10.

2 0 0
                                    

Malo

Une fois que j'ai repéré Mia parmi la foule je m'approche d'elle d'un pas pressant, elle est toujours en train de danser avec l'autre abruti et les voir en face de moi me met de très mauvaise humeur. Comme si elle avait perçu ma présence Mia s'arrête de danser pour regarder autour d'elle et ce n'est que lorsqu'elle m'aperçoit qu'elle fait un pas de côté pour que l'autre cesse de frotter son corps contre le sien. Je suis encore à quelques pas d'elle mais malgré tout je sens l'inquiétude pulser dans ses veines tandis qu'un sourire taquin ourle ses lèvres. Bordel, elle veut vraiment jouer à ça ? Je lui rends son sourire tout en comblant la distance qui nous sépare.

— Tu passes une bonne soirée ?

Ma voix est plus sèche que je ne l'aurais voulu mais Mia ne semble pas s'en formaliser et se contente de hocher la tête. L'autre abruti se rapproche de nous et m'examine de bas en haut avant de lâcher :

— Tu ne vois pas que tu nous déranges mec ?

— Non, dis-je avec un sourire insolent.

— C'est pourtant le cas.

C'est à mon tour de me rapprocher de lui jusqu'à ce que seulement quelques centimètres de distance ne nous sépare. Mia nous regarde d'un œil circonspect comme si elle cherchait comment arranger les choses. J'hésite quelques secondes, le frapper serait tellement facile, tellement plaisant aussi. Mais j'ai autre chose à faire, à commencer par m'occuper de Mia. Je me contente alors d'éclater d'un rire cristallin qui désarçonne mon adversaire avant de soupirer :

— Tu ne fais clairement pas le poids. Mon amie, ma voix insiste lourdement sur ces deux mots, va venir avec moi et tu vas nous laisser tranquille.

Il déglutit difficilement et regarde Mia à la recherche d'une quelconque aide, je retiens mon souffle tout en la regardant. D'une simple phrase elle pourrait me discréditer et envenimer les choses, pourtant elle n'en fait rien. Elle se contente d'adresser une grimace désolée à son partenaire de danse, sans oser prononcer un mot. Considérant que la conversation est terminée je tourne les talons, malgré le bruit ambiant je sais que Mia me suit et si ma colère était bouillante il y a encore peu, elle est en train de laisser place à quelque chose de plus froid mais aussi de beaucoup plus sombre.

Sans un mot je guide Mia jusqu'à la petite pièce où je m'étais soigné après mon combat il y a un peu plus d'une semaine. C'est une fois la porte fermée que Mia explose en criant presque :

— C'était quoi ça ?! Je ne suis pas à toi ! Tu ne peux pas m'écrire ce genre de chose et te pointer ensuite pour ruiner ma soirée !

Malgré moi je ricanes, la voir aussi en colère est plutôt excitant. Et soudainement une mauvaise idée me vient en tête, une très mauvaise idée. Lorsque je lui réponds ma voix est calme et assurée :

— Tu n'as rien à faire ici Mia. Strictement rien.

— Pourquoi est-ce qu'on m'a laissé passer dans ce cas ?

— Je ferais en sorte que ça n'arrive plus.

Ces deux débiles aussi, je les retiens. Ils sont censés éviter que n'importe qui ne rentre et parce qu'elle m'a accompagné une fois ils l'ont laissé passer. Je retiens de justesse un soupir d'exaspération avant de reprendre :

— Qu'est-ce que tu cherchais en venant au club ? Il n'y a personne de fréquentable pour toi.

Le regard de Mia se trouble et elle se dandine presque d'un pied sur l'autre visiblement mal à l'aise. Je m'attends à devoir la faire parler mais elle finit cependant par me répondre dans un souffle :

BataillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant