Wild Race Tome 1 [Fini En Cours De Réécriture]

6 . Une histoire de vengeance

- AODHAN -
1 an plus tôt

- Ils nous ont bien eus, les fils de pute ! crache Caleb

Une clope dans une main, un verre de whisky dans l'autre, je l'écoute s'énerver après l'organisation d'Esposito.

Il y a six mois, l'un des hommes de Diego Esposito est venu trouver Sean, un de mes seconds. Il lui a exprimé le désir qu'avait son chef de me rencontrer, ce dernier avait apparemment des plans qui pourraient m'intéresser. Mais on ne m'approche pas comme ça. Sean lui a expliqué que pour cela il devait gagner une course contre lui. C'est ma façon de fonctionner : si quelqu'un, pour qui je ne porte pas d'intérêt, veut un rendez-vous , il doit battre l'un de mes hommes sur une course tirée au sort.

C'est un peu comme jouer à pile ou face, avec l'adrénaline en plus.

Si la personne gagne, elle a toute mon attention, si elle perd, alors je ne prends pas le temps de la recevoir. C'est une manière de faire le tri parmi toutes les personnes qui souhaitent venir quémander mon aide ou mon argent.

Ce soir-là, Sean a sous-estimé l'homme de Diego et l'italien a gagné haut la main.

J'ai donc pris le temps de le recevoir dans mon bureau au Q.G. Esposito, qui doit avoir mon âge, est arrivé tel un conquérant : cheveux noir bien coiffé en arrière, costume sur-mesure d'une grande marque italienne, chaussures parfaitement cirées. Il a pris place en face de moi, a saisi le verre de bourbon offert par simple politesse et à commencer à me parler de ses plans. Diego m'a expliqué qu'il souhaitait créer une alliance entre nos deux organisations contre l'arrivée d'un nouveau concurrent, le Cartel de Reyes dont l'activité commence à s'étendre dans le sud de la ville.

Ma famille est implantée au Etats-Unis et plus particulièrement sur la côte Ouest depuis plusieurs générations : trafic de véhicules volés, de drogue, d'armes, de bijoux... voici les gros piliers de mon réseau. La côte Est quant à elle appartient en majorité aux italiens. Cela ne nous empêche pas d'avoir des brides d'activité sur le continent entier qui sont régies par de solides accords signés il y a plus d'une vingtaine d'années. Après plusieurs mois de négociation avec Esposito, nous étions enfin arrivés à un accord arrangeant qui protégeait nos activités à tous les deux et faisait perdre du terrain au Cartel. Déjà que j'avais du mal à supporter la présence et garder fermement un œil sur ces bouffeurs de pizza, voilà que les Mexicains se mêlaient à la fête. Le fait est qu'à l'heure actuelle Diego nous a vendus à Reyes.

Résultat des courses, j'ai perdu de l'argent et de la marchandise. Mais ce n'est pas ce qui me dérange le plus, à cause de lui, j'ai perdu de bons hommes. Trente... c'est le nombre, tués de sang-froid par les hommes d'Esposito et de Reyes. Parmi eux Sean, petit frère de Caleb, et ami d'enfance, avant d'être mon second.

- Tu peux pas rester sans rien faire Dhan ! me lance Caleb. Il faut venger les gars, il faut venger Sean !

Je quitte ma place devant la fenêtre pour revenir m'asseoir derrière mon bureau. Bien installé dans mon fauteuil, je caresse le bas de ma mâchoire avec mon index tout en fixant mon regard dans celui de Caleb, qui déborde de rage et de tristesse.

- Je ne vais pas rester sans rien faire Caleb. le rassuré-je, calmement. Mais je ne vais pas me précipiter, c'est ce qu'ils attendent.

Ne jamais agir à chaud, une des leçons de mon grand-père qui était pourtant le premier à dégainer son arme. L'ancêtre O'Neil, un sacré personnage craint par plus de la moitié des personnes du milieu, il ne faisait pas de cadeau.

- Qu'est ce que tu vas faire ?

Je ne relève pas l'agressivité avec laquelle il m'a posé la question. Ses émotions sont à fleur de peau, nous sortons tout juste des funérailles de Sean.