R̶a̶c̶e̶ 4

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 ⁰ Chapitre ⁴


  Maël mentirait s’il disait ne pas s’être senti mieux après avoir déversé sa peine de la sorte. Que ça faisait du bien de pleurer ! Mais lorsqu’il se rendit compte d’avoir pleuré dans les bras de cet  inconnu, le retour à la réalité lui fût brutale et c’était encore peu.

  Se détachant alors de lui avec toute la honte possible et se se rangeant sur le côté tout en évitant de croiser le regard de leur mystérieux bienfaiteur, le jeunot se blâma intérieurement. Il ne lui était jamais arrivé une dinguerie pareille, d’ailleurs il n’avait jamais autant eu d’angoisse de sa vie qu’au cours d’une seule nuit. Et si ce gars n’était pas miraculeusement apparu pour leur venir en aide, il y’avait de grandes chances qu’il serait encore sur le trottoir, quémander de l’aide aux passants tel le dernier des déchets de société. Mais alors, un doute planait dans son esprit : qu’allait lui demander cet homme en échange ? Oui, il était sur ses gardes, car dans ce monde une aide requiert toujours d’un remboursement à la normale.

Quant au concerné, lui-même qui se mit à sourire de gêne d’avoir faire un discours aussi poétique, ce qui n’était pas habituellement de son ressort, se raclait la gorge avant d’informer Maël qu’il devait passer un coup de fil à l’extérieur.

Le plus jeune acquiesça uniquement et le vit donc disparaître de son champ de vision, prenant soin de refermer la porte derrière lui.

Dix minutes plus tard, alors que l’oméga était assis au chevet de son frère endormi et se demandant ce qu’il adviendra d’eux par la suite, il entendit la porte se rouvrir.

Il était revenu.

C’est alors que Maël porta mieux attention sur l'inconnu au look punk au vue de ses cheveux décolorés mi-bruns mi-rose coiffés dans une coupe qui lui allait à la perfection, de ses ongles vernis de noir, ses nombreux piercings qui lui donnait un look sexy et rebelle à la fois, le pantalon baggy entredéchiré au niveau des genous et des cuisses, et le top noir qu'il portait, sur lequel il avait enfilé une veste en cuir d’un immaculé blanc. Sans parler de sa paire de lunettes aux verres rouges ou des grosses bottes dans lesquelles il était réhaussé du haut de son mètre soixante-quatorze !

Il le trouva définitivement stylé et atypique, et en toute franchise, c'était une première pour lui d'adresser la parole à ce type de personne. On lui avait toujours apprit que ceux qui s'habillaient comme ça étaient déroutés par le diable, un diable qui lui-même n'en n'était pas tenu informé. Cette soudaine pensée fit glousser Maël. Après toutes les péripéties qui étaient arrivées, c'était bien la première fois qu’il pouvait rire sans plus se soucier du reste.

 
On s’est pas présenté je crois, relevait-il dans un sourire, j’m’appele Troy Collins, mes potes m’appelent Troy et toi ?

L'oméga demeura quelques secondes dans le mutisme suite à la subite question. Qu'importe à quel point cette personne lui inspirait une confiance absolue, Il devait cependant rester en alerte ou le même cauchemar allait recommencer.

Sans lever les yeux vers ce dernier, il souffla dans un faible murmure :

Maël.

Maël ? Répétait son interlocuteur. Et le petit ? C’est ton fils ?

Shéridan est mon petit-frère.

Ah j’ai capté, il a un sacré prénom, j'adore héhé !

  Ledit Troy retirait ses lunettes et les soulevèrent par-dessus la lisière de ses cheveux. Maël pu mieux observer son visage, et remarqua qu'il avait de magnifiques yeux bleus, un peu comme ceux de Shéridan mais d’une teinte encore plus foncée et écarlate. Surpris de cette pensée, il détourna à nouveau le regard, ce qui amusa finalement Troy.

𝖱𝖺𝖼𝖾 𝖡𝗋𝖾𝖺𝗄𝖾𝗋𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant