Histoires de Genshin Impact

Yae Miko : Un voyage à conter

Elle leva les yeux au ciel, soupirant. La journée n'était pas des plus distrayantes, elle était même très calme. Il y avait peu de visiteurs au Sanctuaire de Narukami aujourd'hui, la plupart des personnes étant occupées au travail. Ce n'était pas inhabituel, mais cela ennuyait la guuji Yae, qui aimait écouter les voyageurs venus prier au Cerisier Sacré.

Comme à son habitude, elle portait une variante unique et stylisée des vêtements traditionnels d'une prêtresse du sanctuaire de Narukami, comprenant une robe hakui sans manches et des sandales. Elle avait complété la tenue avec de longues manches pendantes au même couleur que celle-ci. Sur ses long cheveux roses, elle portait un accessoire de tête doré accompagné de boucles d'oreilles assorties. Elles avaient la forme de goutte et décorées d'un petit accessoire semblable à un éventail à la base, et la boucle à son oreille droite contenait son œil divin. Enfin, elle portait un collier avec un grand ornement circulaire qui pendait autour de son cou avec un symbole ressemblant à une fleur au centre.

Elle posa le pied dans le carré de sable, positionné devant l'arbre. Une personne était agenouillée à sa base, les mains jointes. Intriguée, elle se rapprocha, à la surprise de la prêtresse qui venait de l'accompagner. Elle laissa Yae l'approcher en silence et se retira. La guuji resta silencieuse dans le dos du jeune homme, habillé de manière banal, avec un tissu verdâtre en guise de haut et un pantalon marron.

Il se mit alors à prier à voix haute, évoquant son rêve de devenir un écrivain de renom, d'être lue par toutes sortes de personnes, à Inazuma et ailleurs. Cependant, pour cela, il lui fallait une bonne histoire et il n'arrivait pas à en trouver. Yae aurait bien aimé l'aider, elle adorait lire les romans légers de tous ces écrivains qui venait afin d'être éditée. Mais s'il n'avait aucune idée de quoi raconter, elle n'y pouvait rien.

Elle se volatilisa hors de sa vue tandis qu'il se relevait pour quitter le Sanctuaire. Yae prit un moment pour réfléchir avant de décider de le suivre. Après tout, elle n'avait rien de bien plus intéressant à faire. Elle se mit donc à sa suite, laissant le Sanctuaire au soin des prêtresse, qui s'en sortiraient très bien à n'en pas douter. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'éclipsait sans un bruit.

Arrivé au pied de la montagne, le jeune homme marcha un long moment, jusqu'à une maison en bois un peu isolée, mais pas très loin de la cité. Alors qu'il s'avançait vers la porte, il ouvrit le petit sac qu'il portait à sa ceinture et en sortit un melon lavande qu'il avait dû récupérer avant de prier.

Subitement, alors qu'il jouait à faire tourner le melon entre ses doigts, il le laissa tomber au sol avant de se précipiter vers la porte. C'est uniquement en se rapprochant que la guuji remarqua qu'elle était sortit de ses gonds, complètement enfoncé. Quelqu'un avait forcé l'entrée dans cette demeure. Au visage du jeune homme affolé et regardant tout autour de lui qui en sortit, elle compris que la personne qui y vivait d'ordinaire n'y était plus.

Elle décida alors de s'avancer devant lui, lui arrachant un sursaut. Il tomba au sol et attrapa un bout de bois, pour se défendre. Yae ne put s'empêcher de rire.

– Tu n'espère tout de même pas te battre avec ça, demanda-t-elle avec désinvolture.

– Guuji Yae, je ne vous avais pas vu arriver...

– Ne t'en fais pas, tu n'es pas le seul. Y a-t-il un problème ?

Elle leva son regard vers la porte, à moitié entrouverte et à moitié tombée au sol.

– Mon père, il a été emmené. Ce sont sûrement ces satanés Nobushis !

– Des Nobushis ?

Il opina du chef, tout en se relevant. Il épousseta son pantalon avant de raconter à la grande prêtresse comment des hommes étaient venus pour tenter de négocier d'acheter une vieille épée que son père possédait depuis des générations.

– Cela me fait penser...

Il retourna dans la maison et revint quelques instant après, une vieille lame en main, mais néanmoins en bon état de conservation.

– Il n'ont pas trouvé sa cachette.

– Et moi je pense savoir où les trouver.

Le jeune homme ne posa pas de question sur la raison des connaissances de la guuji. Elle savait bien des choses dont la plupart des personnes ne savaient rien. Elle trouvait cela amusant, que tout le monde la voit comme une sage aux nombreuses connaissances secrètes. C'était le cas évidemment, mais pour cette fois, elle avait juste repéré un camp de Nobushis il y a peu, elle comptait en informer les autorités dès qu'elle aurait eu un moment mais après tout, pourquoi ne pas s'en occuper elle-même ?

Rapidement, ils arrivèrent devant le camp, si on pouvait appeler ça ainsi. Il y avait tout juste cinq tente de montées et le père du jeune homme était attaché à un poteau, sans haut, avec des traces de coupures sur tout le corps. Il avait été torturé et semblait inconscient.

– Père ! Que lui avez-vous fait ? s'écria le vaillant héros en alertant tous les Nobushis.

Il s'élança vers eux, l'épée levée. Il réussit à profiter de l'effet de surprise pour attaquer un des hommes qui étaient en train de manger. Il ne put qu'esquiver son assaut et tomber au sol, renversant sa tambouille. Mais le deuxième Nobushi était déjà plus alerte et repoussa aisément l'assaillant. Un duel d'épée s'engagea, permettant aux autres hommes de se préparer.

Yae soupira. Ce garçon était téméraire, mais il n'allait pas faire long feu sans réel compétence au combat, comparé à des brigands comme ceux qu'il affrontait. Elle fit quelques pas vers le duel à l'épée, un sourire au lèvres. Un des homme se jeta sur elle, mais en un éclair elle avait avancé de plusieurs mètres, laissant derrière elle un sakura dévastateur à la forme de renard entourant une épée.

– Ici, fit-elle à l'attention de l'homme qui venait d'attaquer dans le vide, regardant derrière son épaule avec un sourire en coin.

Elle esquiva de la même manière deux autres Nobushis. L'instant d'après, un léger filet de foudre s'abattit sur les trois hommes, un à la fois, les faisant vaciller. Toutes personnes s'approchant de ces sakura étaient aussitôt frappés par la foudre, les forçant à reculer. Seul un s'écroula sur le sol, inerte, avant d'avoir pu se regrouper avec ses compagnons. Le jeune homme se tenait en sécurité, au centre des sakura, ayant profité d'un moment de choc de son adversaire pour le frapper.

La demi-douzaine de Nobushis restant étaient pétrifiés de terreurs, leurs armes levées mais tremblantes devant la grande prêtresse qui se tenait devant eux.

– Rien ne dure éternellement.

Une forme de renard émergea dans son dos avant de disparaître. La seconde suivante, un grand éclair s'écrasa sur le groupe de brigands, suivi de trois autres légèrement plus petits. Quand le fracas de la foudre laissa place au silence, tous les Nobushis étaient au sol, entièrement grillés.

Le jeune homme se jeta près de son père et le détacha. Il lui fit reprendre connaissance en lui donnant des petites tapes. Le père était vivant et malgré son état, il réussit à reconnaitre son fils avant de voir les corps au sol.

– Comment tu as...

– C'est la Guuji Yae qui m'a aidé ! Regarde elle est juste...

Bien entendu, Yae s'était éclipsée, les observant désormais cachés derrière un rocher. Elle avait joué son rôle dans cette histoire, maintenant, elle devait y aller. Elle regarda le jeune homme sortir un autre melon lavande de son petit sac pour le donner à son père en riant. Il l'aida ensuite à se relever, le vieil homme tenant tout juste sur ses jambes, et se mirent en route pour rentrer chez eux.

Alors qu'elle s'apprêtait à tourner les talons également, elle entendit une dernière phrase du père, qui fût approuvé par son fils.

– Tu devrais raconter ton histoire, comment une Kitsune légendaire t'a aidé à sauver ton paternel.