𝖱𝖺𝖼𝖾 𝖡𝗋𝖾𝖺𝗄𝖾𝗋𝗌

S̶i̶d̶e̶ 1

«Salut Troy, désolé de t'avoir snobé y'a un bout d'temps mais tu dois comprendre que ça marchera jamais, encore désolé.»

Une grimace révoltée se peignant sur son visage, Troy Collins se bloquait dans sa démarche. Après avoir passé près de cinq semaines à le joindre, il recevait enfin une réponse et de ce genre ? Le teinté n'en crû pas de ses yeux, il avait bien sa paire de lunettes pendue sur l'arrête de son nez mais visible, sa vue lui faisait défaut.

Fixant toujours l'écran en essayant de décrypter le message qui faisait durcir ses traits pourtant détendus, Troy comprit finalement de quoi il en ressortait: il venait de se faire larguer.

— Il se fiche de moi là ou quoi ?

«ça marchera jamais». À croire que toute l'énergie qu'il avait dépensée dans cette relation n'avait été qu'un leurre. Il eût bien envie de rire sur le coup.

Mais en réalité, ça faisait mal, plus mal qu'autre chose.

Préférant rester dans le déni, l'alpha accourut immédiatement dans le compte insta de l'ex en question et ce qu'il y vit lui arracha les mots, pour ne pas dire que ça le grisa sur place.

— Putain d'enfoiré ! Cinglait-il férocement entre ses dents acérés.

Ce satané bêta à la c*n ne manquait réellement aucun air pour pouvoir poster des photos de mariage après l'avoir catégoriquement largué sans même avoir une discussion convenables entre adultes. Non, depuis ces dernières semaines, Troy constata pour son plus grand désarroi qu'il fût le seul à vouloir espérer que ça marche.

Sauf qu'une fois encore, il avait lamentablement échoué.

Trimballant maintenant sa mine de dégoût avec lui jusqu'à son appartement situé en plein centre-ville de Manhattan, le teinté binoclard retirait ses chaussures juste à l'entrée et allait immédiatement se laisser tomber dans son lit, dans une ambiance de lumière tamisée.

Qu'est-ce qu'il était dégoûté.

Peut-être devrait-il demander un remède miracle à Seth pour savoir comment il parvenait à rendre un alpha comme Wade Davinsky autant fou de lui ? Et qui de plus était sa première relation ? Lui par contre combien en avait-il eût pour finir aussi esseulé qu'une huître dans sa coquille déjà ? Il avait arrêté de faire le décompte depuis des lustres maintenant.

Il ne comprenait pas pourquoi tous le lâchaient toujours en plan au moment où il ne s'y attendait pas, or il n'avait eu de cesse d'entendre des éloges envers sa personne de la part de ses ex.

«Je t'aime bien Troy, t'as un bon feeling et t'es super cool», «T'es l'alpha le plus gentil et attentionné que j'connaisse», «Non seulement t'es super craquant mais t'as aussi un corps de dingue»...que ne lui avait-on pas dit ? Mais où résidait donc le souci ? Sa taille peut-être ? Il reconnaissait ne pas faire l'unanimité pour un alpha de la norme du haut de son mètre soixante-quatorze, —surtout qu'il était entouré par des potes plus élancés—, mais n'avait jamais fait de cet aspect de lui un complexe. Tout ce qu'il souhaitait était juste d'avoir un mec dont il prendra soin, qui l'aimerait et avec qui il pourra finir ses jours ensemble, et non un enchevêtrement de relations strictement éphémères bonnes pour lui briser le cœur ainsi que le moral.

— Bordel moi aussi j'veux qu'on m'aime ! Soufflait-il en se passant le bras contre le visage.

Au point il en était à présent, il ignorait s'il devrait retourner se chercher un nouveau mec dans un club branché ou alors sur un site de rencontres comme il avait l'habitude de le faire.