- EZIA -
C'était quoi ce brunch de tarés ! Des femmes à moitié à poil de partout, des hommes bien sapés mais complètement ravagés entre drogue, alcool et sexe, nous aurions dit que certaines découvraient le corps d'une femme comme des ados en pleine puberté. Heureusement, une grande partie de cette foule savait se tenir, quand le reste faisait complètement peur à voir... Bien entendu, Diego était là et il a fallu qu'il vienne voir Dhan pour le provoquer. Ses paroles tournent dans ma tête : Mia cara ! Venga con me ! Il tua posto è con me ! . Je ne sais pas ce qu'il s'est mis en tête, mais ma place n'est pas du tout avec lui. Moins je le vois et mieux je me porte. Par contre, je mentirais en disant ne pas avoir aimé le voir fracasser la tête à Ethan.
Il aurait dû le taper plus que ça !
Difficilement, je me réveille et Dhan n'est plus à mes côtés. Quand nous sommes rentrés, je me suis isolée dans ma chambre pour regarder une série et me reposer. Je n'ai pas parlé de mes maux de tête intenses et de ma sensation de nausée. Dhan m'a obligée à manger... Je n'ai qu'une envie en me levant : aller vomir la pizza, elle ne passe pas du tout. Je cours, comme je peux, jusqu'aux toilettes avant de tout rendre sur le parquet de la chambre. Les crampes d'estomac me font tellement mal qu'elles réveillent la douleur de mes côtes cassées. Je n'en peux plus. Je me vide jusqu'à ce qu'il n'y ait que de la bile qui sorte, me brûlant l'œsophage et la bouche, laissant un horrible goût sur son passage. À bout d'énergie, je me laisse glisser contre le mur à côté des toilettes pour me donner le temps de reprendre mes esprits. Ma tête me lance tellement que j'ai du mal à me souvenir de certaines choses, et ça m'angoisse... Je pourrais demander de l'aide à l'un des gars, mais je sais d'office que c'est Dhan qui viendra, et je n'ai pas oublié que c'est à cause de lui que je suis dans cet état. J'affronterai ça toute seule. De toute façon c'est ce que je fais et ce depuis un an : je suis seule face à mes démons, seule face à mes problèmes d'argent, seule dans mon appartement...
Léo était ma moitié, mon pilier, il m'épaulait tellement. Les larmes commencent à couler le long de mes joues, ma cervelle est tellement dans le brouillard que j'ai peur de perdre les doux souvenirs de mon frère, ceux qui guérissaient mon âme torturée quand je me sentais au fond du trou... Je ne veux pas ! Je ne veux pas l'oublier. Je pleure de plus belle, m'abandonnant à mes sanglots.
Connard de Caleb !! Je me vengerai !
Je n'ai rien fait à Caleb pour mériter une colère pareille de sa part. Je ne compte pas oublier son geste, ça c'est sûr. Pour évacuer ma tristesse sans affoler le penthouse, je me faufile sous la douche. J'ai cru comprendre que Aodhan me fera courir ce soir, handicapée ou non ! Après m'avoir imposé sa présence, forcée à manger, à prendre mes anti douleurs et à regarder ma série avec moi, je me suis endormie comme un ours en hibernation.
Je profite du fait d'être encore seule pour m'habiller sans l'aide du mafieux. Je suis peut-être un peu cassée en deux mais en faisant doucement je peux le faire toute seule. Intérieurement j'enrage, ils ne m'ont même pas laissé parler, cette haine était totalement gratuite.
Je te le ferai payer Caleb.
Tant bien que mal, j'arrive à enfiler mon jean, un tee-shirt et un pull extra large, c'est la tenue parfaite pour conduire. Alors que je suis sur le point d'enfiler une paire de baskets blanches, la porte de la chambre s'ouvre sur Aodhan. Le mafieux jure dans sa barbe en accourant.
- Tu aurais dû m'attendre Bella ! s'approchant de moi, il saisit mes chaussures. Laisse-moi faire ! m'ordonne-t-il en se mettant à genoux devant moi.
Je ne réponds pas. J'ai décidé de ne plus lui adresser la parole... Bon, je vous l'accorde, je lui ai dit deux petites phrases au brunch, mais nous sommes loin des longues conversations que nous avons pu avoir ensemble avant que je ne passe par la cave. Je sens que cela l'agace mais il prend sur lui. Sincèrement, je me demande s'il regrette ce qu'il a fait ? Serait-il capable de me demander pardon ? Il m'a pourtant dit que non, mais il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. Je sens qu'il aimerait que tout se passe comme avant entre nous, mais je ne peux pas, je n'y arrive pas. Il avait ma confiance, la seule chose qui ne change pas pour moi : je me sens en sécurité proche de lui et j'ai toujours la sensation que mon corps appelle le sien, c'est un traître ! L'ironie du sort, c'est lui qui a donné l'ordre de me détruire en mille morceaux dans tous les sens du terme. Diego et les autres ont commencé le travail, Caleb et Aodhan l'ont fini. Je me sens comme une coquille vide qui n'aura jamais droit au bonheur ou à l'amour. Tout était tellement facile avant que Diego ne rentre dans nos vies, que mes parents partent en Italie et que Léo meure. Parce que j'en suis sûre, hier ce n'était pas lui dans cette voiture, ce n'est pas possible... Il me manque tellement que mon cerveau me joue des tours.
VOUS LISEZ
Wild Race Tome 1 [Fini En Cours De Réécriture]
AçãoEzia, passionnée d'automobile, tente de valider son diplôme d'ingénieur et de garder le cap : amatrice de courses illégales avec son frère, elle se fait la promesse de ne plus jamais mettre les pieds dans ce genre d'événements après le décès brutal...