N°10 - Un café et une tarte aux fruits rouges

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« Le jeu ne se terminera que lorsqu'il y aura un perdant. »

Swann Wolff

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Swann Wolff

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Avril 2018

- Reprends-en, n'hésites pas Swann, me disait la mère de Sofyen qui me tendait quelques gâteaux qu'elle avait fait elle-même.

Je déclinais gentiment sa proposition, un peu gênée de me retrouver ici à rencontrer les parents de Soso pour la première fois alors que Nab m'attendait pour notre échange de caisses.

- Non merci, c'est gentil, vraiment, souriais-je poliment.

Sofyen ne disait trop rien, faisant un peu la gueule tandis qu'il avait un bel œil au beurre noir, ce qui me brisait définitivement le cœur.

- Saïd en raffolait, m'informait-elle. Tu... Tu l'as pas connu je crois ?

Putain, j'étais d'autant plus gênée.

On échangeait un petit regard avec Sofyen et je répondais finalement par la négative en secouant le visage.

- Nan, répondis-je d'un air désolé.

- Il avait son petit caractère... Commençait-elle. Mais c'était un gentil garçon... Disait-elle, la voix tremblotante.

- Maman, lançait Sofyen, comme pour la reprendre, comme pour lui demander d'arrêter de laisser parler ses émotions.

- Oui, je sais, hochait-elle le visage. Ca sert à rien de ressasser le passé... Mais il me manque tellement...

Mon cœur se brisait en mille morceaux. J'aurais aimé lui dire de mère à mère que j'avais eu un aperçu de l'épreuve affreuse qu'elle était entrain de traverser, j'aurais aimé pouvoir partager sa peine, lui faire croire qu'avec le temps la douleur s'estomperait, même si je savais pertinemment que c'était faux.

Mais je restais là, stoïque, à ne rien dire, à la regarder s'effondrer.

Je restais silencieuse puisque je ne partageais définitivement pas sa peine. Je restais silencieuse car aux yeux de Sofyen, j'étais une femme qui n'avait pas la moindre idée de ce qu'était de perdre la chaire de sa chaire.

Cet instant fut court et long en même temps et après une dizaines de minutes, Soso m'avait raccompagné à ma voiture en bas tandis que j'avais salué ses parents et qu'ils s'étaient excusés pour cet égarement.

- Elle a encore trop d'mal avec ça... Disait-il, semblant gêné.

- Elle a perdu son premier enfant, dis-je doucement. J'ose même pas imaginer à quel point elle doit être malheureuse...

Oh que si je pouvais grandement l'imaginer, mais ça je le gardais pour moi.

Ses lèvres se posèrent doucement contre mon front, me remerciant indirectement d'être compréhensive.

PART. II - DERRIERE, MON ANGE DIT «T'ES SI SOMBRE»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant