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Je l'aime ? Ou peut-être que mes sentiments ce sont juste mélangés les pinceaux. Je l'aime ? Bon sang mais je n'arrive pas à me décider, tout me semble étranger.

Johnson: Sophie ça va?

Je me tournai vers lui espérant qu'il ne remarque pas que je suis entrain de me torturer moi-même l'esprit. J'hochai la tête positivement et me levai du lit. J'étais restée assise toute la nuit pensant à l'après-midi que j'avais passé en la compagnie de Jack. J'étais restée silencieuse de toute la soirée mais mes parents n'y ont pas prêter intention. Je me changeai rapidement et descendis dans la cuisine où mon frère était déjà installé à regarder son téléphone.

Sophie: Salut le morveux.

Daniel: Tu as bien dormi ?

Je le regardais d'un air maigrichon et lui fis un non de la tête, Daniel était beaucoup mit à l'écart vis à vis des relations frère et soeur. Je lui devais donc au moins la vérité sur la nuit que je venais de passer. Il grimaça et n'osa pas demander pourquoi. Je m'asseyais en face de lui, mon bol dans les mains, je réfléchissais à l'approche que j'allais prendre pour parler à Jack aujourd'hui. Mes parents étaient partis travailler donc ils n'étaient pas réellement le problème, Johnson l'était. Comment lui dire que je pars à nouveau dans la voiture de mon frère pour une journée sans éveiller ses soupçons.

Sophie: Dis, tu peux me rendre un service ?

Daniel: Ca dépend lequel...

Sophie: J'aimerai bien acheter un cadeau pour Johnson, le truc c'est que je ne sais pas s'il me laisserait partir donc...tu pourrais l'emmener quelque part ou même jouer avec lui aux jeux vidéos durant l'après-midi ?

Daniel: J'y gagne quoi ?

Sophie: La prochaine fois que les parents te prendront la tête à cause de ta moyenne, je prendrais ta défense.

Daniel: Tu sais comment parler aux hommes toi.

Il accepta de prendre avec lui Johnson en otage pendant que moi j'irais rendre visite à Jack. Je remontais dans ma chambre passant devant celle de Kaleb, je le vis entrain de taper sur son ordinateur, il était sur un nouveau projet qu'il voulait garder secret. Je toquai et m'avançais vers lui pendant qu'il quittait la page, je l'enlaçais et lui chuchotais à l'oreille s'il pouvait me ramener chez Jack dans quelques heures. Il ne vit aucun inconvénients et reprit son travail, je me sentais assez fourbe d'élaborer un plan de cette sorte dans le dos de mon petit-ami mais après tout c'est pour son bien que je le fais. S'il veut reprendre les affaires dans le domaines de la musique, il doit bien faire quelques sacrifices comme ne pas passer du temps avec moi.

On déjeuna rapidement, Daniel avait tenu sa promesse et insista au près de Johnson pour qu'il l'emmène faire du golf quant à nous, on prit directement la voiture après leur départ. Durant le trajet je me demandais s'il fallait que je parle de mes sentiments à Kaleb, c'était assez gênant de lui avouer que j'aime un garçon dont je n'ai pas vu le visage depuis si longtemps. Il avait pris de quoi lire et il m'avait confié que je pouvais rester tant que je le voulais. Mais le problème était que ça ne dépendait pas de moi mais de Jack. On s'arrêta devant le porche comme la vieille, je descendis assez hésitante. Et si cette fois-ci, il n'ouvrait même pas ? Je m'avançais doucement vers la porte et au moment où je levai ma main, la porte s'ouvrit laissant la place sur la mine malheureuse de Jack.

Sophie: Je t'ai apporté de quoi manger et aussi des livres.

Il fit comme si je n'avais pas parlé et s'installa sur son canapé. Je déposai la pizza sur la table basse et les livres à côté de celle-ci, je ne savais pas quoi faire et comme si j'étais déjà à l'aise près de lui, il a fallu qu'il éteigne la télé. Ma respiration était coupée et je n'arrivais pas à me concentrer sur mes pensées.

Sophie: Où sont tes parents ?

Jack: J'en sais rien.

La maison était vide et surtout sans vie comme si on l'avait abandonné. Je regardais autour de moi et aperçus les assiettes sales empilées dans l'évier. Jack avait fermé les volets ce qui donnait cet air ténébreux, je m'étais décidée à le refaire vivre juste en ouvrant un peu les fenêtres pour faire rentrer la lumière. Mais une nouvelle fois, il s'interposa. Il serra mon bras au dessus du coude, je n'avais pas mal mais j'étais effrayée par la façon dont il me tenait. C'était comme s'il espérait que je sois fictive.

Sophie: Qu'as-tu fais pendant ce temps ?

Jack: Comme si tu t'en souciais réellement.

Il se détacha de moi et marchait autour du salon, sa respiration était si lourde à entendre. Il mit sa main dans ses cheveux, il semblait perplexe. Je le rejoignis et repris ma question en insistant, je voulais qu'il se confie à moi comme avant, j'en demandais surement trop.

Jack: Tu te souviens, une fois, nous étions en retard pour t'emmener en cour. Tu avais dû mettre un de mes pulls, par la suite tu avais dicté qu'il était ton pull préféré et tu le mettais pour tout et n'importe quoi....au fil du temps ton odeur s'était installé dessus. Pourtant, elle n'est pas restée longtemps tout comme toi, cette foutue odeur s'est évaporée.

Sophie: Jack...tu n'es pas...

Jack: Au départ, j'en pleurais, j'en souffrais tellement, c'était horrible comme sensation. C'était comme perdre la seule chose qui me relié à toi. Et petit à petit, je m'y suis fait. Comme mon amour pour toi d'ailleurs. J'ai laissé tomber.

Il me regardait avec tristesse, je ne l'ai jamais vu de cette sorte. Il ne m'a jamais regardé comme ça et cette façon de froncer ses sourcils, ça me donnait la nausée. Je baissai la tête et laissai tomber des larmes de tristesse, j'étais devenue la raison de son malheur. Il leva ma tête avec sa main et aucun traits de son visage ne bougèrent. Il n'en avait rien à faire de me voir pleurer.

Jack: Je suis fatigué, tu devrais partir.

Je reniflai et essuyai mon visage à l'aide de ma manche de pull, il fallait que je me reprenne sur ce coup, je sortis de la maison laissant seul Jack dans son désespoir. Je vis Kaleb toujours dans son bouquin, il avait ses lunettes déposaient sur son nez et il fronçait les sourcils essayant de comprendre le sens du livre.

Sophie: Je vais dormir chez lui pour ce soir. Tu pourras dire que je suis chez une amie d'enfance.

Kaleb: Pas de problème.

Sophie: Tu me sembles assez confiant, pourquoi tu ne poses pas des questions sur ce qu'il se passe à l'intérieur ?

Kaleb: Tu sais...Jack s'est un peu perdu et je sais que tu peux le remettre sur le droit chemin. J'ai confiance en toi, je sais que tu pourras y faire quelque chose. Puis comme ça tu ne passes pas tes journées avec Johnson. 

Kaleb n'aimait pas la relation que j'avais avec lui, il disait souvent que j'avais un choix par défaut et non pas avec le coeur. Il a surement raison. La seule chose qu'il attend impatiemment c'est que nous rompions. Je l'enlaçais et sortis de la voiture, il partit la seconde d'après. Je ne savais pas comment Jack allait le prendre, peut-être qu'il me jettera à la porte ou il me laissera dormir sur son canapé en me demandant froidement de ne pas faire de bruit. Je rentrais sans prévenir, il était revenu dans le salon et il regardait des matchs de boxe à la télé. Je toussais pour faire part de ma présence, il se retourna surpris de me revoir et ne fit rien. Comme si cela l'importait peu. 

Jack: Qu'est-ce que tu fous. 

Sophie: Je suis venue dormir chez toi, que tu le veuilles ou non. Il va falloir te remettre sur pied, ce n'est pas le Jack que je connais.

Il contracta sa mâchoire ce qui me fit un peu frissonner, Jack n'allait pas me taper, il a peut-être changé mais pas au point de me faire mal physiquement.

Jack: Tu dormiras dans mon lit. 

Il me l'avait ordonné avec un air désespéré, je lui faisais surement pitié. J'hochai la tête et montai en haut, je m'arrêtais un moment et remarquai que toutes les photos qui décoraient la maison avaient disparu. Je trouvais cela étrange que ses parents les aient enlevé surtout que sa mère aimait beaucoup les montrer aux personnes qui venaient chez eux. Je jetais un coup d'oeil au reste de la maison et remarquais que la chambre de ses parents n'était plus emménagée. Mais que s'est-il passé durant mon absence ?

Never Forget MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant