Sous le masque_ En pause

Chapitre 35 : Prisonnière !

Où suis je ? Je ne sais pas... J'ai un bandeau sur les yeux et... Mes poignets... Mes chevilles... Ils sont... Entravés... Attachés... Je ne peux pas bouger... Je commence à me débattre.

- Alors, enfin réveillée ?

Une voix d'homme... Je cesse mes gesticulations.

- Qui êtes-vous ? Où suis je ? Et pourquoi ?

La personne rit. 

- Tu ne te souviens donc pas de notre rencontre il y a trois jours ?

Mon cerveau est trop embrumé pour que je parvienne à me souvenir. Je reste silencieuse. 

- Intéressant... Tu as dû perdre des souvenirs suite au choc que tu as reçu... Te souviens-tu de qui tu es ?

Sans que j'ai le temps de réagir, les mots sortent tout seuls de ma bouche :

- Shinobu Kocho, pilier de l'insecte dans l'armée des pourfendeurs, élue de la Lune.

- Très bien, à mon tour de me présenter ! Je suis Kibutsuji Muzan, premier et roi des démons. Je te souhaite la bienvenue, Shinobu Kocho, dans mon royaume démoniaque, la Cité des démons !

Un frisson me secoue alors que mes souvenirs me reviennent.

- Je ne suis pas censée être morte ?

- Non, je t'ai absorbée juste avant que tu ne meure, ce qui t'a gardée en vie et soignée. Tu n'as plus aucune blessure ! Pour l'instant, tout du moins.

- Et qu'est-ce que je fais là ?! Qu'est-ce que vous me voulez ?!

- Et bien, tu n'as pas encore deviné ? Je veux que tu me rende résistant au soleil.

- Mais j'en suis incapable !

- Bien sûr que si, grâce au Souffle de la Destinée. Tu as pû rendre son humanité à Nezuko Kamado. Je te conseille d'accepter de m'aider, sinon tu le paiera cher...

- Jamais ! Et même si je pouvais vous aider, c'est non !

- C'est dommage... Je vais devoir employer la manière forte !

Je serre les dents, butée.

- Très bien, je vois que tu t'obstines... Je vais donc être obligé de te briser pour te rallier à moi. Pour être honnête, j'espérais que tu sois aussi courageuse et stupide, je mourais d'envie de me défouler, et je ne suis pas le seul. Comme j'ai un peuple à diriger, c'est Doma qui s'occupera de toi. Je te souhaite de bien souffrir...

- Je te souhaite de mourir ! je crache.

Soudain, je sens des griffes s'enfoncer dans mes côtes. Je gémis de douleur et me tortille pour tenter d'échapper aux griffes, en vain. La douleur s'est répandue dans mon corps. J'évalue la blessure : superficielle, mais douloureuse et profonde. Tout à coup, je sens une autre douleur, plus aiguë, qui part des doigts griffus de Muzan et qui me transperce le crâne et se répand dans mes veines.

- Ce que tu sens se répandre dans ton corps est une variante de mon sang que j'ai mise au point récemment. Elle me permet certaines choses comme de contrôler tes émotions, ou de t'envoyer des visions. Tu es sûre que tu veux résister ?

Je serre les dents.

- Va crever ! Je siffle.

- Toujours aussi stupide... Nous verrons bien dans quelques jours !

Soudain, je sens un frisson dans ma nuque et je perds connaissance.

▪️◾▪️◾◼️◾▪️◾▪️

Quand je me réveille, la première chose que je remarque est que je n'ai plus de bandeau sur les yeux. J'observe donc ce qui m'entoure. Je suis dans une pièce aux murs de bois, il y a une porte en face de moi. Une lampe suspendue au plafond éclaire abondamment la pièce. J'observe mes entraves. Elles sont dans un matériau rouge foncé, à la fois souple et résistant. Sûrement du sang spécial de pouvoir sanguinaire...

Soudain, un verrou cliquète sur la porte en face de moi. Elle s'ouvre, laissant apparaitre l'être que je hais le plus au monde.

- Doma... je marmonne entre mes dents.

Il referme la porte et se tourne vers moi :

- Bonjour, chère Shinobu ! Je suis heureux de te voir. Ta compagnie m'a cruellement manqué, ces derniers temps !

- Je n'en dirai pas autant ! je siffle.

Il sourit.

- Ah ! Tu es moins belle quand tu n'es pas couverte de sang et de blessures mais rassure-toi, on va y remédier rapidement !

Il s'approche de moi et je suis parcourue d'un frisson quand il me souffle à l'oreille :

- Après tout, tu es ici pour ça !

Il s'écarte et poursuit :

- Mais je ne suis pas doué pour ça, moi, ma partie, c'est le mental. Et tes nerfs sont un excellent terrain de jeu, chère Shinobu.

Il redresse mon menton vers lui de sa main gelée et murmure :

- Ne t'en fais pas, c'est ce que je fais de mieux.

La vision me happe avant que je n'ai eu le temps de réagir. En un rien de temps, je me retrouve dans une ruelle sombre. Il fait nuit et face à moi se trouve un démon. Doma ! Mais il n'est pas exactement pareil...

- Alors, comme ça tu veux m'affronter à la place de ta sœur !

Je comprends tout. Je suis en train de revivre la mort de Kanae dans son propre corps. Je réplique sans contrôler ce que je dis, je bouge sans maîtriser mes mouvements, et je sens la douleur cuisante provoquée par chaque coup. 

J'ai mal, et je sais que je n'ai aucune chance de le vaincre. Il est beaucoup trop fort pour moi. Je me bats de toutes mes forces, mais je n'arrive même pas à l'affaiblir ! Je prends coup sur coup, la douleur est insupportable, je suis blessée mortellement, je le sais. J'ai envie de hurler de douleur, j'en ai les larmes aux yeux. Mes blessures me cuisent et brûlent, la souffrance se répand dans tout mon corps, je me vois penchée au dessus de moi alors que je tente de délivrer mes dernières paroles.

Enfin, je ferme les yeux et je ne vois plus rien, je ne sens qu'une atroce douleur lancinante qui se répand en moi comme un poison. Et une douleur plus sourde à la poitrine me donne envie de hurler. J'ai l'impression que Kanae vient tout juste de mourir sous mes yeux sans que je ne puisse faire quoique ce soit. Elle est morte par ma faute.

J'ai l'impression que mon cœur est oppressé, je n'arrive plus à respirer, des sanglots coincés dans ma gorge m'étouffent.

Au secours... je pense avant de sombrer dans l'inconscience.

NDA : Alors ? Vous ne pensiez tout de même pas sérieusement que j'avais tué Shinobu ! Même si ça s'annonce mal pour elle, ceux qui me lisent et qui commencent à me connaître sont tout à fait capables de deviner la suite ! 

Qui relève le défi ?