Ma femme est morte.
Elle ne saura jamais.
...
C'est impossible. Impossible. Je l'allonge au sol et me mets à faire des appuis sur son cœur.
Je ne m'arrête pas, je n'aurais jamais pensé devoir appliquer ça, ni même en être capable. Mon souffle se raccourcit dû à l'effort. La voix en moi me dit d'arrêter, qu'elle est déjà morte et que c'est inutile. Je ne peux pas la laisser.
Elle est morte.
Rien ne se passe.
Elle est morte.
Elle est morte.
C'est trop tard.
Je suis prêt à laisser tomber, tout espoir m'a quitté mais je ne peux pas arrêter. J'ai juré d'assurer sa sécurité, ça ne peut pas changer maintenant. Je me laisse tomber en arrière une seconde. C'est terminé, j'ai échoué. Sa mort est la preuve de mon incapacité une fois de plus. Je suis un bon à rien. Il avait raison.
Je devais être meilleur. Je Je devais la garder auprès de moi dans ce putain d'avion, empêcher que ça arrive. Tout est de ma faute. Il faut qu'elle se réveille.
Ça n'arrivera pas. Mon regard ne quitte pas son corps sans vie alors que je reprends le massage cardiaque. Je ne peux plus la sauver. Son teint est livide, son visage écorché, elle est belle même comme ça.
La dernière chose qu'elle ait entendu de moi sont des insultes. Merde.
Je m'obstine à tenter de la ramener malgré cette putain de voix qui hante mes pensées.
Tu as tué ta femme.
Tu l'as laissée mourir.
Elle ne se réveillera jamais.
Je suis un fou, essayant l'impossible. Je ne la ramènerai pas. Je le sais et pourtant je ne peux m'arrêter. Il n'y a aucune chance. Elle est morte. Je ne peux pas y croire. Il y a toujours une chance, même s'il fallait un miracle. Elle ne mourra pas.
Moi : Je m'occuperai de ceux qui t'ont fait ça, accident ou non. Je tuerai ces incapables je te le jure.
Non
Non
Elle n'est pas morte.
Je sens son cœur.
Elle est en vie.
Moi : Accroche toi, on y arrivera.
Dix heures plus tard.
Hôpital universitaire de Torrecárdenas
Une main imposante se dépose sur mon épaule, me faisant lever la tête. Je vois le visage amoché de mon frère plein de pitié. Je n'aime pas ça, il le sait parfaitement.
Moi : Milla va bien ?
Il hoche légèrement la tête et se laisse tomber sur la chaise à mes côtés, le visage entre ses mains. Son hochement de tête ne servait qu'à me rassurer, et sans doute se rassurer par la même occasion.
Alejandro : Putain de merde...
Moi : Vois le bon côté des choses, on est de retour comme avant, que des mecs.
Il relève la tête vers moi et me tape dans l'épaule. Son regard est plein de crainte, à cause de moi il souffre.
Alejandro : Tu devrais demander à être ausculté toi aussi, tu n'es pas en très bon état.

VOUS LISEZ
Cruel Princesa
Romance« Un seul instant peut changer une vie à jamais. » Alessia a dû le comprendre malgré elle. Il n'a fallu qu'une seconde, et voilà que son destin était ficelé. Il ne lui restait qu'une dernière chance. Un simple meurtre aurait pu la sauver, il en fut...