8.

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Je n'étais pas sortie de ma chambre depuis hier soir, j'avais peur. D'après le principal de mon université, un élève avec des problèmes mentaux a ramené un pistolet et a tiré sur le mur pour voir ce que ça faisait, heureusement il n'y a pas eu de blesser ou de mort. Je n'en parlais pas surtout avec Johnson c'était bien le seul avec qui je voulais en parler même si je voulais énormément parce que c'était le seul assez proche de moi - à part Emily mais c'est différent - qui savait ce que ça faisait de vivre l'expérience qu'on a vécu , depuis que Jack avait appris la nouvelle à la radio, il était devenu pire que ma mère quand je suis malade, c'était assez dérangeant et je n'osai pas lui dire que je voulais rester seule pendant un moment par peur de le vexer. La sonnerie de notre appartement retentit tellement fort que j'arrivais à l'entendre de mon balcon, je sortis de ma chambre pour voir qui c'était. Je reconnaissais cette voix et elle m'était très familière, je sortis de ma cachette et découvris Kaleb entrain de parler aux Jacks, il était venu enfin depuis le temps que je l'attendais.

Sophie: Kab ?

Il soupira puis courra vers moi pour me prendre dans ses bras, je le serrai aussi fort que je pouvais, j'aurais tous donné pour l'avoir à mes côtés. On resta une minute dans les bras de l'autre puis après s'être détaché on entra dans ma chambre, il s'installa sur mon lit et s'allongea. On parla toute l'après-midi, nos parents l'avait envoyé pour voir comment j'allais mentalement, il décida de nous inviter au restaurant pour nous remettre de nos émotions. Je ne voulais pas, je me trouvais en sécurité chez moi dans ma chambre sous mes draps. Mais mon frère avait réussi à me convaincre comme d'habitude, j'étais entrain d'essayer me faire belle - ce qui est pas gagné - mais après une heure à vouloir ressembler à quelque chose, je sortis de ma chambre sous les regards des trois garçons, ils étaient tous les trois en costards ce qui me laissai un peu perplexe sur ma tenue, je m'étais habillée comme si j'allais au Macdo.

Sophie: Laissez moi deux minutes, je vais me changer.

J'entrai rapidement dans ma chambre et mis la première robe qui me venait sous la main, je l'enfilai et resortis le plus vite possible. Je pris le bras de mon frère et on prit la voiture de Jacks, Kaleb nous emmenait dans un restaurant chinois pas très loin de chez nous. J'étais en face de mon frère et entre mes colocataires, le dîner se passait plutôt bien, les plats étaient bons et l'ambiance presque parfaite. Pourtant tous ces bruits autour de moi me gênait beaucoup, un serveur fit tomber des assiettes ce qui produit un immense bruit qui résonna partout dans la salle. Je lâchai un petit cri puis serrai le tissu de ma robe, tous le monde me regardait avec des yeux interrogateurs.

Sophie: Je...

Je n'arrivais pas à finir ma phrase, j'étais comme paralysée, je me levai et courus vers la sortie. Il fallait que je m'en remette, l'histoire du malade mental est passé et il est dans un asile maintenant. Je m'assise par terre et repris mes esprits, je sentis une présence près de moi, je tournai la tête et aperçus à ma plus grande surprise c'était Johnson.

Sophie: Si c'est pour me critiquer, c'était pas la peine de venir.

Johnson: Je sais ce que tu ressens Sophie, les garçons n'ont pas compris pourquoi tu avais réagis comme ça mais moi je sais. Je sais parce que j'étais là.

Sophie: C'est quoi ton problème ? Ca doit faire depuis qu'on est arrivé que tu ne m'adresses pas la parole, qu'à chaque fois que je te regarde tu me lances des couteux avec tes yeux. Et là bizarrement, on vit un truc ensemble et tu penses qu'on est les meilleurs amis du monde. Je ne veux pas de toi, je me débrouilles très bien toute seule.

Johnson: Non, tu n'y arrives pas. Courir en plein milieu du diner...c'est pas ce que j'appelle te débrouiller. Écoutes, j'ai mes raisons d'accord comme Jack j'ai un passé et je suis désolé si je ne suis pas le genre de personne que t'espérais que je sois.

Sophie: Jack. J'en ai mare. Vous êtes toujours là avec votre passé mais jamais on me l'explique, il est si grave que ça ?

Je venais de l'appeler Jack, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs peut-être pour lui montrer que j'étais sérieuse sur ce sujet. Leurs passés semblent tellement sombres et c'était comme s'ils en avaient peur. Il respira à fond puis se leva et me tendit sa main, je devinais qu'il voulait marcher, allait-il me donner des réponses, je ne sais pas si je restais assise ici. Je pris fermement sa main et il m'aida à me relever, l'air chaud de la Californie avait disparu en même temps que le soleil et quelques brises de vent nous frappé violemment. Johnson enleva son manteau et me le tendit, je refusai bien évidemment.

Johnson: D'accord...

Il me la déposa sur mes épaules sans mon accord et mit ses mains dans ses poches de pantalon. Nous marchions dans les rues qui se vidaient petit à petit.

Johnson: Avec Jack, nous sommes amis depuis le jardin d'enfant, j'ai toujours été là pour lui comme il a toujours été pour moi. C'est assez étrange de le dire mais je pourrais mourir pour lui s'il le fallait. Mes parents se disputaient souvent, ils étaient du genre à passer des soirée à faire des concours de celui qui criaient le plus fort. Mon grand frère sortait souvent pour éviter à ces crêpages de chignons,  et au final il me laissait souvent seul. Certains avait des berceuses pour s'endormir moi, j'avais les cris de mes parents. Grâce à mon meilleur ami, j'ai réussi à surmonter tous ça, à vrai dire le problème vint après, Jack était tombé amoureux d'une fille en arrivant au lycée, 3 mois après ils sortaient ensemble et petit-à-petit je remarquai que cette fille prenait une grande place dans la vie de mon meilleur ami et on s'est beaucoup éloignés, j'en ai beaucoup souffert sans que Jack le sache. Quand tu es arrivée avec ta jupe, ton sourire et tes yeux doux, j'ai vu dans le regard de Jack la petite étincelle qu'il avait pour son ancienne copine. J'ai agi tel un égoïste en me disant que j'allais me retrouver encore seul. Et je me suis dis que si j'arrivais à te faire dégoûter de moi, tu allais nous virer de chez toi comme ça j'aurais été tranquille avec Jack. Les histoires de filles sont les points sensibles de notre amitié.

Pendant son discours, on s'était installé sur un banc qui faisait face à la mer, je ne savais pas trop quoi dire puisque c'est la première fois où il me parle de cette façon, sincère et sérieuse.

Johnson: Nous avons pris de mauvais départ et je m'en suis rendu compte bien trop tard. Je t'ai un peu sous estimé je l'avoue, mais comprend moi ça fait toujours peur de perdre quelqu'un a qui on tient...

Sophie: Si cela te rassure, je ne ressens rien pour Jack, juste de l'amitié, il me fait plus penser à mon frère qu'autre chose. Écoute, je sais ce que tu ressens à vrai dire je ressens la même chose avec mon frère, un jour il se trouvera une femme et elle sera plus importante à ses yeux que moi. Tu as raison, nous avons de très mauvais départ tout d'abord je t'ai en quelque sorte insulté, ensuite ça était toi puis moi puis toi puis moi.

Johnson: Abrèges un peu.

Sophie: Je te propose qu'on passe de colocataire à ami. C'est un très bon début, je trouve.

Il me sourit et me tendit sa main que je serrai tout en la secouant. C'était comme si on reprenait à zéro dans ma tête et que je devais laisser nos petites disputes de côtés. 

Parce qu'au final, c'est en oubliant le passé qu'on pense mieux au futur.


Never Forget MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant