Wild Race Tome 1 [Fini En Cours De Réécriture]

34. Bienvenue au Brunch Litwood

- EZIA -

Ma tête… elle me fait atrocement mal. J’ai l’impression qu’un singe qui joue des timbales s’est emparé des lieux. Je peine à ouvrir les yeux, ce simple geste me demande un effort surhumain. Voyant que je n’y arrive pas, j’essaie de me concentrer pour faire l’état des lieux de mon corps et je gémis de douleur en inspirant profondément. Ce mouvement vital me donne l’impression qu’on me poignarde la cage thoracique. Pourquoi ai-je mal partout comme ça ? Je ne m’en souviens pas… Je tente de bouger doucement la tête de droite à gauche pour délier les muscles endoloris de ma nuque, des gémissements répétés de douleur m’échappent. Les yeux toujours fermés, je tends l’oreille aux bruits de pas qui se rapprochent de moi.

— Doucement Ezia ! me chuchote une voix masculine.

Je la connais, mais qui est-ce déjà ? Il me faut ouvrir les yeux, alors je redouble d’efforts. À force d’insister, j’y arrive enfin, juste assez pour voir une silhouette se dessiner au-dessus de moi. Je n’arrive pas à voir son visage.

Aïe… Ma tête… elle me fait mal…

Je lève difficilement ma main gauche pour tenter de la poser sur ma tempe. Mais l’homme arrête mon mouvement, et quand j’essaie de la plier, je comprends pourquoi. Je sens une aiguille bouger sous ma peau et ça me donne la nausée. Je n’abandonne pas et porte mon autre main sur mon front.

— Comment tu te sens Ez ? me demande l’homme à mes côtés.

Je n’arrive toujours pas à mettre un nom sur cette voix que je suis sûre de connaître. Pourquoi je ne me souviens de rien ? L’angoisse s’empare de moi. Je ferme et ouvre les yeux plusieurs fois d’affilée dans l’espoir que cela m’aide à recouvrer la mémoire. J’essaie de parler, mais aucun son ne sort.

C’est pas possible ! Qu’est-ce qu’il m’arrive ?
Je me concentre, et les yeux toujours dans le vague, j’arrive à demander :

— Qui est-ce ?

— C’est Matthew ! me répond l’homme d’une voix très douce.

Oui, voilà c’est le prénom que je cherchais.

— Comment tu te sens ? me redemande-t-il.

Je reprends une profonde inspiration qui me fait râler de douleur. Pourquoi ai-je si mal quand je respire ?

— J’ai mal partout, Matt… Pourquoi ?
Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demandé-je avec un brin de panique dans la voix.

Le peu que j’aperçois me permet de distinguer Matt en train de passer sa main sur sa nuque, gêné.

— Euh… Tu… Tu ne te rappelles de rien ?
Il semble inquiet et ça ne fait que nourrir ma peur.

— Non…

— Reprends doucement tes esprits et nous discuterons après.

Je referme les yeux et souffle délicatement.

— Il est quelle heure ? demandé-je.

— Huit heures du matin. Je vais te chercher à boire.

Je ne réponds rien, concentrant mon énergie pour me réveiller. J’ai l’impression d’avoir dormi plusieurs jours.

Après un temps qui me semble durer des heures, Matthew refait son apparition dans la chambre. Mes yeux sont enfin grands ouverts et font le tour de la pièce. Comment me suis-je retrouvée ici ? La chambre est assez spacieuse, il y a de grands rideaux sur ma gauche qui semblent cacher une baie vitrée. Au pied du lit trônent deux petits fauteuils chesterfield en daim marron, et un peu plus loin, derrière une porte, se trouve une salle de bain privée. Matthew s’approche du lit et me tend une petite bouteille d’eau.