R̶a̶c̶e̶ 2

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⁰ Chapitre ²

Sa seule et unique alternative de survie venait de s’envoler d’un simple coup de vent.

Déambulant dans la fraîcheur nocturne des rues New-yorkaises sans but précis ni plan en tête, Maël lui-même commençait à ressentir la fatigue l’accabler. Il culpabilisait de devoir faire subir ceci à son frère, lui qui avait pourtant promis que leur situation allait s’arranger. En même temps, comment aurait-il pu imaginer qu’Adam serait déjà en couple ? Encore plus effondré de ressasser le souvenir de cet alpha, il sentit une vague de colère bouillonner en lui par la suite. Il était en colère, il voulait hurler sa douleur, tout fracasser sur son passage au point où on le confondra à un fou à lier.

Mais Maël n’était pas du genre à se laisser assaillir aussi fébrilement par ses émotions, et tel qu’on le lui avait appris chez les Straton, la faiblesse d’esprit était un péché résultant du peu de croyance qu’on accordait au seigneur. Et si ce seigneur l’observait en ce moment même, dans la détresse qu’il ressentait, pourquoi n’agissait-il donc pas ? De toute évidence, il n’avait peut-être jamais réagi, sinon sa vie n’aurait pas été autant accablée par la souffrance perpétuelle.

Avec le peu de moyens qu’il avait en sa possession, il pu se payer une chambre dans un motel et quelques aliments pour nourrir son frère.

Désormais allongés dans le lit, Maël observait le plus petit respirer faiblement dans son sommeil et lui embrassa le front avant de sortir sa croix de son sac à dos pour une dernière prière.

Au levé du jour, ce fût Shéridan qui le réveilla, en sanglots. Dépité, l’oméga le prit dans ses bras pour essayer de comprendre ce qu’il lui arrivait.

Shéridan calmes-toi, shh, tout va bien, tu as fais un cauchemar c’est ça ?

— Je t’ai réveillé mais tu ne te réveillais pas, j’ai eu peur que tu sois allé au ciel toi aussi. Sanglotait-il de plus belle. Je veux pas que tu me laisses seul grand-frère, restes toujours avec moi s’il te plaît.

  Les paroles du petit garçon brisèrent le cœur de Maël qui ne pu se retenir de laisser échapper quelques larmes. Il les essuya et essuya les siennes avant de le rassurer du mieux qu’il pouvait et comme il le faisait toujours :

— Dan, pour rien au monde on sera séparé tu peux me croire, nous sommes tous les deux contre le monde, tous les deux et à jamais !

— Grand-frère. Tombait-il dans ses bras. Je t’aime grand-frère Maël.

— Moi aussi je t’aime haha. Mon petit-frère que j’adore le plus au monde. Allez, on va prendre une douche, t’as vu comme on est tout crasseux ?

— Oui, mais grand-frère sent la glace à la fraise. Et les fraises, c’est trop bon ! S’émerveilla-t-il, arrachant un rire à Maël.

— Haha. Toi alors...

   Un peu plus tard dans la journée, toujours réclus dans la chambre qu’il avait loué pour un jour et une nuit uniques, Maël sentait déjà le stress le mettre à rude épreuve.

Il avait entendu qu’ici il existait des centres d’accueil pour omégas, alors s’il s’y rendait en attendant d’y voir un peu plus clair et d’établir un plan d’approche, il serait déjà soulagé d’avoir un problème en moins : la nutrition et le logement. Mais bon, seulement pour une courte période.

  Après avoir quitté le motel aux alentours de quinze heures pour aller au centre non loin de la zone où ils se trouvaient —s’étant documenté dans une revue de journal—, on leur fit patienter dans la salle d’attente durant des heures. D’interminables heures pour précision. Cela se comprenait, il y’avait tout un tas de femmes, d’hommes omégas tout comme lui, accompagnés d’enfants ou pas, qui tentaient d’avoir accès à l’aide du service social. À ce rythme, Maël craignait de ne pas parvenir à son tour.

𝖱𝖺𝖼𝖾 𝖡𝗋𝖾𝖺𝗄𝖾𝗋𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant