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Je restai là, pétrifiée, mes émotions se bousculant. J'avais du mal à comprendre l'ampleur de ce qui venait de se passer. La pièce semblait soudainement plus étroite, et chaque mot du médecin résonnait dans ma tête.

Le médecin, après une pause respectueuse, reprit la parole avec une voix douce et professionnelle.

- Quand remonte votre dernier rapport sexuel, madame Johnson ?

J'étais encore sous le choc de la nouvelle, mes pensées embrouillées.

- Une fausse couche ? murmurai-je presque pour moi-même, ignorant la deuxième question du médecin.

Le médecin, comprenant mon état, réitéra doucement sa question.

- Madame Johnson, quand était votre dernier rapport sexuel ?
Je pris une profonde inspiration, essayant de rassembler mes pensées.

- Un peu plus de deux semaines, je crois.. répondis-je finalement, ma voix tremblante.

Le médecin hocha la tête, confirmant ses doutes.

-Cela correspond effectivement à l'âge de l'embryon, dit-il avec une pointe de tristesse dans la voix.

C'était trop d'informations à digérer en même temps..Apprendre que j'avais été enceinte à cause d'une fausse couche. Ce n'était absolument pas prévu, mais l'idée que mon corps n'ait pas réussi à tenir cet enfant me brisait le cœur. Une vague de tristesse, de culpabilité et de colère monta en moi, me laissant étourdie.

- Vous n'étiez pas au courant ? demanda le médecin, brisant le silence lourd de la pièce.

- Non... soufflai-je, ma voix à peine audible.

- Oh... vous n'avez eu aucun symptôme ? insista-t-il.

Je secouai la tête, les larmes me piquant les yeux.

- Rassurez-vous, ça ne va pas nuire à une potentielle future grossesse. Une fausse couche ne peut pas vous rendre infertile, ajouta-t-il avec douceur, en posant une main réconfortante sur mon épaule.

J'acquiesçai mécaniquement, incapable de parler. Les larmes menaçaient de déborder, et chaque mot semblait s'étrangler dans ma gorge. Même si je ne voulais pas d'enfant dans l'immédiat, la perte était difficile à accepter. La culpabilité me rongeait, mêlée à une colère sourde.

- Je vous prescris quand même une échographie pour voir s'il reste des reliquats de la grossesse dans l'utérus, dit-il en écrivant sur une ordonnance.

- Qu'est-ce qu'il se passe si c'est le cas ? parvins-je à articuler.

- Ils devront être retirés, répondit-il calmement en me tendant l'ordonnance.

Je pris l'ordonnance d'une main tremblante, essayant de contenir mes larmes. Le médecin me regarda avec compassion, puis, après un instant d'hésitation, il reprit la parole.

- Madame Johnson, permettez-moi de vous demander... Cet enfant était-il celui de Monsieur Jackson ?

Je restai silencieuse un moment, déglutissant péniblement avant de répondre.

- Oui, murmurai-je, les mots se coinçant dans ma gorge.

Le médecin hocha la tête, semblant peser ses prochaines paroles.

- Préférez-vous que je lui annonce la nouvelle, ou souhaitez-vous le faire vous-même ? demanda-t-il doucement.

Je secouai la tête, sentant l'incapacité de formuler cette terrible nouvelle à Michael.

The Way You Make Me FeelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant