The Way You Make Me Feel

5.

Michael POV

L'enregistrement de la chanson durait depuis un moment déjà.
Il était au moins quatre heure du matin lorsqu'on attaquait enfin les solo.

Entre les soucis techniques, ceux qui n'arrivaient plus à chanter certaines notes et la fatigue, l'enregistrement prenait plus de temps.. Et puis, diriger au moins une quarantaine d'artistes, c'était pas évident.

Quand je chantais le premier refrain, ma voix devait se superposer un peu à celle de Diana, comme par hasard.
Elle continuait de me regarder et d'être proche de moi, mais étonnamment, j'arrivais à résister.

Je crois que j'étais encore sur ma rencontre de quelques heures plus tôt. Je m'étais vraiment senti bizarre devant cette jeune femme. Elle était vraiment ravissante.

C'était à huit heures du matin que l'enregistrement se terminait enfin.
On avait réussi. On avait enregistré la chanson et tourné le clip en seulement une nuit.
J'espérais tellement que ça allait marcher.

J'enlaçais une dernière fois Diana, Lionel, Stevie et Quincy. Nous étions épuisés. Toute la tension accumulée s'était envolée, laissant place à une fatigue intense.

Je ne sais pas comment j'avais fais pour conduire jusqu'à chez mes parents, dans un quartier d'Encino. Ensuite, je m'étais nettoyé pour aller dormir. J'avais vraiment besoin de sommeil. Pourtant, j'avais eu un mal fou à m'endormir, c'était l'excitation, sûrement.

***

Mars 1985

Le single We Are The World voyait enfin le jour.
J'avais pu l'écouter en avant-première pour voir certains détails, et j'avais adoré.
Environ cinq-mille stations radio s'étaient arrêtées en même temps pour diffuser la chanson.
Après une semaine, la chanson était diffusée quasiment toutes les heures. Tout le monde ne parlait que de ça. J'étais conquis et j'espérais vraiment que notre action allait aider les plus démunis et motiver d'autres artistes à suivre le mouvement.

***

Après quelques mois, nous avons été récompensé deux fois disque de platine, nous avons reçu trois grammys, et le single est l'un des plus vendus au monde avec plus de soixante-six millions de dollars récoltés et reversés aux associations.
On ne pouvait être plus content de cette réussite.

Quant à moi, je m'étais isolé pour pouvoir me concentrer sur mon futur album. Je voulais qu'il soit plus grand que Thriller. Je voulais changer de style, fini les chansons d'amour, je voulais laisser place à un Michael plus rock et plus bad boy.
Je ne devais pas me louper. Cet album, le successeur de Thriller, était très attendu.

Je m'étais investi corps et âme dans cet album. Beaucoup plus que pour Thriller d'ailleurs. J'avsi écris quasiment toutes les chansons. J'en avais écris soixante-dix pour en retenir que onze.

J'avais tellement hâte qu'il sorte. Avant de sortir de ma salle de bain, je regardais une dernière fois le post-it que j'avais collé sur le mirroir. Cent-millions. C'est le nombre de ventes que je m'étais donné pour objectif.

Je me dirigeais vers la cuisine familiale les mains dans les poches, quand je sentis un bout de papier au fond de celle-ci.
En le sortant, je me rappelais directement de cette soirée des Grammys. C'était le moment, je devais l'appeler.
Après avoir longuement hésité, tout triturant le morceau de papier, je m'isolais pour saisir le combiné.

***

Anais POV.

Quelques mois s'étaient écroulées depuis la soirée des Grammys Awards.
Michael ne m'avait toujours pas rappelée concernant la discussion que nous avions eu ce soir là.

J'avais entendu le single We Are The World qui avait fait un carton. Il avait été enregistré le soir de notre première rencontre d'ailleurs.

Je ne sais pas si son projet d'album était toujours d'actualité, mais je m'étais rendue à l'évidence, il avait sûrement trouvé une autre danseuse pour ses clips et il ne me rappellerait pas.

J'étais quand même déçue car même si je n'étais pas une fan hystérique, au-delà du fait que j'aimais sa musique, j'aimais aussi beaucoup sa personne, du peu que j'ai pu voir en tout cas. Ce fameux soir ou j'ai pu échanger quelques minutes avec lui, j'ai vu quelqu'un de simple, doux, attentionné, taquin, et il était surtout très poli.
Quand on rencontre ce genre de stars, surtout à son niveau, on s'attend surtout à des divas pourries gâtées et capricieuses, mais il n'est rien de tout ça. Je me rappelle même avoir ri intérieurement quand il avait prit le temps de se présenter, car il est vrai qu'il ne devait pas avoir à le faire souvent.
Je m'étais sentie tellement intimidée quand il m'avait adressé la parole. Il avait sûrement dû me prendre pour une coincée, mais cette soirée avait été déjà chargée en émotions, il avait été la goûte de trop.

B

ip bip bip

Mon téléphone me tira de mes pensées. Je me dirigais vers celui ci d'un pas non-chaland. J'espère que ce n'était pas ma mère. J'avais coupé les ponts avec ma famille après la fin de mes examens. Ils n'acceptaient pas ma passion, et ils ne voulaient pas que je réalise mes rêves car selon eux, ce n'était pas un vrai métier.
Je me doutais qu'elle allait essayer de reprendre contact avec moi si elle me voyait apparaître à la télé avec d'autres stars. Mais, pour moi, elle appartenait au passé désormais. Et je voulais avancer.

-Allô ?

- Bonjour, c'est bien Mademoiselle Miller ?

La voix n'était pas celle de ma mère, mais dans le combiné elle ne ressortait pas assez clairement pour que je sache qui c'est. Tout ce que je savais c'est que c'était une voix masculine, et elle était plutôt douce.

-Bonjour, oui c'est moi même. Et vous êtes ? Demandais-je.

-Bonjour. C'est Michael, je suis désolé de vous appeler si tardivement, j'espère que vous n'avez pas cru que je vous abandonnais, c'est que j'ai eu vraiment beaucoup de boulot avec l'album..

Tiens on parle du loup.. J'arrivais pas croire qu'il me rappelait.

-Oh.. Bonjour..  Non ce n'est rien, je m'étais dis que vous aviez vos raisons.

-Je m'en excuse, sincèrement. Comment allez-vous depuis la cérémonie ? Me demande-il

- Très bien, merci. Et vous ?

-Je suis un peu épuisé pour tout vous dire. Ricana-il. C'est vraiment éprouvant de créer un album !

-Je veux bien vous croire ! Gloussais-je

-Bon, dit-il en reprenant son sérieux. Si ma proposition vous intéresse toujours, je vous propose un rendez vous demain dès huit heures. Comme ça on peut discuter d'une éventuelle collaboration.

-Sans problème, je serais là. Dis-je en essayant de camoufler ma voix tremblante.

Nous restons quelques minutes de plus à mettre en place mon arrivée demain.

J'avais hâte d'y être, mais j'étais aussi très stressée. Est ce qu'on allait être tous les deux ? Ou est-ce que j'allais voir avec ses assistants ?
J'espérais au plus profond de moi que tout ça me permettrait d'embrayer sur d'autres clips de Michael. Et pourquoi pas devenir une de ses danseuses au quotidien. Mais pour ça, il fallait que je me donne à fond pour faire bonne impression.
Je ne voulais pas qu'il regrette son choix.