R̶a̶c̶e̶ 5

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⁰ Chapitre ⁵


  Maël ne saurait dire si c’était dû à l’angoisse ou à la méfiance, une chose était certaine, ce Seth était intimidant et de surcroît, l’opposé même de Troy. Et si le teinté ne lui avait pas confié qu’ils étaient frères, il n’aurait jamais pu le deviner, même dans une blague de mauvais goût.

  Une fois que le grand-frère passa l’information à Sethia, il poursuivit sa montée, Maël et Shéridan le succédant dans un air désinvolte alors que le noiraud tournait la tête par-dessus son épaule pour les regarder s’éloigner, encore sous le choc qu’on lui ait «imposé» une charge contre son gré.

  Enfin parvenus au deuxième niveau, Troy avança vers une porte qu'il ouvrit à l'aide d'une clé qu'il avait récupéré plus tôt à Kurtis. En face, Maël entendit du bruit ainsi que des voix discutant dans une langue qu’il ne reconnut pas comme leur anglais natif.

Seth vit juste là,  pointait-il une porte du doigt avant de désigner celle la faisant face, et c'est ici que vous squatterez.

...

Tiens. Lui passa-t-il ensuite la clé. Reposez-vous bien sutout, et si jamais il y'a un souci appele-moi ou alors informes mon père. T'as un cellulaire ?

L'oméga acquiesça négativement.

Bon pas grâve, il y'a un combiné à l'intérieur et puis le garage est juste à côté. À plus ~

  Dès qu’il s'en allait, Maël et son frère soufflèrent de justesse : le calme était de retour....enfin presque. Le quartier était plutôt très bruyant puisque même étant à l’intérieur du bâtiment, ils pouvaient encore entendre les bruits provenant de la street.

Mais bon ceci n’était pas pour déplaire l’oméga, au contraire. Il entra donc dans la pièce, suivi de son frère afin de prendre leurs marques. Il n’arrivait toujours pas à croire qu’il vivrait là gratuitement pour les jours à venir. Ce studio était certes petit mais était largement suffisant pour tous les deux, il n’avait pas à se plaindre —était mal placé pour le faire d’ailleurs—. Et qui plus était, tout était nickel et paraissait confortable, on ne pouvait en rêver mieux.

On vivra ici à partir de maintenant grand-frère ? S’enquit Shéridan, quelque peu dans le doute.

— Oui, répondit confiamment son aîné, le temps que ça prendra.

  Le temps que ça prendra...

  Maël espérait que d'ici là, il puisse reprendre ses marques pour aller de l’avant et si possible, avoir les moyens nécessaires qui les permettront de subsister sans plus dépendre de quiconque.

Après avoir prit une douche, enfilé les vêtements que leur avait acheté Troy en cours de route, Maël mit Shéridan au lit et se permit d’aller ouvrir la petite fenêtre de la chambre histoire de l’aérer un peu, n’en pouvant plus d’étouffer dans cette canicule.

  Il poussa un souffle en passant la tête à travers la fenêtre, donnant vu sur le presque-ensemble du quartier et même sur le garage d’à côté. Il pouvait aussi entendre le tapage assourdissant que produisaient les voix des d’hommes, d’enfants s’amusant à courir dans les ruelles et aussi les grognements de moteurs provenant du garage.

 
C’était toujours ainsi à East Harlem qu’on surnommait encore l’El Barrio, l’un des ghettos de la ville où on retrouvait le plus de desalogados ou encore sans-abris. De jour comme de nuit dans ce quartier oublié de New-York, le divertissement ne manquait point au rendez-vous. C’était peut-être un quartier fréquenté par des délinquants et dont la population était essentiellement latino-américaine, il n’en demeurait pas moins que l'ambiance plu à  Maël. Elle était née grâce aux immigrés Porto-ricains et aujourd'hui habritait des mexicains, des cubains ou encore des Guatémalèques. En somme, un quartier culturellement ressourcé et qui attirait même très souvent des touristes.

𝖱𝖺𝖼𝖾 𝖡𝗋𝖾𝖺𝗄𝖾𝗋𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant