- EZIA
J'ai eu beau monter sur mes grands chevaux et refuser catégoriquement qu'on me reconduise, c'était peine perdue. J'ai bien essayée de récupérer mes clés, mais lorsque je me suis jetée sur Aodhan il les a envoyées à Matthew, qui les a expédiées à Seb quand j'étais à deux pas de lui... Les garçons m'ont fait tourner en bourrique pendant cinq minutes, se foutant ouvertement de ma gueule.
Puis, comme si j'étais une enfant, ils m'ont obligée à m'asseoir et à prendre un petit déjeuner. Des pancakes, avec du sirop d'érable, cuisinés par Caleb alors qu'il avait encore son pépito en liberté. Il m'a pourtant répété une dizaine de fois que rien n'était rentré en contact avec sa queue, mais je n'avais clairement pas envie de les manger. Rien que de le revoir à poil en train de cuisiner, ça me donne la nausée. Mais, ils m'ont menacé de ne pas me ramener chez moi si je ne mangeais pas mon assiette. J'ai pris sur moi et j'en ai mangé la moitié. Je mentirais en disant que c'était dégueulasse, ils étaient vraiment bons putain.
Aodhan et Caleb viennent juste de partir.
Comme si me faire reconduire jusqu'à chez moi n'était pas déjà de trop, le mafieux a tenu à fouiller mon appartement pour être sûr que je sois en sécurité. Je me suis vue dans une de ces séries policières où les flics entrent armes à la main pour faire le tour du domicile, et crier "RAS" pour avertir qu'il n'y a pas d'intrus.
Les seules personnes qui pouvaient me faire du mal à cet instant, c'étaient eux deux. Et je ne me suis pas gênée pour leur rappeler, Aodhan a rit mais un voile noir a traversé le regard de Caleb. J'ai le sentiment qu'il ne m'apprécie pas trop.
Enfin, maintenant je suis au calme chez moi et ça fait un bien fou. D'un côté j'ai envie de faire un profond point sur les événements d'hier soir et de l'autre je veux en oublier la moitié.
La sonnette de la porte d'entrée retentit. Allongée sur mon canapé, je relève la tête et commence à stresser. Je n'attends personne...
- C'est moi Ez ! crie Mélinda.
J'avais complètement oublié que nous devions manger et passer l'après-midi ensemble, avant de rejoindre Le Splendide pour notre service ce soir.
Je suis contente, je vais pouvoir vider mon sac et tout lui raconter. Mélinda est toujours de bons conseils. Elle et moi nous sommes rencontrées lors de notre soirée d'intégration à l'université. Elle venait de se prendre la tête avec un mec de seconde année, je lui suis venue en aide en me faisant passer pour sa petite amie. Le mec est resté con au premier abord, puis il nous a proposer un plan à trois que nous avons décliné parce que : "La saucisse ce n'est pas notre truc !" Lorsque le mec est parti, décomposé, nous avons éclaté de rire. À partir de ce moment, nous ne nous sommes plus quittées. Nous avons fait les quatre cent coups ensemble et elle était très présente quand Léo est décédé. Quand j'ai décidé de revenir vivre à l'appart, elle a aménagé avec moi les premiers mois. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Enfin si, j'aurais fait moins de conneries, j'aurais pris moins de cuites et moins couché avec des mecs sur un simple pari, un pari brodel ! Certains étaient des erreurs de parcours, d'autres par contre aucun regret...
Je me lève pour ouvrir.
- Ça va Ez ? Tu as une sale gueule ! confirme-t-elle, comme si je ne l'avais pas remarqué.
Elle rentre et se dirige vers la cuisine pour poser des sacs de bouffe, se retournant elle marque un temps d'arrêt en m'inspectant.
- Mais, elles sont à qui ces fringues ? ... J'en connais une qui n'a pas dormi chez elle !
Elle ne relève pas ma lèvre meurtrie, et ne voit pas les bleus qui sont cachés sous le pull d'Aodhan. Si elle pouvait me laisser en placer une, je pourrais lui raconter mon incroyable aventure de la veille.
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Wild Race Tome 1 [Fini En Cours De Réécriture]
AçãoEzia, passionnée d'automobile, tente de valider son diplôme d'ingénieur et de garder le cap : amatrice de courses illégales avec son frère, elle se fait la promesse de ne plus jamais mettre les pieds dans ce genre d'événements après le décès brutal...