Prologue

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L'obscurité, le néant, le noir total et soudain des sources lumineuses semblant provenir de partout et nulle part à la fois s'allument avec des petits claquements et éclairent la scène. Je ne sais toujours pas où je suis, ni comment je me suis retrouvée là mais je sais parfaitement ce qu'on attends de moi. Je traîne l'épée qui s'est matérialisée dans ma main gauche tout en avançant d'un pas que j'essaie de rendre le plus assuré possible. En vérité au fond de moi je suis morte de peur, mes entrailles sont en vracs. En théorie tout est faux, ce n'est qu'un énième rêve, de ceux qui peuple mes nuits depuis ces derniers mois. Et pourtant au plus profond de ma conscience, à moins que ce ne soit de mon subconscient je sais que ce qui va se jouer ici aura un impact qui me dépassera largement, des répercussions inimaginables pour moi, simple mortelle.

Je serre ma main moite un peu plus fort contre le pommeau de l'épée tout en continuant d'avancer et en essayant de faire taire les pensées qui me parcourt le crâne. En face de moi ce tient une chose indéfinissable et indescriptible. Je serai bien incapable de lui donner un nom ou même une description, ça attends juste sagement que je me rapproche tout comme je sais que je dois l'occire. Simple en théorie. Alors que je ne suis plus qu'à quelques mètres je relève mon épée qui me semble peser si lourd pour me mettre en garde. C'est à ce moment là que la chose s'ébroue et s'approche de moi sans réellement toucher le sol, comme si la gravité ne la concernait pas. On se jauge pendant de longues secondes dans un silence total avant qu'un tentacule ne trouble se dernier en venant siffler près de mon oreille.

Mon corps se met en mouvement comme un automate, ma main gauche comme douée d'une vie propre se lève, s'abat et tranche comme une feuille de papier le tentacule argenté qui tombe au sol en se tortillant. Sans y prêter plus attention je continue d'avancer et achève mon œuvre sinistre en alternant attaques et parades lorsque cela est nécessaire. Comme toujours, malgré l'angoisse, j'ai une confiance absolue en l'issue du combat. Lorsque la chose fini par tomber au sol, mon épée plantée dans son corps secoué d'un dernier soubresaut je ne peux qu'esquisser un sourire. Alors que je m'attends comme habituellement à me réveiller doucement puisque j'ai accompli ma mission, j'ai le temps d'entendre quelques mots murmurés à mon oreille et provenant d'une voix douce, presque envoûtante :

« Les démons arrivent. »

BataillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant