Histoires de Genshin Impact

Sucrose : Expériences florale

La réponse devait bien se trouver quelque part. D'une manière ou d'une autre elle allait la découvrir. Le fait qu'une forme de vie végétale soit capable de se mouvoir mais également de blesser les humains n'était pas normal. Depuis sa plus tendre enfance, les récits d'attaque par des créatures que l'on appelait fleurs mensongères était nombreux.

Bien sûr, il existait de nombreuses plantes dans la nature capables de se défendre, allant de la simple rose et ses épines à des spécimens capables de vous tuer sur le coup si vous osez les approcher. Mais aucune de ces plantes n'avait jamais déterré leurs propres racines pour se déplacer. Et encore moins changé leurs apparences pour tromper les gens.

Pour trouver une explication, Sucrose avait mélangé plusieurs plantes totalement inoffensives à des restes de ces créatures qu'un chasseur avait réussi à avoir suite à confrontation violente avec l'un de ces fleurs. Elle tourna l'eau de la marmite dans laquelle elle avait plongé le mélange, entraînant les pétales dans le courant. Malheureusement, cela semblait inutile, hormis pour aromatiser une soupe éventuellement.

Elle soupira. Sa longue queue de cheval trainait dans son dos. Elle portait un corset bleu avec un ourlet à volants et l'écusson des Chevaliers de Favonius sur la partie intérieure noire. Elle avait retiré ses épais gants blancs et son béret blanc et bleu, avec un petit écusson sur le devant également à cause de la chaleur environnante produite par la marmite. De ses mains nues, elle releva ses lunettes à monture marron foncé sur son nez. Elle avait une paire de bottes blanches et des cuissardes noires avec jarretière et son œil divin était attaché en broche au col de sa cape qui trainait dans son dos.

Alors que la marmite continuait de bouillir les restes de la fleur mensongère, l'eau se mit à prendre une teinte différente, à peine perceptible. La couleur disparut aussi rapidement qu'elle était apparue, il aurait suffit d'un moment d'inattention pour que Sucrose la manque, mais ce n'était pas dans ses habitudes. Elle l'avait remarqué, et bien qu'elle ne l'avait vu que peu de temps, c'était suffisant pour la graver dans sa mémoire. Cette teinte lui rappelait quelque chose, elle était certaine que ce n'était pas la première fois qu'elle l'apercevait.

Elle attendit quelques instants, pour vérifier que rien d'autre ne se produisait, mais les derniers bout de feuille se ratatinèrent dans l'eau avant de couler au fond. Elle se dirigea alors vers l'autre bout de la salle, cherchant un livre particulier dans sa bibliothèque, son carnet de croquis. Une fois en main, elle l'ouvrit en feuilletant les pages.

Rapidement, elle trouva la plante qu'elle voulait. Une fleur qui avait exactement la même teinte pourpre qu'elle avait entraperçue dans l'eau. Un spécimen très rare qu'elle n'avait croisé qu'une seule fois, lors d'une promenade. Elle avait aussitôt commencé à la dessiner sous toutes ses formes, bien que ses talents d'artistes étaient très limités. Elle avait arraché une pétale pour étaler la couleur sur la feuille et en gardait une trace. C'était exactement la même.

Elle ne savait pas pourquoi cette couleur était apparue dans son chaudron, mais cette fleur était une première piste. Elle prit ses affaires, enfilant ses gants et son béret, sortit la marmite du feu, et se mit en route.

C'était le début d'après-midi, et l'endroit où elle avait vu la plante n'était pas si loin, elle avait largement le temps de s'y rendre, faire ses observations, et revenir avant le coucher du soleil. En chemin, elle évita de croiser de trop près les autres passants, s'écartant quand bien même ils étaient assez loin d'elle.

Une fois en dehors de la cité, elle se sentait beaucoup mieux. L'air frais et l'odeur des plantes lui chatouillaient les narines. La route n'était pas très longue, mais elle profita de chaque seconde, prenant son temps et admirant la nature, non sans prendre des notes à chaque moment sur ce qu'elle trouvait intéressant de noter, soit la quasi-totalité des choses.

Elle arriva finalement devant le champ de fleur ou elle avait aperçu cette étrange bourgeon pourpre. Et justement, il y en avait un autre. Au même endroit, seul fleur de couleur au bout d'un parterre blanc d'une espéce peu communes mais facilement trouvable. A bien y réfléchir, elle ressemblait justement à ce type de fleur, comme si c'était la même mais avec du colorant dessus.

L'autre jour, Sucrose avait supposé que cette fleur venait d'une graine qui avait été emmenée par le vent, sans réussir à en déterminer l'origine. Mais maintenant qu'elle avait remarqué le parterre de fleurs, elle remettait en question son hypothèse. Ce point de couleur dans un blanc aussi pur était juste sublime, mais impossible que c'était naturel.

C'est alors qu'un bruit dans son dos la fit sursauter. Elle se retourna avec véhémence, et tomba nez à nez, si elle pouvait le dire, avec une fleur mensongère. Elle poussa un cri et tomba dans les fleurs, les écrasant sous son poids. La fleur disparaît alors dans le sol pour réapparaître plus loin.

Elle semblait habitée par l'élément Pyro, brûlant l'herbe autour d'elle. Elle projeta des boules de feu sur Sucrose, qu'elle esquiva de peu en roulant. Le parterre de fleurs se mit à s'embraser. D'un bond, elle se releva et utilisa ses pouvoirs Anémo pour créer un esprit de vent qui ressemblait à un papillon.

– Test d'absorption.

L'esprit aspira l'air aux alentours du feu avant de le recracher, soufflant sur les flammes pour les éteindre. Elle se tourna ensuite vers la fleur mensongère et invoqua un esprit de vent identique sur elle, ce qui la fit voler dans les airs avant de la laisser retomber lourdement sur le sol. Profitant de ce moment de répits, elle sortit un flacon de son petit sac et y insuffla son pouvoir. La fleur mensongère se releva avec un petit saut et disparut dans le sol à nouveau, pour apparaître à quelques mètres de Sucrose.

– Anémo renforcé, module 75 !

Elle relâcha son flacon, devenu instable, sur la créature. En explosant, le verre libéra l'esprit de vent en papillon, qui se mit à souffler plusieurs fois, en faisant sauter sans merci la fleur mensongère. Sous le choc et la force du vent, un bout de la créature fût déchiré, libérant un petit jus qui se répandit sur les fleurs blanches.

Une fois l'esprit du vent évaporé, la fleur gisait sur le sol, sans bouger. Sucrose souffla, contente que cela ne se soit pas mal passé. Elle redressa ses lunettes et commença à partir pour rentrer chez elle quand son instinct la poussa à jeter un dernier regard à la fleur pourpre. C'est alors qu'elle remarqua qu'elle n'était plus seule. Deux autres fleurs étaient apparues sur le bord du parterre de fleurs.

Elle y réfléchit quelques secondes et la solution lui paraissait évidente. Elle déchira une des tiges de la fleurs mensongères et la coupa en deux au-dessus des fleurs blanches. Le jus coula sur quelques-unes d'entre elles. Au début il ne se passait rien, puis subitement, les fleurs passèrent d'un blanc pur à un pourpre sombre.

Cette couleur venait du mélange de cette variété de fleur avec le sang des fleurs mensongères. Et la pluie devait leur rendre leurs blanc éclatant, sauf à la seule qui était protégé par les feuilles d'un arbre voisins. Sucrose se souvint alors qu'elle avait mis cette variété de fleur dans le chaudron. Elle soupira et se mit en route sur le chemin retour, non sans griffonner ses observations dans son carnet.