Chapitre 1 : la vie n'est jamais simple

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"La vie n'est jamais simple." 

Cette phrase résonne dans ma tête. Je l'ai entendue si souvent, mais elle ne m'a jamais réconfortée. Un des nombreux dictons que Kanae aimait me seriner à longueur de journée. Je soupire. Je suis assise devant mon bureau, plus précisément, devant une feuille vierge qui n'attend que la pointe de ma plume. À côté trône une pile de feuilles recouvertes de mon écriture délicate. Mes poèmes... Mon moyen d'évasion face à tous ces drames, à tout ce à quoi j'ai survécu...

C'est ainsi que je me vide la tête. En noircissant des pages et des pages. C'est le seul moment où je peux laisser mon sourire et ma douceur au placard et être vraiment moi. Je condense tous mes problèmes, mes inquiétudes en vers. C'est fou ce que ça m'apaise...

En tant que pilier, je suis censée veiller sur les autres, tuer les démons. Mais la seule personne qui m'aie jamais protégée, qui se soit jamais souciée de moi, est morte depuis longtemps. Je ne me souviens plus vraiment de l'attaque, juste de ses dernières paroles...

Je secoue la tête. Ressaisis-toi Shinobu ! Tu sais très bien ce qu'il se passe quand tu commences à y penser. Rappelle-toi l'incident Tomioka...

Le soleil était radieux ce jour-là et jamais je n'aurais pu prévoir que je passerai à deux doigts de la catastrophe... J'étais allée voir Tomioka car la mission que nous venions d'effectuer ensemble nous avait considérablement rapprochés et nous étions devenus bons amis. Nous nous étions donné rendez-vous à la montagne bleue, lieu de notre mission accomplie, et j'y étais, largement en avance.

À ma grande surprise, j'y trouvais Tomioka, adossé à un énorme pin, qui croquait dans une pomme bien rouge. Il prit le temps de finir sa bouchée et constata :

- Tu es en avance.

- Je ne peux m'empêcher de remarquer que toi aussi ! répondis-je de ma voix fluette.

C'était l'été et une petite brise jouait avec mes mèches violettes. Tomioka me dévisagea longuement, à tel point que c'en devint gênant.

- Y-a-t-il un problème, cher collègue ? demandais-je, couvée par son regard azur.

Il secoue la tête et demande quelque chose à laquelle je ne suis pas prête à répondre :

- Dis-moi, Shinobu, qu'y-a t-il derrière ton éternel sourire et ta gentillesse ?

Aussitôt, le masque que je me suis forgé après la mort de ma sœur, que j'ai perfectionné jusqu'à étouffer totalement ma vraie personnalité se fracture. L'espace d'un instant, mon sourire s'efface et une panique sans nom me fige. Mais je reprends vite constance et affiche de nouveau le doux sourire de Kanae. 

- Je ne suis pas sûre de comprendre le sens de ta question, Giyu.

J'essaie de dissimuler le tremblement de ma voix.

- Enfin c'est pourtant clair... Je sais que tu n'es pas comme ça. Tu n'es pas ce sourire et cette douceur, ce n'est pas toi ! Alors, je te le redemande, qui es-tu ?

Je reste muette. Mon sourire m'a définitivement abandonné. Je suis figée sur place, incapable de faire le moindre geste. Giyu me fixe, il attend une réponse. Réponse que je ne connais pas. Je sens monter des larmes. Toutes les larmes que j'ai passé ma vie à réprimer. Tant bien que mal, je les ravale, mais une a déjà franchi la barrière de mes yeux et commence à rouler sur ma joue, tout doucement. 

Giyu se lève d'un bond et se précipite.

- Pardon, Shinobu, je... Je ne voulais pas...

Il recueille ma larme sur son doigt et me caresse doucement la joue. Sa main est fraîche et calme les battements de mon cœur affolé. Mon souffle se cale sur le sien et mes yeux plongent dans les siens. Je m'apaise peu à peu, alors que nos visages sont de plus en plus proches. Ils s'approchent dangereusement et...

Soudain, je me rends compte de ce qu'il se passe et me détourne avant qu'il ne m'embrasse. Il enlève sa main et recule, l'air blessé. Je manque d'air. On allait s'embra... Non. Je ne dois pas y penser ! Mais il est là, son regard toujours posé sur moi. Alors, dans un sursaut de peur, je prends la fuite. C'est lâche et je m'en veux de le laisser comme ça, mais je ne me sens pas prête à répondre à sa question, pas maintenant.

Alors, je cours à travers la forêt qui dévale la pente de la montagne. Je cours si vite que mes pieds touchent à peine le sol. Je manque à plusieurs reprises de m'étaler, mais je continue. Le domaine aux papillons n'est pas loin, à cette allure, j'y serai dans une heure ou deux. En attendant, je profite du calme de la forêt pour recomposer mon masque.

Ça y est, je suis de nouveau moi. "La vie n'est jamais simple." Comme tu as raison, ma sœur.


NDA 

Salut à tous et bienvenue dans cette fanfiction démon slayer ! J'ai découvert ce manga il y a peu, et je suis devenue immédiatement adepte. Bon, je n'ai pas tout lu/vu (je suis au début du quartier des plaisirs) mais je me suis déjà fait spoilé que Shinobu allait mourir, juste alors que je venais de la décréter comme étant mon personnage préféré. Surmontant ma déception et ma tristesse, je me suis dit : "j'écris des fanfictions sur Wattpad et je viens d'en finir une. J'ai un scénario en tête et je veux écrire, qu'est-ce que je fais ?"

Immédiatement, j'ai trouvé la solution ( il est impossible de la louper) et j'ai créé une nouvelle histoire. Et la voilà. Bon, il me manque des connaissances et j'ai du mal à retenir les noms des personnages, aussi serez-vous aimables de ne pas relever les fautes que je risque de faire. 

Sinon, bonne lecture et n'hésitez pas à me donner votre avis en commentaires !


Sous le masque_ En pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant