Chapitre 18 - Charlotte

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"Middle of the night" - Elley Duhé

- Jo, as-tu encore besoin d'aide pour quelque chose ? demandé-je à ma meilleure amie sur le point de partir avec son mari.

Son mari. C'est tellement étrange et normal en même temps. Je ne pouvais pas imaginer Joyce ne se mariant pas un jour.
Je l'ai aidée à récupérer ses affaires et maintenant ils sont sur le point de partir en lune de miel. Ils partent au soleil et je les envie énormément. J'aurais bien besoin d'une petite plage de sable chaud pour m'y prélasser avec Léo.

- J'ai tout. Merci ma Chachou, merci pour tout.

Nous nous enlaçons un long moment. Je profite de cet instant de calme et de tendresse avec une de mes personnes préférées au monde.

- N'oublie pas les clés de l'appartement.

J'intercepte les clés qu'elle me jette et je la remercie d'un regard. Elle me fait un dernier clin d'œil avant de partir rejoindre Brice.

Elle revient sur ses pas et me dit :
- Tu n'es pas obligée de rentrer tout de suite à Londres, n'est-ce pas ?
- Non, je ne suis pas obligée.

Elle me sourit et nous nous sommes comprises.

Je suis seule au milieu de la piste de danse et je me remémore cette journée qui fut intense à tout point de vue. Si je reporte mon retour pour Londres, je vais pouvoir discuter avec Léo de nos plans futurs et je pense que nous avons besoin d'un peu de temps pour nous retrouver tous les deux. J'ai tellement besoin d'être près de lui, de le sentir, ... Je ferme les yeux et je peux deviner ses lèvres contre les miennes et ses mains sur mon corps sans aucun effort.

Je suis surprise par une mélodie jouée au piano alors qu'il ne devrait plus y avoir personne. Je perçois Léo, dans le noir, assis et concentré. Il joue une musique assez mélancolique que je ne reconnais pas. C'est vraiment magnifique.
En le voyant derrière le piano, je ne peux m'empêcher de repenser à notre rencontre. Il m'avait tout de suite impressionnée et j'ai bien cru que mon cœur allait s'arrêter tellement j'étais chamboulée.
Surtout quand tu as découvert ses yeux verts ouais !
Chuut, il n'y avait pas que ça...il y avait aussi...

- Tu aimes ?

Léo me sort de ma rêverie et du début de liste que je me fais pour toutes les qualités physiques que je lui trouve.

- J'adore. C'est de qui ? me renseigné-je en m'approchant du piano.
- Moi...

Son petit sourire pincé qui indique qu'il est très fier de lui m'échauffe l'esprit instantanément.

- Tu composes maintenant ?
- Depuis que tu es partie vivre à Londres.

Son sourire disparaît et laisse place à une mine triste. Je viens m'asseoir à côté de lui sur le tabouret du piano et je continue d'observer ses grandes mains jouer ses accords merveilleux.

- Si mon départ t'a permis de créer de belles musiques comme celle-ci, je peux me dire qu'il aura au moins eu une conséquence positive.

Il ne réagit pas, mais je le vois se tendre un peu. Même si je sais que c'est une réaction négative pour lui, le voir les mâchoires serrées comme cela exacerbe mes sens. Parfois, je crois que j'aime le contrarier dans le seul but de le voir aussi sérieux et incroyablement irrésistible.
Du bout des doigts, je frôle sa main puis remonte lentement sur son avant-bras. Je fais quelques aller-retour et il finit par arrêter de jouer. Son autre main attrape mon bras et me tire vers lui pour que je m'assois à califourchon sur lui. Je suis obligée de remonter un peu ma robe car elle est trop ajustée.
Il plonge dans mon regard et nous nous toisons un petit moment. Il finit par diriger son attention vers mon décolleté et une chaleur se répand dans le bas de mon ventre. Ses doigts dessinent la forme de mes seins. La chair de poule s'empare de ma peau et de légers tremblements naissent dans tout mon corps lorsque ses pouces forment des cercles autour de mes tétons.

- J'adore l'effet que j'ai sur toi, Charlotte...

Il me susurre cela sous mon oreille avant de laisser glisser le bout de sa langue jusqu'à ma mâchoire. Ma respiration est saccadée et mon cœur bat à tout rompre.
Il fait descendre une bretelle de ma robe d'une lenteur déconcertante, ce qui découvre finalement un de mes seins. Ses pupilles dilatées ne font qu'accentuer mon excitation. Lorsque son pouce est remplacé par sa langue, je ne peux retenir un gémissement. Tout se contracte en moi et je suis presque certaine que je pourrais jouir comme cela s'il continue à me torturer de la sorte.
Son autre main caresse mon ventre et descend lentement en dessous de ma robe. Ses doigts frôlent l'intérieur de ma cuisse et je n'en peux plus d'impatience. Inconsciemment, mon bassin commence des va-et-vient lents pour lui indiquer mon impatience de sentir ses doigts en moi. Il écarte le tissu de ma culotte et commence cette divine pénétration dont lui seul à le secret. Je bascule la tête en arrière et Léo me dévore le cou. J'accentue mes mouvements de bassin, je fais littéralement l'amour avec sa main et j'adore ça.

- Je veux te goûter à nouveau...

Sa voix lascive me fait perdre la raison. Je la perds encore davantage lorsque je le vois porter ses doigts à ses lèvres.
D'un mouvement rapide, il me soulève sur le piano, m'oblige à m'allonger et tire mes jambes sur ses épaules. Je pourrais mourir maintenant... Son visage disparaît entre mes cuisses et je ne peux résister à l'envie de jouer avec ses cheveux et d'exercer une certaine pression pour qu'il sache à quel point cela me rend folle. Sa langue qui joue avec mon clitoris est ce qu'il me manquait pour jouir en un instant.
Pantelante, toujours allongée sur le piano, j'essaie de retrouver une respiration normale. Il me redresse vers lui et se jette sur ma bouche. Je peux me goûter en même temps et c'est extrêmement érotique. Je crois qu'il n'en a pas fini avec moi. Sa main sur ma nuque accentue notre échange. Mes doigts qui frôlent sa mâchoire et qui tirent ensuite sur ses cheveux le font gémir dans ma bouche.

- Attends... soufflé-je.

Il s'interrompt un instant, me regardant dans les yeux, fébrile.

- J'ai vraiment envie de te déshabiller, de te voir nu, de te faire l'amour, mais il faut absolument que nous rejoignions l'appartement de Jo pour y trouver des capotes.

Il passe ses bras sous mes jambes et n'attend pas trois secondes pour m'emmener jusqu'à sa voiture. 

Malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant