Mamia se fige. Je la vois à peine respirer.
« Mamia ? Tut bine ? » Maman, tout va bien ? Elle est encore immobile. Je me tourne vers Athanase et me rends compte qu'elle est juste derrière moi. Je rassure tout de suite ma mère, et elle hoche la tête. Elle reste quand même paralysée.
La réponse ne sera pas agréable à entendre.
On attend, comme ça, pendant quelques temps. Puis, enfin, ma génitrice se tourne vers moi et me répond en langue commune, pour qu'Athanase puisse comprendre : « Tu sais, je n'ai pas le droit de te le dire, ma chérie. Mais, d'où tu viens, quelle importance ? C'est toi qui décides ce que tu veux être. Toi, et seule toi. Mais, si tu veux une réponse, la voici : Tu as mon sang dans tes veines, tu as des oreilles en pointe : Tu es physiquement une Paisajanea. Quant à tous ces dons, là, tu le sauras bientôt.» Je pense que c'est la réponse la plus claire que je n'aie jamais eu, et la plus confuse en même temps.
Nous restons ainsi, pensives, pendant je ne sais combien de temps. Wow. Je viens de faire la phrase la plus élégante que je n'aie jamais faite.
C'est alors qu'on entend un bruit dans les buissons qui séparent les champs de lavande du camp de vie. Puis des chuchotements. Et là, quelqu'un apparaît.
Zain.
Sérieux? T'es en train de me jouer des tours là ? Zain ?
Pffff...
«Zain ? Mais tu fous quoi là ? » Je lui demande, un peu agressivement, mais il ne mérite rien de mieux. J' ai parlé en langue commune pour qu'Atha suive le fil.
« Traîtresse ? Tu fais quoi ?
- Eh-oh, je t'ai demandé la même chose, moi, peut-être que tu pourrais répondre hein! C'est pas interdit non plus.
- Non mais oh ! Je suis chez moi là, c'est toi qui est l'usurpatrice. J'ai tous les droits d'être ici.
- Premièrement, je suis encore chez moi. Je n'ai pas déserté. Je ne suis pas un lâhe, moi. Deuxièmement, depuis quand tu t'intéresses aux lavandes, et troisièmement, TU ME PARLES SUR UN AUTRE TON, espèce d'imbécile.
- Eh ! T'arrêtes un peu ? Je suis juste venu ici pour-» Athanase lui lance un regard noir. Il se tait immédiatement. Puis, elle me chuchote : « Il parlait tout seul tout à l'heure, ce gars ?»
Oh. Oh-oh. Il y a quelqu'un qui ne veut pas se montrer...
Mon alliée et moi échangeons un regard. Il faut qu'on parte. On tourne sur nos talons et commençons à courir. Je vois un mouvement dans les buissons. «Attention !!!! » Athanase bondit sur un côté et se baisse avant qu'un Paisajanea puisse l'attraper. Je soupire de soulagement.
Mais ce soulagement est vite interrompu par une série de problèmes. On va se fatiguer. Vite. Et nous avons une horde de Paisajanea stupides sur nos talons. Je crie alors à Atha : « On continue tout droit, il y a quelques mètres plus loin une falaise. En tombant, on pourra appeler les Geais !
- OK ! On fonce !» On se tape le sprint de notre vie, j'entends mon coeur battre dans les tempes, je ne sens plus mes jambes mais continue quand même. Après un temps qui me paraît interminable, on voit cette falaise. Et on se jette dedans.
Athanase arrive sans peine à appeler le Geai. Je la vois se transformer. Mais moi, j'ai une espèce tourbillon dans le ventre, les bouts des doigts qui picotent et qui tremblotent et je vois des taches noires danser devant mes yeux. J'entends vaguement Athanase m'appeler. Je n'arrive pas à me concentrer. Je me sens mal, j'ai envie de vomir, aidez-moi. J'ai la tête qui tourne, j'essaye de ne pas m'endormir. Ou m'évanouir, ça dépend. Je respire bruyamment. Je respire ? Je n'ai pas le temps d'y répondre, car je sombre aussitôt dans une masse noire.
***
Je suis en train de courir dans des bois. Les arbres ont une couleur pourpre, rouge et dorée. Mes pieds parcourent le tapis de feuilles mortes, par terre. Je me rends compte que je suis pieds nus. Je suis habillée avec des espèces d'écailles vertes, j'ai un arc sur l'épaule et j'ai d'autres armes. Je cours, je cours, je cours. Je suis suivie. J'entends les personnes qui me suivent. Je trébuche. Je m'étale de tout mon long sur le sol. Je sens mes poursuivants me prendre de derrière. Je me débats, comme je peux, mais tous mes mouvements sont ralentis. J'ai le temps d'apercevoir mon kidnappeur. Il a la peau blanche,
des cheveux noirs comme le jais, des yeux bleus pénétrants, des lèvres charnues et un nez droit. Il est vêtu entièrement d'habits noirs, et est armé jusqu'aux dents. «Shhhh... Ne fais pas de bruit et tout ira bien. Ne bouge pas. » Je fais le contraire. Je crie, bouge dans tous les sens. Le mec derrière moi grogne. Le mec ? Et je sens un coup énorme sur ma tête.***
Je me réveille comme si je tombais d'une chaise. J'aurais sursauté si je n'étais pas si fatiguée. C'était le rêve le plus étrange que je n'aie jamais fait. Et, bizarrement, le garçon ressemblait à Zain. Même couleur d'yeux, même couleur de cheveux, même forme de nez et de lèvres. Mais, je voyais tellement la différence.
Je sors de cette espèce de réflexion quand je veux bouger mes bras. Ils sont attachés. Attends, quoi ?! J'ouvre mes yeux. Je suis dans une salle entièrement blanche. Mes bras sont attachés à une espèce de lit, qui ressemble à une chaise. Med pieds aussi.
Et là, horreur, je vois que je suis habillée de blanc.
Je HAIS cette couleur, je ne la supporte pas.
J'ai envie de vomir.Il faut que je me concentre sur quelque chose. Comme, sortir de cette salle vide, toute blanche, où je suis seule.
Je tire sur les liens qui me tiennent. Puis je vois qu'il y a un nœud, un peu serré, un peu compliqué, mais rien que je ne puisse défaire. Je lève le haut de mon corps et mords la corde. Je défais le noeud rapidement et fais de même avec l'autre main. Puis j'attache les pieds.Oula. J'ai la tête qui tourne. Et j'ai envie de sucre.
Je me pose un instant. Quand je me sens mieux, je descends du lit-chaise. Ma tête continue à tourner. Je m'accroche au lit blanc.
C'est alors qu'une porte s'ouvre et laisse passer Azraël, Daëgan et Edana. Cette dernière écarquille les yeux. Tous trois se précipitent vers moi affolés. Azraël est le premier à m'atteindre, mais je peste : «Tu ne me TOUCHES pas. » L'ange tombé recule d'un pas. Edana fait de même. Daëgan, lui, par contre, ne bouge pas. Super.
« Paisajanea, ne sois pas stupide. Tu ne tiens pas debout, laisse-nous t'aider. Au moins Azraël.
- Non. Je n'ai pas besoin d'aide, d'accord, je vais me débrouiller SEULE. » Je le vois lever les yeux au ciel, tandis que mère et fils reculent. Encore. « Eh, que je ne veuille pas d'aide ne veut pas dire que je vais vous mordre, hein.
- C'est que, mademoiselle-je-ne-veux-pas-d'aide, tu n'auras sans doute pas remarqué, mais à chaque mot prononcé tu dégages de l'air gelé et de la glace. C'est pour ça qu'ils reculent.
- Ah, et pas toi ?
- Ben, non. J'ai une goutte de soleil en moi, je suis immunisé. Maintenant, laisse-moi t'aider. » J'accepte à grand peine. Après quelques minutes insupportables où j'ai dû être à côté de lui, on arrive enfin à la porte. Je m'asseois un instant.
*FLASHBACK*
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Salut !
J'ai posté un peu tardivement ce chapitre, désolée, j'essayerai de les poster plus tôt.
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Merciii 💗
L'auteur ♓😉❤
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La Fille sans Nom
FantastikNous sommes en 3016, à la fin d'une guerre qui a éclaté il y a longtemps. Seuls deux peuples restent debout : les Paisajanea et les Kuntaï. Les plus faibles et les plus forts. Chez les Paisajanea, une jeune fille a développé des capacités qu'aucun P...