Bianca : Entretiens décisifs

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Salut !
Je vous mets cette chanson en média car la chanteuse l'a écrite sur Bianca et Nico ! D'après elle, Bianca la chantait à Nico comme une berceuse. Elle retrace bien leur relation je trouve.
Je veux aussi parler de quelque chose d'autre avant de commencer le chapitre. Je follow l'artiste Alessia Trunfio sur les réseaux depuis un moment et je m'étais pas rendue compte de sa renommée. Je veux dire, elle est en partenariat avec Rick Riordan et Mark Oshiro ! Elle a fait la couverture d'une autre édition de The Sun and the Star ! Franchement je trouve ça incroyable 😯
Elle a aussi animé une scène du livre d'une façon tellement géniale que ça a refait ma journée d'hier et Mark a commenté en disant qu'elle s'est surpassée ! Je suis en admiration là. Bref si vous connaissez pas je vous laisse allez jetter un œil !
Bref, maintenant je vous souhaite une bonne lecture ! 😘
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Il est tard quand mon petit frère rentre enfin. Je suis assise sur le canapé du salon, à lire tardivement un livre sur la chasse que j'ai emprunté un peu au pif à Daniel. En parlant de lui et Anna, ils sont couchés depuis un bout de temps. Je ferme mon livre et jette un coup d'œil à la grande horloge en face de moi. Il est presque minuit. La fatigue m'envahit et je songe à mon lit si accueillant quand des voix dehors me tirent de ma torpeur. Je reconnais celle de mon frère. Un peu par réflexe, je jette un coup d'œil dehors et aperçoit les étoiles qui brillent subtilement dehors. Heureusement, elles sont de taille normale ce soir. Le ciel est noir d'encre, et ma vision est donc limitée. Je ne distingue que mon frère, mais pas son mystérieux ami. Je ne veux pas avoir l'air de les espionner, mais je dois avouer que je suis un peu curieuse. J'espère que c'est quelqu'un de bien, comme le décrit Nico. Justement, j'entends ce dernier déclarer :
- Je me suis bien amusé aujourd'hui. C'était sympa.
Je le connais trop bien et je peux entendre le sourire dans le ton de sa voix. Il essaye de se donner l'air blasé, mais je sens qu'il a vraiment passé un bon moment. J'esquisse un sourire : c'est pas souvent qu'on peut voir un Nico heureux que quelqu'un ai fait quelque chose pour lui.
- On se refera ça ?
- Avec plaisir ! Mais la prochaine fois on ira à l'aquarium si tu veux bien... répond l'autre. On se voit demain au lycée ?
- Oui.
J'ai déjà entendu cette voix. Je me creuse la cervelle pour retrouver son propriétaire, sans succès. Tant mieux. Je sais que Nico me le dira s'il en a envie et je ne veux pas être en possession d'une information potentiellement indésirable. Quand mon frère se met sur la pointe des pieds pour embrasser son compagnon en guise d'au revoir, je me détourne. Je ne veux pas être une intruse dans leur intimité. Je me replonge donc dans mon livre. La clé tourne dans la serrure et Nico entre dans la pièce, tout sourire.
- T'es au courant qu'il est littéralement minuit ? je m'interpelle en baillant.
Sa bonne humeur n'est même pas troublée par ma pique. C'est très rare ça. Il s'assoit à côté de moi et me secoue délicatement par les épaules pour me maintenir éveillée.
- Alors, on la fait cette cabane ?
Je me frotte les yeux et m'affaisse contre son épaule, extenuée.
- Nico...
Je me rends compte que j'ai pris le ton que j'adoptait quand je grondais un Nico surexcité quand nous étions plus jeunes.
- Allez, steuplait ! J'ai envie de passer du temps avec toi !
Je soupire mais sourit. Des fois, mon frère peut vraiment être adorable. Surtout quand il utilise la flatterie. Je me lève en annonçant mon verdict.
- T'as gagné fratellino.
Je lui ébouriffe les cheveux tandis qu'il rayonne. Puis nous allons chacun chercher des couvertures, des chaises, des pinces à linge, et tout un tas d'autres outils improvisés. Après quelques minutes, ou bien quelques heures à rassembler le matériel nécessaire et à se prendre la tête sur la meilleure façon de construire notre abri, nous arrivons à un résultat à peu près abordable. J'entends par là qu'on peut entrer dedans sans qu'il s'écroule. Nous y installons des coussins et nous allongeons côte à côte en admirant le plafond de couvertures. J'ai l'impression de retomber en enfance. Ce constat me donne presque mal au ventre. Je n'arrive pas à digérer ce que j'ai appris suite à ma thérapie avec Mr D. Alors comme ça, je suis morte. Ok, d'accord. Je peux reprendre ma vie maintenant ? Sérieux, qu'est-ce que ça veut dire ? J'ai toujours pensé que quand on meurt, on disparaît de ce monde. Dans ce cas, qu'est-ce que je fais là ? Apparemment, c'est un peu plus compliqué que ça. Les enfants se reconstruisent à Deviltown. Les athées s'effacent dans le néant. Les croyants vont soit au paradis, soit en enfer. D'après Nico, les Grecs et les Romains sont départagés entre Asphodèle, Elysée et Champs du Châtiment. Et les Bianca dans tout ça, ça se case où ? Sérieux, ça rime à quoi ce binz ? Ça me paraît tellement irréel que je ne sais même pas comment réagir. Tout ce que je sais, c'est que je veux retrouver mon amie de Deviltown. Elle a besoin de mon aide, ça se voit. On aura une longue discussion, elle et moi, et on éclaircir à ensemble quelques points. Ensuite, je réfléchirais à la suite, et j'essayerais peut-être de retrouver mes souvenirs pour éclaircir mon enfance. Après, je verrais plus tard ce qui se passera. Mais je sais aussi que pour l'instant, je suis tranquillement installée avec mon frère, comme toujours, comme si rien de tout ça n'était arrivé. Et ça, je compte bien en profiter. Peut importe les aléas de la vie, ou même de la mort, on est toujours ensemble. C'est ça qui compte le plus non ?
Je me tourne vers lui, curieuse et enthousiaste.
- Alors, tu vas faire durer le suspense encore longtemps ou enfin te décider à me raconter ? Il est comment ?
Il me regarde avec des yeux pétillants qui font plaisir à voir. Il a ses yeux de quand il est heureux. Dans ce cas, ils deviennent plus clairs, jusqu'à prendre une couleur noisette vive. Il n'a plus ce regard noir qu'il arbore habituellement, dans tout les sens du terme. Sa voix est pleine d'émotion quand il parle enfin.
- Oh Bianca. Il est...
Il claque des doigts, n'arrivant pas à mettre le doigt sur le bon mot.
- Parfait ? je suggère.
Je ne crois pas vraiment à cette histoire de "personne parfaite". Personne n'est parfait, c'est inscrit dans la nature humaine. J'ai entendu dire dans de nombreuses histoires d'amour, dans les médias et aussi dans la vie de tout les jours, des gens disant avoir trouvé le partenaire "parfait pour eux". Je ne sais pas vraiment quoi en penser.
Nico éclate de rire.
- Alors, là, carrément pas. Il est loin d'être parfait, et moi aussi. On est tellement différents ! Je sais que ça va parfois être compliqué entre nous. Mais j'ai envie que ça marche. Vraiment.
- Les opposés s'attirent, hein...
Il hausse les épaules.
- J'en sais rien. Ce que je sais, c'est que je l'aime vraiment bien. Alors qu'avec Alabaster... C'était qu'une attirance. J'ai bien compris la différence entre les deux maintenant : l'un te fait souffrir un temps, l'autre est censé te rendre heureux la plupart du temps.
Je souris intérieurement. Si mon frère s'épanouit, je suis heureuse pour lui. Ça fait plaisir de le voir si épris.
- Tu es heureux ? je lui demande.
Il réfléchit un instant.
- Je sais que l'amour règle pas tout les problèmes. Mais je pense que je peux dire que je suis plus heureux.
- Tant mieux.
Je décide de ne pas rouvrir les plaies en revenant sur l'épisode "Nico revient à la maison couvert de bandages". Il ne l'a pas évoqué, donc je suppose qu'il ne veut pas en parler. J'essaye de refouler mes inquiétudes à ce sujet. J'ai une dernière question à poser à mon frère avant de conclure mon interrogatoire.
- Je peux te demander qui c'est ?
Je le vois rougir d'emblée. Pour le cacher, il plaisante :
- Pourquoi ? Tu vas le menacer avec une batte de baseball ?
- Mmh, je dirais plutôt à l'arc et aux flèches dans mon cas.
Nous rions, même si je sais que pour moi, ce n'est pas une blague. Quiconque fait du mal à quelqu'un que j'aime se heurtera à la force de mes poings.
- C'est Will Solace, annonce finalement Nico de but en blanc.
- Will Solace ? THE William Andrew Solace ? Le fou de médecine ? je répète, ébahie.
Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Je pensais que Nico allait me parler de n'importe quel mec lambda du lycée que je ne connais pas. Le genre de gars que Mitchell aurait pu lui présenter. Je suis surprise qu'il sorte avec quelqu'un que non seulement je connais, mais qui est en plus un ami à moi. Quand j'y repense, ça me paraît assez évident. Je comprends soudain pourquoi Will a autant insisté pour prendre soin de Nico à la soirée. Il voulait rester seul avec lui, et lui parler. Et moi, dans tout ça ? Je dois avouer que je suis un peu vexée. Est-ce que ça signifie que Will s'est uniquement montre gentil avec moi pour ainsi mieux séduire mon frère ? Je décide de transformer ces sentiments négatifs en enthousiasme pour Nico. Je lui donne un coup de coude affectueux dans les côtes.
- Hé, c'est super ! Will a l'air vraiment charmant. Vous faites la paire, tout les deux. Vous allez faire un couple magnifique.
Il rougit de plaisir au compliment, puis attaque un tout autre sujet.
- Et toi Bianca ? Qu'est-ce qu'il se passe dans ta vie ? Je ne suis pas au courant de quoi, au juste ?
Je me sens immédiatement coupable. J'avais oublié que je devais lui parler de... Tout ça. C'est une expression bien pratique pour résumer l'intégralité de mes découvertes de ces deux dernières semaines. Je ne peux pas lui dire. Pas alors que sa vie lui semble enfin normale, qu'il s'est stabilisé et qu'il est arrivé à accéder à une once de bonheur. Je ne veux pas lui arracher d'un coup tous ces efforts et ce chemin qu'il a parcouru. Alors je me tais et garde tout pour moi. Je laisse la peine et la peur me ronger intérieurement. Je souris et dit :
- Juste une petite engueulade avec une amie proche. Rien de bien grave.
Nico fronce les sourcils. À ce moment-là, son expression ne se donne même pas la peine de cacher son scepticisme. Il ne me croit pas. Mais comme d'habitude, il comprend. Il hoche la tête d'un air compatissant pour continuer le jeu du masque que je me suis crée. Je sais qu'il ne me croit pas. Nous restons allongés, lui physiquement cloîtré dans notre cabane, moi séquestrée dans mon propre esprit par mon mensonge.

Bianca in Deviltown Où les histoires vivent. Découvrez maintenant