R̶a̶c̶e̶ 47

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⁴ 𝖢𝗁𝖺𝗉𝗂𝗍𝗋𝖾 ⁷


Cette fois-ci, c'en était réellement fini de lui ainsi que de ses piètres espoirs.

Pour avoir voulu s'enfuir une seconde fois, Maël avait vu une femme se faire abattre, imagine qui, il le savait, restera à jamais dans sa mémoire. Il revoyait encore le visage meurtri de cette dernier lorsqu'elle se retournait vers eux pour leur laisser une dernier chance d'échapper à l'homme âgé, et à l'expression peinée qu'elle afficha une fois qu'elle s'écrasait sur tout le poids de son corps.

Après avoir commis un acte aussi infâme soit-il, le chef de famille n'eût aucune audace pour traîner son corps comme un animal de brousse, l'enfermer à l'arrière de son pick-up pour probablement aller la balancer dans les carrières proches de la commune. Et ses enfants dans tout cela ? Elle avait beau avoir été la troisième femme de Jim Straton, il n'empêche qu'elle ait été la toute dernière à lui donner une descendance. Avec des enfants d'environ six à deux ans, être privé si tôt de leur figure maternelle serait leur priver de tous leurs repères. Il pouvait à présent imaginer ce que leur mère avait pu vivre dans ce foyer, et se demandait même si elle n'avait pas trouvé la mort également. Maël ne pu s'empêcher d'être dévoré par la culpabilité, oui, c'était entièrement de sa faute si quelqu'un était venu à mourir dans toute cette histoire. Depuis le départ à cause de son entêtement, à cause de son égoïsme, parce qu'il avait décidé de ne pas fermer les yeux comme tous les autres, il en avait payé le prix fort et le paierait dix fois plus avec ce mariage forcé.

Et même malgré cela, il n'avait pu s'échapper comme voulu, déposant finalement les armes après la lutte sans merci qu'il avait mené.

Encore heureux que son père ne se soit pas douté qu'il ait toujours le bébé, car ce jour-là la sage-femme lui avait présenté un abat de bœuf mêlé à du sang comme preuve de son œuvre abominable. Le chef de maison l'avait donc crû sur parole, ce qui eût accentué son désir de voir ce mariage avoir lieu.

Il ne laisserait plus rien ni personne y mettre un terme.

Le temple de la communauté était toujours aussi bondé lorsqu'il se produisait de tels cérémonies. Mères, pères, enfants, vieillards, le compte fût bon pour que l'église ne reçoive une bonne quantité de dîme, double fois plus élevé que lors de simples cultes. Chez les mormons en effet, le mariage était une réjouissance sacrée qui se devait de ne pas être limitée uniquement aux personnes de son entourage, mais à être répandue à l'ensemble de la communauté.

Tandis que le prêtre prononçait les vœux bibliques, Maël qui avait les yeux abaissés, le bras droit soutenu par celui gauche de son futur mari avait cessé d'émettre la moindre émotion. Il n'était plus attristé, encore moins empli d'espérance. Toutes ces émotions qui faisaient de lui un humain à part entière avaient cessé d'exister. Tout ce dont il prenait conscience, c'était de rester le plus sage possible, afin que d'emmener son frère auprès de lui, même s'il le conduirait dans un second enfer polygamique. Car tant qu'il l'aurait sous les yeux, il était sûr de n'avoir ce à quoi d'accrocher à la vie.

Le prêtre s'adressa à présent au futur marié, cet homme dont la simple vue de la figure froissée par les marques de vieillesse accentuait la haine de l'oméga envers son géniteur, envers ce pédophile de prêtre, envers tous ces sauvages de la communauté, tous ces criminels se cachant derrière le masque de saint pour couvrir leurs péchés. Le plus drôle dans tout cela, c'était qu'ils osaient le juger pour avoir eu des relations ainsi qu'un bébé en dehors du mariage.

Maël souhaitait de tout cœur qu'une pluie de feu ne vienne s'abattre sur tous ces employés du diable, même s'il serait compté dans la fraction, tant que tout cela prenne fin, plus rien ne pouvait plus lui faire plus plaisir que leur éradication.

𝖱𝖺𝖼𝖾 𝖡𝗋𝖾𝖺𝗄𝖾𝗋𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant