Le conseil

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Le conseil

Auriane commence sa journée comme tous les jours, elle se rend dans la chambre de Eila C'est la chambre la plus ravissante du manoir sur le mur face au lit une console en tulipier ou un miroir ovale encastré est orné de gravure de rose ou des rubis forment la corolle, des rosiers grimpants parent le mur de fleurs qui vont du blanc le plus pure au rouge le plus éclatant entre les feuilles du massif. Un grand lit à baldaquin trône au centre de la pièce, les voilages rose pâle ondoient sous la brise légère qui rentre par la fenêtre entrouverte. Cette chambre fait trois fois ma maison pense Auriane, avant de se reprendre prestement. Je vois la pauvre Eila abattue, allongée en pleure, sa chevelure rousse répandue en vague sur l'oreiller. Je tente tout d'abord de m'éclipser mais elle me demande rester à travers ses larmes je me pose alors sur le bord de son matelas recouvert d'une parure en satin saumon, elle pleure de plus belle en voyant la compassion dans mes yeux. Elle se jette dans mes bras en me fixant de ses grands yeux bleus innocents. La pauvre petite sa mère est morte en la mettant au monde, elle a deux frère qui l'a tienne à  l'écart finalement elle n'a que son père.
- Il a disparu Auriane, mon père a disparu, le conseil est dans tous ses états et les autres régents ne font que hurler. Ils m'ont mise dehors sans ménagement, ils se  rejettent la faute. Les Lokis ont mis le feu par mégarde sur une crise de colère, les Helios ont répliqué en dispersants les flammes naissantes dans toutes les directions. Si bien que si les Néréides n'étaient pas arrivés pour tout éteindre, la salle du conseil serait un tas de cendre au moment où je vous parle et nous avec! Parfois, je me demande comment ces gens si soupe au lait peuvent prétendre à diriger!
Ohh Auriane que vais-je devenir ? dit-elle. Se remettant à pleurer.
- Calmez-vous mademoiselle, ça va aller, cela va s'arranger.
Il n'empêche qu'il est toujours porté disparu, la dernière fois que je l'ai vu, il était dans son laboratoire. Je lui avais dit d'arrêter ses expériences.
Et il n'en est pas sorti mademoiselle?
Non, mais au lieu, de chercher une raison à sa disparition comme ils le font, ils devraient rechercher mon père. Mais vous savez ce qu'ils font, ils se sont mis en tête que mon père c'était fait enlever par des élémentals infiltrés ici prêt à leur infliger milles morts. C'est du grand n'importe quoi, avec tous les gardiens qui sont postés dans chaque couloir il faudrait soit être idiot ou suicidaire pour entrer dit-elle sa peine et sa peur se changeant en colère, mon père va servir leurs intérêts comme chaque fois, pour blâmer les élémentals encore et toujours. Mais ils ont plus peur de perdre leur supériorité sur le peuple et leurs petites vies de pachas.
Qui dit cela mademoiselle?
Mais ces couards de régents, ils ne font que mettre des récompenses si on voit de choses étranges. J'ai aussi entendu dire qu'ils avaient fait mander Ada pour qu'elle leur dise si l'Ultime était  de ce monde.
Et qu'a-t-elle répondu?
Je l'ignore Auriane, en revanche, je sais qu'il est déjà né, et qu'il est assez grand et fort pour tous les décimés. C'est mon père qui me l'a dit.
Allons... Mademoiselle.
Je vais vous laisser faire votre travail, Auriane, dit elle se mettant devant le petit miroir, sonnant une clochette pour que sa camériste vienne l'habiller.
Auriane, venez, me voir avant de partir, dit-elle dans un murmure un sourire triste figé.
Oui, mademoiselle.
Heu, Auriane, ne dites rien de mes propos, à qui que ce soit, sinon l'on me pendrait pour traîtrise.
Rien ne sortira d'ici mademoiselle vous avez ma parole!
Merci, Auriane.
Auriane sorti de la chambre en fermant silencieusement la porte sur elle. Et remonta le couloir, pour aller nettoyer le bureau du père de Eila. C'est bien triste pour cette petite, mais Auriane ne regrettera pas le moins du monde Edward Archibald Green. Et ces idiots de régent, oui ils sont idiots sinon ils sauraient que les citoyens du humble ou même du moyen seraient prêt à les occire s'ils leur en donnaient l'occasion. L'instant où elle arrive devant le bureau, la porte est close, mais le bureau est occupé. On entend distinctement des chuchotements de l'autre côté du battant
- Tu sais Fersen, il s'est injecté une de ces décoctions, je l'ai vu faire . Et il y a trois nuits  j'ai cru  voir sortir du laboratoire un drôle de lézard bien avant qu'il n'explose ceci dit.
C'était sans doute lui, Lorelei.
Oui, mon frère Brennan l'a pensé aussi, lorsque je lui en ai parlé. Mais comment annoncer cela à Eila, Dimitri et Yale
Je ne sais pas, mais on ne doit rien dire aux parents, ils ne pensent qu'à ce chamailler. Et remettent tous sur le dos des élémentals.
J'ai vu Edward Archibald Green partir en direction de Barrons. Il poursuivait les aspirants gardiens. J'ai à peine eu le temps de me cacher derrière une porte entrebâillée. Il baragouinait « Je vais le tuer, je vais tuer le fils du traitre ». Tu sais de qui il parlait?
Oui, j'ai ma petite idée sur la question! D'ailleurs j'en parlerais à Eila au moment opportun. De  plus avec leur chasse à la chimère, je ne sais pas combien  de temps cela va durer. Maintenant on ferait mieux de sortir.
Tu as raison avant que l'on se rende compte de notre absence de la salle du conseil.
Vite Auriane rentre dans la pièce face au bureau, elle regarde par le trou de serrure. C'est mademoiselle Lorelei qui en sort la première avec une robe en taffetas blanc cassé  brodée de délicates arabesques dont le col rond est ornementé de volants et un d'un gros noeud brun au centre en velours brun. Elle est agrémenté de manches trois quarts en dentelle blanche, cette robe souligne sa taille mince. Tandis que sa chevelure auburn ondule à chacun de ses mouvements. Quelques minutes plus tard, c'est monseigneur Fersen Fotia qui sort du bureau en redingote en brocart bordeaux à broderie florales ouvragées, un pantalon noir bien ajusté complète  sa tenue, ses cheveux châtain attachés dans un catogan. Auriane se dit qu'elle aurait bien aimé appartenir à l'aristocratie pour voir son fils au moins une fois, dans un de ces costumes qui sont réservés au régent. Elle respire, elle ne s'est même pas rendue compte qu'elle retenait son souffle, elle avait tellement peur de se faire surprendre écoutant aux portes. Et au vu de la paranoïa ambiante, qu'est ce que l'on aurait pensé  ainsi que les conséquences pour elle et Ace. Elle finit son travail au plus vite, ne s'attardant pas et rentre chez elle, en tenue de domestique, elle court vers la porte de sa petite chaumière, elle referme et s'appuie un instant contre le battant, reprenant son souffle et essayant tant bien que mal d'endiguer les tremblements qui la parcourt de la tête au pied, elle enlève son tablier et sa robe de femme de chambre. Enfile un pantalon, un vieux sweat d'Ace ainsi que sa long veste et court voir Ada de toute urgence, il faut protéger les enfants. Elle ira voir mademoiselle demain, elle ne lui en tiendra pas rigueur.

Les sept frontières livre 2  Le gardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant