Wild Race Tome 1 [Fini En Cours De Réécriture]

5 . Soirée entre amis

- EZIA -

— Bonsoir, dis-je sans me présenter.

L'homme, qui doit s'approcher de la trentaine, s'assis à côté de moi débordant de confiance en lui, une attitude des plus détendues. Ses coudes sont posés sur la table, ses mains sont jointes, son menton est délicatement posé sur ses doigts entrelacés. Un détail attire mon attention, lui aussi a des yeux hazel, comme Tay. Sauf que les siens sont verts au centre et marron sur les extrémités, à l'inverse de mon collègue. Quelques secondes passent durant lesquelles aucun de nous deux ne prononce un mot, examinant à peine le visage de l'autre. La lumière tamisée ne me permet pas de le détailler comme je le voudrais, ou est-ce le stress qu'il crée en moi qui m'empêche de quitter le vert de ses iris pour le relooker. Mon cœur bat à tout rompre, sa seule présence fait fuir l'oxygène autour de nous.

— Votre compagnon vous a abandonné ? Mademoiselle... dit -il ne finissant pas sa phrase. Il hausse les sourcils en penchant la tête dans l'attente de mon prénom.

— Ezia... Merci pour le cocktail ! dis-je levant le verre, avant de le porter à mes lèvres.

Volontairement, je ne réponds pas à sa question concernant Tay. Quelque chose au fond de moi me dit de me méfier. Malheureusement, mon mutisme n'a pas l'air de dissuader l'inconnu qui continu :

— Ezia ! C'est un bien joli prénom. Si je me souviens de mes cours de latin, cela signifie "aigle", je me trompe ?

Sa question m'arrache un petit rire que je dissimule en portant mon cocktail à mes lèvres. Je reste sur mes gardes même si je dois l'avouer, il a éveillé ma curiosité.

— Vous avez pris des cours de latin ?

— Oui, cela vous surprend n'est-ce-pas ?

J'acquiesce d'un hochement de tête. Ses lèvres s'étirent légèrement et son regard s'ancre avec plus d'insistance que le mien avant de continuer.

— J'ai toujours été intéressé par le latin et les langues dont il est à l'origine, comme le français, l'espagnol ou encore l'italien.

Lorsqu'il prononce le dernier mot, j'aperçois un voile menaçant traverser son regard. Ma méfiance s'intensifie à m'en donner la chair de poule.

Qu'est ce que tu fous Tay ?

Je scrute la salle du regard à sa recherche, m'arrêtant sans le vouloir sur les compagnons du fameux Aodhan qui ont leurs yeux braqués sur nous. La brune qui le chevauchait me fusille du regard, comme si je lui avais piqué son goûter.

Je suis sur le point de répondre à Aodhan quand Tay me rejoint enfin et se place debout entre nous deux, jetant un regard interrogateur sur l'intrus. J'attrape délicatement son avant-bras et l'incite à se rapprocher de moi.

— Tu en as mis du temps chéri, lui dis-je d'une voix suave.

Je lui lance un regard suppliant, en resserrant mes doigts sur ma prise, espérant qu'il joue mon jeu et que cela fasse partir l'inconnu qui ne semble pas gêné par la situation. Tay porte son regard sur ma main, et relève la tête pour croiser mon regard. Son visage s'éclaircit et un air joueur y prend place.

— Désolé Princesse. Tu connais mon cousin, il ne voulait pas me lâcher. explique t-il en passant une main derrière mon dos.

Mon épiderme frissonne au contact de sa main qu'il glisse de façon à agripper ma taille. Jouant parfaitement son rôle, il pose un doux baiser sur ma tempe. Surprise par son geste, je ne remarque pas Aodhan hausser les sourcils blasé.