Mes chaussures volent au milieu de la chambre d'hôtel. Je jette ma valise contre le mur et m'allonge sur le lit sans prendre le temps de me déshabiller. Je suis toute étourdie de cette soirée. Je me sens alcoolisée alors que je n'ai bu qu'un seul verre. Je souffle en pensant au regard de Léo sur moi et les larmes montent au coin de mes yeux, encore une fois.
Je pensais très sincèrement que cela se passerait mieux. C'était un désastre. J'étais tellement gênée et triste de cette distance entre nous que je ne me reconnaissais plus.Mon téléphone vibre. J'ai reçu un message d'Edward.
Salut Charlotte, alors ce retour à Bruxelles ? Libre la semaine prochaine ? Ed.
Son message ne me fait rien même si je trouve cela agréable qu'il continue à s'intéresser à moi. Je repense d'ailleurs à notre rendez-vous de la semaine passée.- Merci pour cette soirée Edward, dis-je intimidée par ce bel homme face à moi qui est soudainement très proche de mon visage.
Il me sourit et penche lentement la tête en direction de mes lèvres. Il attend sûrement une réaction de ma part, mais je le laisse seulement s'approcher sans remuer. Je n'ai pas embrassé d'homme depuis Léo sans être suffisamment saoule. Je me sens nerveuse.
Ses lèvres se posent doucement sur les miennes et il m'embrasse quelques fois avant de demander l'accès à ma langue. J'apprécie cette douceur, je n'avais pas envie d'un échange trop direct. Ma langue rencontre la sienne et je sens une vague de chaleur me submerger. Il embrasse divinement bien, c'est très tendre.
Il pose délicatement ses mains autour de mon visage et je pose les miennes dans son dos.
Il est suffisamment grand pour que je me sente protégée sans que je ne doive me mettre sur la pointe des pieds pour autant en l'embrassant.
J'ai les lèvres gonflées lorsque nous arrêtons de nous embrasser devant la porte d'entrée. Je dois être rouge écarlate.
- Merci à toi Charlotte, me répond-il en souriant.
Ce sourire magnifique et enjôleur.Le bout des doigts posés sur mes lèvres, je me rends compte que c'était un moment délicieux. Je reprends donc mon téléphone pour lui répondre :
Salut Edward, pas aussi festif que je l'imaginais, mais sympa. Oui, vendredi ? Cha.
Simple et efficace. Je me rends compte que je serai contente de le revoir surtout depuis que la nervosité a refait surface dans ma tête. Il est d'agréable compagnie, il embrasse bien donc franchement, pourquoi pas.Une autre vibration me fait prendre mon téléphone très rapidement sous mon agitation.
Charlotte, il faudra que nous parlions, surtout pour Jo et Brice. Léo
Je me redresse d'un coup comme s'il était entré dans la chambre. Dois-je répondre à cela ? Attend-il une réponse maintenant ou seulement que je sorte de mon silence en sa présence la prochaine fois que nous nous verrons ?
Je tape rapidement une réponse et mon pouls s'accélère.
Oui, tu as raison. ChaJ'espère que cette réponse ne lui donnera pas envie de surenchérir ce soir. Malgré tout, mon ventre se tord dans un mélange d'émotions. Voir son nom apparaître sur mon téléphone me déstabilise. Je ne peux m'empêcher de l'imaginer avec son téléphone entre ses mains, allongé sur son lit, l'air renfrogné. Il me manque...
***
L'eau coule sur mon corps, dans cette douche bien trop grande pour moi toute seule. J'essaie d'effacer les images plus qu'érotiques, d'Edward et Léo s'occupant de moi, qui se sont créées dans mes rêves cette nuit. Mon dieu, ma pauvre Charlotte, tu divagues complètement.
Il est déjà l'heure de rejoindre Joyce au magasin de robes de mariées situé Avenue Louise. Cette avenue est magnifique. Elle est bordée d'arbres et de belles boutiques de luxe qui s'enchaînent à l'infini. L'air est frais et plus respirable qu'à Londres. Cela me fait du bien de me balader dans ma ville, elle me manquait.
- Ma Chachou, tu es là ! me crie Joyce dans les oreilles en me serrant dans ses bras.
Je la serre encore plus fort. Elle me manque terriblement et je n'ai pas pu profiter pleinement d'elle hier soir.
- Je suis là ma belle plante. Enfile cette robe pour que je puisse enfin te voir la porter.
Elle se dirige en sautillant vers la cabine d'essayage. Les vendeuses sont tirées à quatre épingles et nous proposent du champagne. Il est 10h30 du matin, mais il n'est jamais trop tôt pour du champagne, n'est-ce pas ?
Joyce a choisi une robe rouge. Son choix ne m'a pas étonné car elle ne veut jamais faire comme tout le monde. Elle est vraiment magnifique, cintrée en haut avec un dos nu et le bas largement évasé comme une robe de princesse.
Les larmes coulent sur mes joues, je suis prise par l'émotion.
- Tu es tellement belle Jo, larmoyé-je.
Les vendeuses sont ravies et rassurées. Connaissant ma meilleure amie, elles ont certainement déjà dû passer des heures et des heures de travail sur cette robe.
Je la fais tourner sur elle-même pour contempler le mouvement de son jupon. C'est somptueux.
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Malgré tout
RomansaCharlotte et Léo ont leur propre vie depuis deux ans lorsque le mariage de Joyce les poussent à se revoir. Comment vont-ils réagir en se retrouvant ? Quel sera l'impact sur leur vie respective ? Ont-ils tout oublié ou sont-ils toujours autant attach...