Chapitre 26 : Premier baiser

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Muichiro avait mal partout. Mais il était content car Tamayo lui avait donné de la pommade et Senjuro lui avait proposé de la lui mettre. Bien sûr, Muichiro avait accepté et le pilier savourait à présent la caresse des mains fraîches de Senjuro dans son dos. Ils étaient seuls dans le salon, sur le canapé, Muichiro avait enlevé sa chemise, laissant voir les bleus infligés par Semiko. Il y en avait une quinzaine répartie sur tout son corps. 

Le pilier de la brume sentait Senjuro grimacer en voyant les bleus alors il dit :

- Senjuro, c'est pas grave, tu sais. D'ici une semaine ou deux, on ne verra plus rien !

- C'est surtout le fait qu'à trois piliers vous n'ayez pas pu l'arrêter, qui me fait peur. 

- Il faut dire qu'on n'avait pas d'armes...

- Giyu si.

- Oui, mais pas au début.

- Je n'ai toujours pas vraiment compris ce qu'il s'est passé.

- Moi non plus, mais Shinobu nous expliquera, elle en sait sûrement plus que nous.

Les deux pourfendeurs restèrent silencieux un instant, puis Senjuro demanda :

- Tu peux me raconter ce qu'il s'est passé de ton côté ?

- Et bien, j'étais allé voir Shinobu pour je ne sais plus quelle raison, et elle m'a fait comprendre qu'on lui avait fait boire un philtre d'amour. Parce que si une personne est sous l'emprise du philtre, elle ne peut pas le dire.

- Elle aurait pu l'écrire...

- Ça ne marche pas non plus . Semiko est entré et m'a dit qu'Aoi m'attendait. J'ai tout de suite compris que c'était faux, mais il était armé et ce n'était pas le moment de le confronter. Je suis donc parti chercher Giyu et on est revenus, mais c'était trop tard. Shinobu l'avait confronté et il était en train de lui faire du mal. Je me suis jeté sur lui pour qu'il arrête. J'essayais de le frapper tout en esquivant ses coups, mais je m'en suis pris plusieurs et j'ai fini par terre. Après, je ne sais plus trop...

Senjuro resta silencieux quelques instants et le pris dans ses bras. Muichiro tressaillit de douleur, mais ne dit rien, heureux d'être si proche de son ami. Leurs visages étaient si proches... Senjuro était au courant des sentiments de Muichiro, mais ils n'en avaient pas reparlé et la situation n'était pas très claire. Tout ce que Muichiro savait, c'est qu'ils étaient amis. Mais ils étaient à deux doigts de franchir un cap. Les quelques centimètres qui séparaient les visages tournaient en boucle dans l'esprit du pilier.

Soudain, Aoi entra et déclara :

- Shinobu est réveillée, mais elle a besoin de repos pendant quelques jours. 

Elle se figea, remarquant les deux garçons enlacés.

- Je vais vous laisser. Vous avez une semaine pour faire ce que vous voulez, Muichiro, n'oublie pas de mettre ta pommade une fois par jour.

Et elle sortit aussi sec.

- Et si on allait voir Kyojuro ? proposa Senjuro. Ça fait plusieurs semaines qu'on ne s'est pas vus et il me manque un peu...

- D'accord, pas de soucis.

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Muichiro et Senjuro arrivèrent au domaine Rengoku après avoir marché toute la journée. Dès qu'il les vit, Kyojuro les accueillit à bras ouverts.

- Senjuro ! Muichiro ! Je suis content de vous voir ! Alors, quoi de neuf depuis que Shinobu a trucidé la troisième lune ?

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- Ah oui, quand même !

Senjuro, Kyojuro et Muichiro mangeaient des ramens et les deux arrivants venaient de raconter ce qu'ils savaient sur l'affaire Semiko.

- Et Shinobu va bien ?

- On ne sait pas, répondit Senjuro, on aura des nouvelles d'ici quelques jours...

Le pilier de la Flamme acquiesça :

- Il y aura une réunion des piliers d'ici peu, Shinobu nous expliquera tout elle-même...

Senjuro bâilla et Kyojuro donna une chambre à Muichiro. Les deux amis allèrent se coucher, mais Senjuro n'arrivait pas à dormir.

Il ne cessait de se retourner dans son lit. La dernière fois que Muichiro était venu, il lui avait déclaré ses sentiments. Senjuro n'avait pas su comment réagir et il lui avait dit qu'ils en reparleraient. Depuis, ils étaient restés proches, et Muichiro n'avait plus abordé le sujet. Mais Senjuro se sentait coupable. Ça faisait dans les six ou sept mois qu'ils devaient en reparler et le jeune pourfendeur n'avait rien fait.

Il alla à sa fenêtre et contempla longuement le jardin. Entouré d'une haie, il était recouvert de gazon et de quelques arbres. Jadis il y avait eu des fleurs, mais Senjuro n'avait plus le temps de s'en occuper depuis qu'il était pourfendeur. En face, une petite grille menait à un pont qui passait au dessus de la rivière.

C'était là que Muichiro s'était déclaré... Soudain, quelqu'un toqua à la porte.

- Entrez !

C'était Kyojuro.

- Tu ne dors pas ?

- Non... J'arrête pas de penser à un truc...

Kyojuro s'assit sur le lit de Senjuro et attendit que son frère le rejoigne.

- Tu sais, c'est normal d'avoir plein de choses dans la tête. Mais pour être tranquille, il faut affronter le problème, et arrêter de le fuir ou de le reporter.

- Mmmm...

Soudain, Senjuro comprit. Il se leva d'un bond et dit :

- Merci du conseil, grand frère, il faut que j'y aille !

- Au milieu de la nuit ?

Mais le jeune pourfendeur n'écoutait plus. Il fila jusqu'à la chambre de Muichiro et toqua.

- Entrez... répondit une voix ensomeillée.

Senjuro se rua vers son ami et le secoua un peu.

- Wow ! Doucement ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

- J'ai un truc important à te dire !!!

- C'est vraiment urgent grommela Muichiro, mi amusé, mi contrarié.

- Oui !!! Vient avec moi !

- D'accord, une seconde...

Le pilier de la brume s'étira, bâilla, et finit par se lever. Il suivit Senjuro dans le jardin, jusqu'à la petite grille, et enfin sur le pont. Le temps d'arriver jusque là il était totalement réveillé et il lui tardait d'entendre ce que Senjuro avait à lui dire.

- Al...

Le jeune pourfendeur mit son doigt sur la bouche de Muichiro pour qu'il se taise, puis il approcha son visage et l'embrassa doucement sur les lèvres. Totalement pris au dépourvu, Muichiro lui rendit son baiser et demanda après un long silence durant lequel ils se regardèrent dans les yeux :

- Je croyais que tu avais un truc à me dire...

- Je t'aime. Est-ce que tu veux qu'on sorte ensemble ?

- En tant que couple ?

- En tant que couple.

Le pilier de la brume n'osait pas y croire. Des larmes apparurent dans ses yeux alors qu'il répondit :

- Oui. Bien sûr que oui.

Tout doucement, les deux garçons se rapprochèrent et s'embrassèrent sous le clair de lune.

NDA :

Vous êtes sûrement déçus de ne pas avoir vu Shinobu et Giyu, mais sachez que ce chapitre plein d'amour est essentiel pour la suite de l'histoire (en vrai je sais pas, mais c'est important qu'on suive un peu Muichiro)

Sous le masque_ En pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant