Jean : Pour Mondstadt

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Affalée sur son bureau, la Grande Maîtresse suppléante se réveilla en sursaut. Elle se redressa et remarqua le texte sur lequel elle avait dormi. Elle avait passé la nuit entière à parcourir différents documents, plongée dans plusieurs affaires pour les différents habitants de la ville. Elle avait dû s'endormir au lever du soleil, épuisée par ses recherches.

Elle soupira et se leva de sa chaise pour regarder à travers la fenêtre. La journée était entamée depuis un bon moment, les gens marchaient dans la rue, concentrés sur leurs affaires. Elle avait perdu bien assez de temps à roupiller. Elle prit les documents dont elle avait besoin sur son bureau, les triant rapidement, et se prépara à sortir.

En se regardant dans un miroir, elle se coiffa les cheveux, faisant une queue de cheval haute avec un noeud noir. Elle enfila une courte cape bleue et or, attaché à son col blanc, par-dessus son gilet blanc auquel était attachée une longue queue de pie bleue et sous lequel on apercevait sa chemise noire sans manches. Celles-ci étaient noires également mais séparées du gilet. Un écusson doré des Chevaliers de Favonius ornait celui-ci, au niveau du ventre de Jean. Elle portait également des collants blancs brodés d'un motif de losanges dorés et une paire de bottes blanches à talons hauts ainsi que des gantelets blancs. À ses oreilles, elle avait opté pour une paire de boucles d'oreilles en forme de croix en or et à sa ceinture, dans son dos, se trouvait son œil divin, à gauche.

Elle quitta le bâtiment et se mit à réfléchir en parcourant les différents documents. Elle cherchait les habitations où elle devait se rendre, se recréant la cité dans sa tête et imaginant les différents chemins possibles pour optimiser le chemin à prendre, et donc le temps passer à marcher. Elle se mit ensuite en route, respirant l'air frais qui caressait son visage par cette belle journée ensoleillée.

Tout le monde la saluait, la remerciant pour tout ce qu'elle faisait. Jean leur répondait que ce n'était rien, sans s'arrêter néanmoins. Par moment, elle tombait nez à nez avec des personnes qu'elle devait justement voir, et fournissait les réponses qu'elle avait trouvé à leurs questions ou problèmes. Elle optimisait alors à nouveau le chemin pour ne pas passer par les maisons de ces personnes.

Alors qu'elle discutait avec une dame assez âgée, elle entendit un cri vers l'entrée de la Cité de Mondstadt. Un jeune garçon courait sur le pont, le visage apeuré et en larmes. Les Chevaliers de Favonius qui gardaient l'entrée se précipitèrent vers lui. Jean s'excusa auprès de la vieille dame et se dirigea également dans la direction du pont.

En arrivant, le jeune garçon était à genoux, pleurant à chaudes larmes, les deux Chevaliers tentant de comprendre ce qui lui arrivait. Jean examina attentivement son corps, cherchant une éventuelle blessure, mais ne trouva rien de suspect. Elle tendit les documents à un des deux Chevaliers et s'accroupit face au garçon, lui souriant.

– Bonjour jeune homme. Que se passe-t-il ? demanda-t-elle d'une voix calme et bienveillante.

Il fallut bien cinq minutes pour que le garçon réussisse à suffisamment se contrôler pour calmer ses larmes et répondre, Jean attendant patiemment en tenant sa main.

– Mon ami... est tombé dans... dans une crevasse. Je l'ai per... perdue de vue.

Ses paroles étaient entrecoupées de sanglots, hoquets et reniflements.

– Où est-il tombé ? Tu saurais nous le dire précisément, sur une carte par exemple ?

En disant cela, elle adressa un regard au Chevalier à qui elle avait donné ses documents. Il comprit aussitôt et rentra dans la ville en courant.

– Nous étions... en train de jouer près de la... la Falaise Arrachétoile.

– Que faisiez-vous là-bas ? C'est pourtant dangereux.

– Mon ami m'a dit qu'il avait... vu une lueur de ce côté... et il voulait voir ce que c'était.

Jean lui sourit.

– La curiosité et le courage d'un vrai Chevalier de l'Ordre de Favonius. Ton ami et toi vous serez bien utile quand vous aurez grandi. Mais en attendant, quand vous découvrez quelque chose comme cela, signalez le à l'Ordre.

Le jeune garçon ne répondit pas, se contentant d'hocher la tête en regardant le sol, ses dernières larmes tombant sur la pierre du pont. Le Chevalier qui était parti ne mit pas longtemps à revenir. Il avait troqué les documents contre une carte de la région. Le garçon montra précisément l'endroit où son ami avait disparu et Jean le remercia, en lui ordonnant de rentrer chez lui.

Elle se mit ensuite en route, accompagnée des deux Chevaliers qui gardaient l'entrée. Elle avait demandé au garçon de dire aux premiers soldats qu'il croisait de venir les remplacer au plus vite.

Ils arrivèrent rapidement près de la fameuse crevasse, qui n'était clairement pas là auparavant. Ils descendirent avec précaution pour tomber face à une cavité. Jean s'y engouffra sans perdre une seconde, craignant pour la vie du garçon perdu.

Rapidement, elle se mit à entendre des bruits qu'elle reconnaîtrait entre mille. Des Brutocollinus. Elle déboucha dans une salle où une bonne douzaine d'entre eux se trouvait, les yeux fixés sur un jeune humain. La Grande Maîtresse suppléante supposa qu'il s'agissait de celui qu'elle était venue chercher.

Elle dégaina son épée, suivie des deux Chevaliers qui l'imitèrent en se mettant à ses côtés. Les Brutocollinus se tournèrent vers eux, tandis qu'un mage de l'abîme, surgissant de nul part, agitait son bâton dans leurs directions. C'était un Pyromage, qui créa des petits objets d'où surgirent des flammes. Jean eut tout juste le temps de reculer en amenant avec elles ses deux hommes avant d'être touchés.

En se relevant, elle vit les Brutocollinus se dirigeaient vers eux, en un groupe uni. Elle para le premier coup de gourdin et repoussa celui qui le tenait avant de se tourner vers un second. Elle repoussait sans faillir les attaques ennemies, cherchant une brèche pour retourner le combat en sa faveur. Cependant, sans vue d'ensemble de celui-ci, c'était difficile de mettre au point une stratégie. Les deux Chevaliers de Favonius était submergé, Jean fut repoussé contre le dos de l'un d'entre eux, juste avant qu'il ne se prenne un coup de masse dans le ventre qui le fit plier en deux.

Ils étaient trop nombreux, ses hommes étaient déjà blessés et mourraient bientôt, suite à quoi Jean ne mettrait pas longtemps à faire de même. Et le jeune garçon mourrait également. Elle ne pouvait pas permettre cela, pas ici, pas sous sa direction. Elle était la Chevalier au Pissenlit, elle avait juré de défendre Mondstadt et ses habitants.

– Finissons-en ! hurla-t-elle de toutes ses forces, profitant d'un léger moment de répit entre les assauts.

Elle canalisa son pouvoir au bout de sa lame, formant un tourbillon de vent qui attirait les Brutocollinus vers elle. Ils essayaient de s'accrocher, résistant à l'attraction, mais après quelques secondes, le pouvoir de Jean s'intensifia et la force du vent fut plus puissante. L'air soufflé aux oreilles de la jeune femme tandis que les ennemis étaient attirés et maintenus en l'air, se débattant en vain.

D'un mouvement brusque de son épée vers l'avant, elle relâcha tout son pouvoir et propulsa les Brutocollinus vers le Pyromage à l'autre bout de la pièce. Les deux Chevaliers de Favonius étaient au sol, blessés. Elle leur jeta un regard puis posa ses yeux sur le mage, d'un regard déterminé.

– Ô Vent, entends mon appel !

Jean leva son épée devant elle, créant un champ de vent et de pissenlit qui soigna les blessures de ses hommes. En se relevant, ils reprirent leurs épées et se positionnèrent à nouveau aux côtés de la Grande Maîtresse suppléante. Ensemble, ils chargèrent sur leurs ennemis, qui reprenaient tout juste leurs esprits, le Pyromage tentant de les arrêter avec ses flammes mais en vain, Jean les esquivant aisément.

Il ne fallut que quelques secondes pour mettre en déroute les Brutocollinus. Jean s'était quant à elle chargée du mage, utilisant son pouvoir pour disperser son bouclier de feu avant de porter le coup fatal. Elle libéra le garçon, qui, comme son ami, pleurait à chaudes larmes.

Sur la route pour rentrer à la Cité de Mondstadt, Jean avait donné les directives pour s'assurer qu'une telle mésaventure n'arrive plus, ordonnant à ses hommes de combler la crevasse et le réseau de grotte. Tant qu'elle serait là pour y veiller, personne ne mettrait en danger la vie de ses citoyens.

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