Lizzie : Triple rage

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Une petite photo de Lizzie ! Je vous mets aussi une petite pépite de Nico et Will enfants.

Une petite photo de Lizzie ! Je vous mets aussi une petite pépite de Nico et Will enfants

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Bonne lecture !
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Quand je rentre à point d'heure à la maison, je claque la porte de ma chambre si violement que mon frère sursaute tellement fort qu'il saute presque hors de ses claquettes.
- Hé ! il m'engueule. Ça va pas ?
Je devine que Nico est parti. Will est moins sur mon dos quand il est là. C'est pour ça que j'adore le petit copain de mon frère.
- Quand je vois ta tronche, j'ai envie de m'échapper de cette existence !
Oui, je sais que je suis insupportablement insolente. Et alors ? C'est mon caractère, et si vous avez un problème avec ça, vous avez qu'à partir.
Will serre les poings, piqué au vif. Je m'enferme dans ma chambre et donne un coup de pied dans la porte pour évacuer la tension. Puis je me laisse tomber sur mon lit de tout mon poids, saisis mon oreiller et commence à le bourrer de coups de poings. C'est ma réaction habituelle quand je ressens des émotions trop fortes. Je n'ai pas encore digéré ce que Bianca m'a dit. J'ai fait semblant d'aller bien pour ne pas péter un câble devant elle. Je l'aime bien, je ne veux pas lui infliger ça. Ça fait déjà un moment qu'elle me cherche, alors je veux bien la traiter. Je n'ai pas envie qu'elle se heurte à mon sale caractère de cochon. Je sais que je suis colérique. Quand je suis perdue ou que je ne sais pas comment réagir, je me mets à frapper et à crier. Probablement parce que c'est rassurant. Ça me permet de ne pas faire face à mes véritables émotions. Je suis toujours en train de me plaindre des injustices du monde. Les enfants maltraités, par exemple. Rien que la pensée que quelqu'un veuille faire du mal à un innocent me remplit de rage. Je ne suis pas à plaindre, attention. C'est juste parfois dur d'être la petite dernière d'une famille où deux enfants sont morts, même si je n'ai jamais connu mes deux autres frères car je n'étais qu'un bébé à l'époque de leur disparition. Will a tendance à un peu trop me couver. Je sais que je suis parfois ingrate, mais il me casse les pieds ! Mais il essaye juste d'être un grand frère protecteur. Il réussit sa mission un peu trop bien, si vous voulez mon avis. Il doit comprendre que je ne suis pas en sucre, non plus. Le voilà justement qui toque prudemment à la porte.
- Je t'ai pas dit que tu pouvais entrer, je note quand il pénètre dans mon espace personnel.
Il m'ignore et s'installe à côté de moi, sur mon lit. Il joint les mains sur ses genoux. Ça, ça veut dire qu'il veut me parler. Il veut quoi encore lui ?!
- Nico est parti ? je grogne.
Il se renfrogne.
- Oui, sa sœur a disparu en t'emmenant avec elle. Il va la chercher pour lui parler. J'imagine que c'est fichu pour le repas en famille, conclut-il en haussant les épaules. C'est pas grave. On peut faire ça une autre fois. Maintenant, dis-moi ce qui se passe entre toi et Bianca.
- C'est pas tes oignons, je grogne en enfouissant ma tête dans mon oreiller.
- Tu sais, continue t-il d'un ton docte qui commence bien vite à me courir sur le haricot, si tu es amoureuse d'elle ou quelque chose comme ça, je te soutiens à fond.
- Un mot de plus et je t'étouffe avec cet oreiller. Dégage de ma chambre. Je veux juste avoir la paix, pour une fois, mais c'est pas possible avec un frère harcelant qui arrête pas de fourrer son sale museau partout.
- Ok, ok, je te laisse. Tu pourrais être plus aimable quand même, dit Will en sortant de ma chambre.
- Va te faire foutre !
Je lui accorde un geste grossier puis roule sur le dos. Il faut que je fasse le point maintenant. Je sors mes écouteurs pour mettre de la musique, histoire de me calmer. Aujourd'hui, j'ai envie d'écouter The Neighbourhood et Lovejoy. Je mets le son à fond dans mes écouteurs. Will me dit toujours que je le regretterais plus tard, quand je serais à moitié sourde. Je m'en fiche. Je vis l'instant présent. Plus tard, c'est dans longtemps. Naturellement, je commence à repenser à ce que Bianca m'a révélé. C'est vrai que depuis quelques mois, je me sens bizarre. Pas à ma place. J'ai l'impression qu'un élément de ma vie m'échappe, comme si je l'avais oublié alors qu'il est décisif. De temps en temps, j'ai des visions d'un étrange pays. Quand j'ai vu Bianca, j'ai ressenti l'étrange impression de la connaître, et qu'elle allait m'être nécessaire. C'est comme si une seconde nature en moi me poussait et me criait d'aller vers elle. Et maintenant, cette fille que je viens de rencontrer me déballe un récit digne de Rick Riordan, un auteur que Nico et Will adorent. Je serais pas surprise s'ils le priaient tous les soirs. Bref, c'est pas le sujet. Je serais morte. Ça me paraît tellement irréaliste. Pff, n'importe quoi. Je suis plus cette gamine de huit ans persuadée qu'elle va recevoir sa lettre pour Poudlard (même si je suis sûre d'être une Gryffondor). Tout ça, ce que Bianca m'a raconté, c'est des conneries. Pourquoi ça me touche autant alors ? Et pourquoi je sens que l'intervention de Bianca dans ma vie était nécessaire et décisive ? J'en sais rien. Je tente de me convaincre que : "Bianca est folle, elle raconte ça pour se rendre intéressante, elle croit encore au père Noël, elle a le syndrome de Peter Pan..." À force de me dire des choses comme ça, ça devrait rentrer. Il n'y a aucun problème avec ma vie, je l'aime comme elle est. Alors pourquoi est-ce que j'ai l'impression de ne pas être à ma place ? demande cette petite voix au fond de moi que j'ai soudain envie d'étrangler. La ferme, je dis à voix haute. Puis j'essaye de me détendre et de ne plus penser à rien. Je vais continuer ma vie comme si de rien n'était, je me dis. Et personne ne va venir me faire chier avec des histoires à dormir debout. Je m'endors sur ces paroles qui ne pourraient pas être plus fausses.

Bianca in Deviltown Où les histoires vivent. Découvrez maintenant