Batailles

24.

Mia

Les gestes de Malo sont plus doux que je ne l'avais espéré si bien qu'hormis un léger inconfort je ne ressens aucune douleur. Quand il a fini je lui demande en souriant :

— Je ne suis pas trop défigurée ?

— Non t'inquiète pas, dans quelques jours on ne verra plus rien. Ça va aller Mia ?

J'hésite sur la réponse à donner face au maelstrom de mes émotions. J'ai l'impression d'être un champ de ruines et j'ai aucune idée de comment me réparer, malgré tout je regarde Malo et lâche avec conviction :

— Oui sûrement. Je n'ai pas vraiment le choix de tout façon.

Malo hoche la tête sans rien ajouter.

— Quand est-ce qu'on verra l'oracle ? dis-je.

Il semble sortir de sa torpeur et me regarde en fronçant les sourcils avant de répondre :

— Quand tu iras mieux ça te va ?

— Dans combien de jour Malo ?

Je m'en veux immédiatement d'avoir été aussi sèche dans ma demande, mais je ressens désespérément le besoin d'avoir une échéance à laquelle me raccrocher.

— Disons quelques jours, le temps d'organiser notre voyage et que tu te soignes.

Je n'avais pas pensé au fait que l'oracle pourrait être loin. D'une voix plus adoucie je demande :

— Il est où ?

— Je ne sais pas encore, j'attends des détails prochainement de la part de Bella.

— Attends, tu sous-entends que l'oracle est un ange ?

— Oui, dit-il en soupirant, malheureusement.

— Mais c'est dangereux non ?

— Modérément, un oracle est avant tout un commerçant, il se soucis assez peu des conflits.

— Tu es sûr ? dis-je avec hésitation.

— Oui et j'ai une certaine confiance en Bella, si elle avait voulu te tuer ça serait déjà fait.

Difficile de lui donner tort sur ce point. Et alors que je tente d'étouffer un bâillement Malo déclare :

— On va commencer par se reposer, reprendre des forces et on va préparer tout ça d'accord ?

J'hoche la tête et ne me fait pas prier pour rejoindre la chambre. J'enfile mon pyjama et me glisse sous les draps de coton. Alors que je ferme les yeux des flashs de la nuit reviennent me hanter. Je connais le mécanisme pour l'avoir étudié rapidement en cours mais je pensais naïvement que je n'en serais pas victime. Pourtant lorsque j'arrive enfin à me débarrasser de ces réminiscences je suis tremblante de peur et en sueur. Quel bordel.

Malgré tout j'ai dû finir par m'assoupir car lorsque je reviens à moi le soleil a quasiment fini sa course journalière. Je prends le temps de m'étirer et de m'habiller avant de rejoindre Malo dans le salon. Il tourne la tête en m'entendant arriver et demande :

— Tu as bien dormi ? Je t'ai entendu crier à un moment...

— Je ne sais pas trop, dis-je en haussant les épaules, j'aurais besoin d'un nouveau téléphone, j'imagine qu'il est trop tard pour ça aujourd'hui mais on pourra aller en acheter un demain ?

Malo semble hésiter quelques secondes avant de proposer :

— Ça te va si on fait ça demain matin ?