Sous le masque_ En pause

Chapitre 19 : S'il te plaît

Je suis étendue par terre dans la forêt. J'ai mal à la main. J'ai mal à la poitrine. J'ai mal au cou. Mon sang commence à former une flaque. Je n'ai pas réussi... Je n'ai pas réussi à trancher mon propre cou. Je vais me vider de mon sang tranquillement... En vrai, ça me va. Ça me correspond bien. Je vais mourir car j'ai reçu trop de coups. Giyu était la seule chose qui me maintenait en vie. Mais c'est fini. Je vais bientôt rejoindre Kanae, mes parents, Mejelinea et Eritu... Je commence à sourire. La douleur est presque agréable. Elle me distrait de la lame qui me transperce le cœur. Je commence à rire. C'est bientôt fini.

Je vois Kanae descendre vers moi. 

- Kanae ! Kanae ! J'arrive ! Je viens te rejoindre !

- Shinobu... Qu'est-ce que tu as fait ?

Elle s'approche de moi et me prend dans ses bras.

- Écoute, ce n'est pas le moment ! On se retrouvera un jour, je te le promets, mais pas maintenant ! S'il te plaît...

Je commence à pleurer :

- Non, Kanae, ne me renvoie pas là-bas ! Je t'en supplie ! S'il te plaît ! Je ne veux pas y retourner ! Je ne veux paaaaaaaaaaaaaaaaas !!!!! S'il te plaaaaaaaaaaaaaaaaaaît !!!!!!! Ne me laisse pas !!! Ne me laisse pas ! Je t'en supplie ! Non ! Arrête ! Par pitié !

Rien à faire, elle disparaît et je reste seule, effondrée par terre à me vider de mon sang. J'entends vaguement des cris et des pas autour de moi mais je m'en fous, je veux juste oublier.

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Giyu se sentait coupable. La nuit était bien avancée et il aurait dû profiter de ne pas avoir de mission pour dormir, mais impossible. Allongé sur son lit, le poème que Shinobu avait écrit il y a si longtemps dans la main, il ne pouvait s'empêcher de repenser à la pilier de l'insecte, à la façon dont il lui avait crié dessus, à son air blessé et apeuré, au sang qui s'écoulait de sa main...

Mais qu'est-ce qui lui avait pris ?!! Il aurait dû essayer de tirer ça au clair avec elle, de lui expliquer, de lui faire confiance... Il y avait peut-être une explication toute simple ! Et maintenant il était trop tard pour revenir en arrière. La tête lui tournait... Il s'emportait rarement, mais quand il le faisait, il ne savait plus se contrôler. Il s'était parfois disputé avec Sabito... 

Soudain, il y eu beaucoup de remue-ménage en bas et il décida d'aller voir ce qu'il s'était passé. Aoi, Tanjiro, Kanao, Muichiro et Semiko avaient installé une Shinobu inconsciente et couverte de sang sur le canapé.

- Qu... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? bredouilla le pilier de l'eau.

Muichiro se tourna vers lui et répondit :

- Elle a tenté de se suicider. Heureusement, elle n'a pas eu assez de force pour se couper la tête.

Giyu sentit se jambes se dérober. C'était à cause de lui...

- Dis, tu es la dernière personne à lui avoir parlé... Est ce qu'il s'est passé quelque chose ?

Giyu ne répondit pas et s'enfuit. De l'air, il lui fallait de l'air ! Il se précipita dehors et réfléchit, alors que Muichiro commençait à lui courir après. Il fallait qu'il aille quelque part où il pourrait se confier, quelque part où on l'empêcherait de refaire une connerie...

- Attend ! cria Muichiro. Je ne veux pas te juger ou t'embêter, je veux juste savoir ce qu'il s'est passé ! S'il te plaît...

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Muichiro s'assit sur le toit. Giyu était à côté de lui. Le pilier de la Brume avait réussi à rattraper le pilier de l'Eau et l'avait forcé à venir avec lui sur le toit pour parler. Encore sous le choc de la tentative de Shinobu, Muichiro en oubliait presque qu'il était assis juste à côté de la personne dont il avait été amoureux pendant si longtemps.

- Aller, Giyu. Raconte-moi.

- Je... C'est à cause de moi... C'est de ma faute ! Tout est de ma faute !!!

Il commença à sangloter. Pourtant avare de contacts humains, Muichiro posa sa main sur son bras.

- Je... Je lui ai crié dessus tout à l'heure... Je... Je lui ai dit que c'était fini, que je ne voulais plus jamais la revoir... C'est de ma faute...

- Calme toi.

- Muichiro ? Tu es là ?

C'était Senjuro.

- Je suis sur le toit avec Giyu, Senjuro. Tu peux venir nous rejoindre.

Un instant plus tard, le jeune pourfendeur était assis à côté des deux piliers.

- Muichiro, que s'est il passé ? J'ai demandé à Aoi, mais elle n'avait pas le temps de me répondre, elle m'a dit de te demander.

- En fait, Shinobu a essayé de se suicider et Giyu était en train de m'expliquer pourquoi.

- Ah, ok.

Le jeune homme fit une tête bizarre et Muichiro lui prit doucement la main. Ils ne sortaient pas ensemble officiellement, mais Senjuro connaissait la teneur des sentiments de Muichiro et ils se voyaient beaucoup.

- Écoute, Giyu, je parlerai à Shinobu. Quant à toi, je pense que tu devrais aller voir le maître, il t'écoutera et il saura t'aider.

- D... D'accord...

- Senjuro, tu pourras dire où nous sommes à Aoi, qu'elle ne s'inquiète pas ?

- Oui, bien sûr. Vous partez maintenant ?

- Je pense que c'est mieux.

- Mmh... Bonne chance.

Il prit rapidement Muichiro dans ses bras, ce qui lui donna des frissons.

- À... À plus tard, Senjuro !

- C'est ça... À plus tard... Reviens vite, s'il te plaît !

Muichiro sourit :

- Promis !

NDA :

Bon, ben voilà !