en face de moi presque en courant, je retire mon casque et ma cagoule et laisse des larmes de soulagement couler sur mes joues. En plus d'avoir eu la peur de ma vie, j'ai créé une vague de panique et d'inquiétude sur le circuit.