𝐋𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐂𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐞́𝐞 [ en réécriture]

24

~ 𝐋𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧𝐞́𝐞 ~

{ 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟒 }

⛓️‍💥

NOUHAYLA

Je lève à peine les yeux quand la porte s'ouvre, mais dès que j'entends sa voix, tout mon corps se fige. Zayan. Encore lui.

Je serre les mâchoires, gardant mes mains occupées avec les médicaments.

Je refuse de lui accorder la moindre attention, même si la simple idée qu'il soit ici, si proche, me fait monter une vague de colère... et autre chose que je refuse d'admettre.

Hans, mon collègue, se tient à côté de lui, une main toujours sur les menottes qui enserrent les poignets de Zayan. Ses bras sont couverts de coupures, des blessures superficielles, mais qui nécessitent un soin.

— Il a besoin de désinfecter ses plaies, dit Hans d'une voix lasse.

Je me force à respirer doucement avant de me tourner vers eux. Zayan me fixe déjà, ses yeux sombres brillant d'une intensité que je connais trop bien.

Ses lèvres sont étirées dans ce sourire narquois, celui qui m'agace autant qu'il m'attire, malgré moi.

— Assieds-toi, dis-je d'une voix ferme en montrant la chaise à côté de la table d'examen.

Zayan s'exécute lentement, sans quitter mes yeux. Son regard est lourd, presque suffocant, mais je ne lui donne pas la satisfaction de montrer que cela me perturbe.

Je m'approche avec la trousse de premiers soins, en évitant soigneusement tout contact visuel. Le silence entre nous est épais, chargé de tout ce qui n'a jamais été dit et de tout ce qui aurait dû l'être.

— Toujours aussi froide, l'infirmière, murmure-t-il alors que je prépare le désinfectant.

Je ne réponds pas. Pas à lui. Pas à ça. Je me concentre sur les coupures sur ses bras, m'efforçant d'ignorer les frissons que sa proximité provoque en moi.

Je passe une compresse imbibée de désinfectant sur sa peau. Il tressaillit à peine, mais je le sens. Chaque micro-réaction, chaque muscle tendu, je le sens. Et je déteste ça.

— C'est quoi, cette fois ? je finis par dire, brisant le silence avec une pointe d'amertume. Une autre bagarre ?

— On dirait que tu t'inquiètes pour moi, dit-il en se penchant légèrement en avant, son sourire provocateur toujours collé à ses lèvres.

Je lève les yeux vers lui, ne supportant plus de jouer à ce jeu. Nos regards se croisent, et c'est comme si le temps s'arrêtait.

Il y a toujours cette tension, ce courant électrique entre nous. Une haine viscérale, mais aussi une attirance dévorante que ni lui ni moi ne savons contrôler.

— Ne te méprends pas, Zayan, je ne m'inquiète pas pour toi, dis-je sèchement en m'écartant après avoir terminé de désinfecter ses plaies.

Il rit doucement, un rire bas, plein de ce même mépris qui me donne envie de lui hurler dessus, de le repousser... ou de le tirer à moi. La contradiction de mes émotions me frappe encore plus fort dans ces moments-là.

Je me force à tourner le dos, rangée entre la colère et ce désir incompréhensible que je tente de réprimer.

Mais avant que je ne puisse m'éloigner, et s'approche de moi. Trop près. Son souffle caresse ma nuque, et je sens la chaleur de son corps juste derrière moi.