𝐋𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐂𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐞́𝐞 [ en réécriture]

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~ 𝐋𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧𝐞́𝐞 ~

{ 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟏𝟗 }

⛓️‍💥

ZAYAN

Je m'éloigne de la cour et trouve un endroit tranquille, à l'ombre d'un arbre. Je m'assois par terre, les genoux repliés, le dos contre le tronc rugueux. J'ai besoin de réfléchir. Ces derniers jours ont été intenses, et je ne sais plus quoi penser.

Cette infirmière... Pourquoi est-ce que je ne peux pas m'empêcher de penser à elle ?

Je ferme les yeux, essayant de vider mon esprit, mais ses traits reviennent encore et encore. Sa voix douce, ses yeux gris qui semblent lire à travers moi. J'ai toujours été doué pour cacher mes émotions, pour être impénétrable. Mais elle... elle a quelque chose. Quelque chose qui me déstabilise.

— Merde, murmuré-je entre mes dents. Pourquoi elle ?

Je secoue la tête, agacé par mes propres pensées. Ce n'est pas le moment de m'attacher, encore moins à quelqu'un qui travaille ici. Elle n'a rien à faire dans ma tête.

Je suis tiré de mes réflexions par la voix d'un surveillant.

— Zayan ! C'est l'heure de retourner en cellule.

Je me lève sans un mot, époussetant mon pantalon. Le surveillant me jette un coup d'œil méfiant, mais je l'ignore. Je me dirige vers le bâtiment, les autres détenus me rejoignant peu à peu.

Le brouhaha des conversations emplit l'air. Je suis perdu dans mes pensées quand je passe devant l'infirmerie. Je jette un coup d'œil rapide à l'intérieur, mais je ne la vois pas. Tant mieux.

Je continue mon chemin jusqu'à ma cellule, essayant de me convaincre que tout cela n'a pas d'importance. Mais je sais que je me mens. Quelque chose est en train de changer en moi, et ça me fait peur.

Je ferme la porte de la cellule derrière moi et m'assois sur mon lit. Nadim est déjà là, allongé, un bras sur les yeux.

— T'as l'air pensif, mec, dit-il sans bouger.

— Laisse tomber, réponds-je, les yeux fixés sur le plafond.

— Ça concerne toujours l'infirmière, n'est-ce pas ?

Je ne réponds pas. Nadim soupire et se redresse, s'appuyant contre le mur.

— Zayan, tu sais que tu peux me parler, hein ? T'es mon frère. Si t'as un truc sur le cœur...

— Je t'ai dit que ça ne te regarde pas, coupé-je brusquement.

Il hausse les épaules, un sourire en coin.

— Comme tu veux. Mais ça se voit que tu tournes en rond, mec. Fais gaffe à pas te perdre dans tes propres pensées.

Je soupire profondément. Peut-être a-t-il raison. Peut-être que je réfléchis trop. Peut-être que je devrais juste... laisser les choses se faire.

Je décide de changer de sujet.

— T'as des nouvelles de ton avocat ? demandé-je.

Nadim secoue la tête.

— Toujours rien. Mais je garde espoir. Et toi ?

— Pareil. On verra bien, réponds-je avec un sourire en coin.