L'heure de la romance a sonné ! C'est l'un des seuls couples qui me fait croire à l'amour pur. Bonne lecture ! 💜🤍🖤
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Quand je rentre à la maison avec le visage couvert de pansements et la tête tourbillonnante de pensées, j'évite les questions de Bianca, Anna et Daniel en me réfugiant dans ma chambre. La porte claque. Au moins, le message est clair.
Découragé de ma journée, de ma vie, et de moi en général, je me laisse tomber sur mon lit. Je suis aussitôt submergé par la tristesse et la culpabilité. Je fais mentalement un petit bilan de ma journée : la dispute avec Alabaster, le harcèlement de Luke, la rencontre avec Will... Will. Pauvre Will. Je l'ai complétement oublié, rayé de mon histoire. Et le pire, c'est que je ne m'en suis même pas rendu compte ! Je ne l'ai pas reconnu. Je soupire bruyamment. Je suis vraiment le dernier des idiots. Heureusement qu'il veut bien m'accorder une autre chance. Peut-être qu'on pourra retrouver cette relation qu'on avait avant, même si je ne m'en souviens pas. On fera comme si de rien n'était. Je me mets ensuite à penser à Luke et à Alabaster. Je suis très rancunier. Je ne pardonne jamais totalement. Je peux vous dire que ces deux-là n'en ont pas fini d'en voir toutes les couleurs pendant ma vengeance. Et elle va durer longtemps. Très longtemps. Je réfléchis à ce que je pourrais leur faire. Cacher des araignées dans leur sac ? Pourquoi pas. Leur jetter un énorme seau d'eau glacé à la tronche ? Non c'est trop direct, ça me ressemble pas. Il faut aussi que je trouve un moyen d'aider Chris et Clarisse, les prétendus amis assignés de Luke. Et par rapport à Mitchell... J'ai de la peine pour lui d'avoir été abusé par Alabaster, sincèrement. En quelque sorte, j'ai aussi vécu ça avec lui. Il peut se montrer très persuasif, mais aussi très insistant. Mais ça n'excuse pas le fait que le comportement de Mitchell ce soir là n'a pas été celui du meilleur ami qu'il était censé être. Et ça, je ne suis pas prêt à lui pardonner. Et oui, quand je vous dis que je suis rancunier, c'est à ce point-là. C'est un énorme défaut chez moi, et je sais qu'il peut facilement me poser problème. Mais je ne peux tout simplement pas m'en séparer. Bianca dit souvent, pour rigoler et me réprimander en même temps que c'est mon "défaut fatal". J'imagine qu'on peut voir ça comme ça. Je m'allonge sur mon lit et lève les yeux vers le plafond. Les larmes coulent toutes seules et je ne peux pas les arrêter. Je suis aussitôt submergé par la honte immense de pleurer. Au moins, je ne le fais pas en public. Je ne pleure jamais devant les gens. Je le fais parfois quand je suis seul dans ma chambre, quand j'ai besoin d'extérioriser. La sensation de faiblesse que ça m'apporte redouble d'intensité mes sanglots. Je pleure sur ma vie qui est si difficile, sur les gens qui ne veulent pas me laisser exister tranquillement comme je l'entends sans venir me faire chier alors que je n'ai rien demandé, et sur ma stupide mémoire de poisson rouge qui n'est même pas capable de se souvenir de son meilleur ami, alias William Andrew Solace, le mini soleil qui éclaire ce monde de merde. Je me lamente pitoyablement comme ça un petit moment. Je ne sais pas si je dois le compter en secondes, en minutes ou en heures. Puis je me tapote vivement les joues pour me ressaisir et me lance un ordre pour moi-même :
- Allez, bon, ça suffit les chutes du Niagara.
Un peu au hasard, je balaye ma chambre du regard à la recherche d'un tissu pour essuyer mes larmes. À ce rythme là, même un morceau de papier suffirait. Mais il n'y a rien, et je pousse un soupir de frustration. Soudain, je suis là, dans ma chambre, exactement au même endroit qu'il y a un mois. Je me souviens d'Alabaster jettant quelque chose dans ma poubelle en disant un truc du genre "Il pense qu'il doit te protéger ou quoi ? T'as pas besoin de ça". Est-ce qu'il y est toujours ? Sans aucune gêne ni délicatesse, je m'empare de l'objet de mes réflexions, et en retourne les détritus sur la moquette. Il y a des boules de papier froissés et roulés en boules, des emballage de KitKat, des stylos usagés... Après quelques instants de fouille improvisée, je sens la sensation d'un morceau de tissu frôlant mes doigts et je mets finalement la main sur ce que je cherchais, et le lève pour le tendre à la lumière. C'est un mouchoir à la douce teinte lavande et aux bordures brodées vertes. Les initiales W.S sont inscrites au coin. Cet imbécile m'a donné son bien le plus précieux. Je me dis que je lui rendrais plus tard en l'engueulant pour qu'il arrête avec cette gentillesse exaspérante qui le caractérise si bien. Mais pour l'instant, j'en profite pour essuyer mes joues trempées en pensant vaguement que je devrais le nettoyer plus tard. Ce genre de futilités, quoi. Le monde en est rempli, comme les stéréotypes, l'homophobie et toutes ces conneries qui adorent me pourrir la vie. Une sonnerie me tire de mes fulminations contre la société. Une étrange émotion me traverse quand je vois le destinataire du message que je viens de recevoir. Je ne sais pas si c'est de l'excitation ou de l'agacement.
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Bianca in Deviltown
Teen FictionAprès la mort de ses parents, Bianca se retrouve seule avec son petit frère. Accompagnée mais solitaire. Ils trouvent refuge dans une nouvelle famille, et tout se passe bien pendant quelques temps. Mais la nuit, Bianca se retrouve à errer dans une é...