Batailles

6.

Malo

Bordel. Je n'arrive pas à croire que Bella ait osé se pointer ici et qu'en plus elle ait réussi à dégouter assez Mia pour qu'elle parte. Et le pire dans cette catastrophe c'est qu'elle a accepté que Bella la suive sans même protester, Dieu sait maintenant ce que cette garce peut bien lui raconter à mon sujet. Bordel. De frustration mon point manque de s'abattre contre la pauvre table du restaurant tandis que le serveur qui apportait nos plats me lance un regard surpris en me voyant seul, d'une voix hésitante il me questionne :

— Tout va bien monsieur ?

Non évidement que non, absolument rien ne va à cause de cette salope. Mais hors de question que je lui dise la vérité. Je plaque un sourire de façade sur mon visage avant de lui répondre :

— Ma soirée ne s'est pas passé comme je l'avais espéré... Je vais prendre l'addition du coup.

Il hoche la tête et s'empresse d'aller éditer le document tandis que je regarde mon plat avec dégoût, et dire que j'ai dû manger à cause de cette fille alors qu'absolument tout a un goût de cendres. Ce n'est qu'une fois dehors que je m'empresse d'allumer une clope pour essayer de détendre la tension qui broie mes dorsaux. Il va falloir à présent que je rende des comptes à mon supérieur et je sens que la conversation va être houleuse. J'aimerais l'esquiver mais comme pour me conforter dans l'idée que la fuite est impossible je reçois un SMS de ce dernier me demandant où ça en est. Bordel.

Mon chemin vers le Pulse est jalonné de cigarettes et rien ne parvient à m'apaiser vraiment. C'est même pire, à présent une petite pointe d'angoisse s'est nichée dans mon ventre et s'ajoute à la colère que je ressens envers Bella. Lorsque je rentre dans le club la musique est aussi assourdissante que d'habitude et j'ai l'impression que les battements de mon cœur se synchronise sur les rythme de la musique. Sans hésitation malgré l'anxiété qui semble s'être logée durablement en moi je me dirige vers l'escalier qui mène au coin VIP du lieu.

Quasiment comme à son habitude Zachary est assis sur l'une des banquettes en compagnie de deux filles jumelles au vu de leur ressemblance. Je me dirige vers eux et j'avale difficilement ma salive en cherchant mes mots tandis que je me perds dans la contemplation des différentes bouteilles qui jonchent la petite table.

— Comment ça s'est passé avec la fille ? Demande-t-il aussitôt en me voyant et avec un petit sourire en coin.

Je songe un instant à mentir afin de gagner un peu de temps avant de me résoudre à soupirer :

— Mal. Bella s'en est mêlée...

Zach se dégage de l'étreinte des deux filles pour poser ses mains sur ses genoux tout en se penchant vers moi pour reprendre mes mots :

— Comment ça elle s'en est mêlée ?

— Comme tu le sais je devais voir Mia au Dolce ce soir. Tout se passait bien quand Bella s'est pointée et lui a demandé de venir avec elle.

— Et elle l'a fait comme ça ? Elle a suivie une parfaite inconnue au lieu de rester avec son date ?

Je sens l'énervement poindre dans sa voix et désireux de ne pas envenimer les choses je me contente de hausser les épaules avant de soupirer :

— Tu sais aussi bien que moi à quel point elle peut être persuasive...

L'une des mains de Zach vient se poser contre son menton et il gratte sa barbe naissante, entre deux âges sa carrure impose un certain respect et la teinte sombre et déterminée de ses yeux assure qu'il a l'habitude d'être celui qui commande. Sa voix est-elle glaciale, mais ça aussi, ça ne change pas de d'habitude. Il semble réfléchir ainsi pendant de longues minutes, mal à l'aise mon regard se fixe sur un point au-dessus de lui et j'ai tout le temps d'admirer la peinture rouge qui orne les murs de l'espace VIP. Même les deux filles semblent avoir pris conscience de la tension qui règne et l'une d'elle se dandine sur la banquette visiblement mal à l'aise.

— J'imagine que le fait qu'elle soit au courant peut en effet nous desservir. D'un autre côté, cela peut faciliter les choses surtout si cette petite idiote lui parle de ses parents pour essayer de la convaincre. Qu'en penses-tu ?

Je prends à mon tour le temps de réfléchir à la situation avec l'éclairage nouveau apporté par Zach. Je n'avais pensé à ce moyen de pression et je me sens soudainement stupide. Ce n'est visiblement pas demain que j'arriverais à obtenir le rang que je convoite. Je secoue la tête pour revenir à la réalité et chasser mes pensées qui étaient en quête de gloire et lui répondre :

— J'imagine que jouer là-dessus est en effet un bon moyen qu'on puisse créer une certaine proximité...

Mes derniers mots sont légèrement hésitant mais Zach se frotte les mains visiblement content de lui, et c'est ainsi qu'il s'empresse de me congédier pour reprendre ses affaires avec les jumelles. Sans me faire prier je tourne les talons et redescends rapidement l'escalier pour me diriger vers le bar qui est au fond de la salle. Je commande un verre de whisky tout en observant la foule compacte qui est en train de danser. Un sourire mauvais ourle mes lèvres lorsque je repère une grande brune qui était entrain de me fixer avec un regard aguicheur. Je termine mon verre avec hâte avant de me rapprocher d'elle. Après tout peut-être que la soirée ne sera pas si naze que ça.

Sans échanger un seul mot je viens me placer contre son dos pour la laisser onduler son corps contre le mien tout en suivant le rythme de la musique. Ses cheveux qui arrivent presque à la hauteur de mon nez dégage un parfum de jasmin tandis qu'elle presse un peu plus ses fesses contre ma virilité qui réagit aussitôt à ce contact. Je laisse mon corps se frotter sensuellement contre le sien afin d'entretenir son désir que je sens naître au cœur de ses entrailles. On reste ainsi à danser pendant plusieurs minutes, la tension dans mon jean devient de plus en plus difficile à contenir si bien que je finis par traîner la fille vers les toilettes du club. Elle ne proteste pas et me suit tout en me demandant :

— Comment tu t'appelles au fait ?

— Est-ce que c'est vraiment important ? lui répondis-je en haussant les épaules.

Elle n'ajoute rien et continue de me suivre si bien que je la pousse dans la première cabine de libre et la fait s'assoir sur les toilettes avant de baisser rapidement mon jean. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il me prend exactement, pourquoi est-ce que ce sentiment d'urgence anime mon corps à ce point ? Est-ce que c'est à cause de Mia et des plans que j'avais pour la soirée ? Bordel, pourquoi je me retrouve à penser à elle maintenant ? Si je pouvais je me collerais une claque pour me concentrer sur le moment présent.

Pendant que j'étais perdu dans mes pensées et comprenant ce que j'attendais d'elle la brune a entreprit de finir de sortir ma queue de son boxer. Lorsque je parviens à me concentrer sur elle et non sur Mia, elle est en train de la lécher avec application sans oser la toucher avec ses mains pour autant. Sa langue délivre un léger courant électrique qui parcourt mon corps et me donne immédiatement envie d'en avoir plus. Sans me soucier de son confort j'agrippe une large poignée de ses cheveux et force ses petites lèvres peintes en rose jusqu'à ce que je me glisse dans sa gorge. Mon action n'a pas l'air de la gêner, au contraire même, elle entreprends de me sucer avec application, presque comme si sa vie en dépendait. Je lui laisse quelques secondes par ci, par là pour reprendre son souffle avant de me glisser à nouveau dans sa gorge. Les bruits qu'elle produit et la salive qui commence à couler sur son menton sont obscènes mais contribuent à faire grandir mon excitation. Mes doigts se resserrent un peu plus contre ses doux cheveux bruns tandis qu'elle met dans la fellation qu'elle me prodigue tout son savoir-faire.

Après de longues minutes à profiter de ces douces lèvres et à laisser mon excitation grandir je sens enfin ma délivrance approcher et alors que je me délecte d'avance de la semence que je vais déverser dans sa gorge, l'image de Mia apparaît brusquement derrière mes paupières semi-closes. Est-ce qu'elle fera ça aussi bien que cette inconnue ? Est-ce qu'elle prendrait du plaisir à travers le mien ? Et c'est alors que je songe à quel point ses lèvres ont l'air douces que je finis par jouir dans la gorge de l'inconnue. Cette dernière se retire précipitamment en toussant. Ignorant son regard plein de colère parce que je ne l'ai pas prévenu je me rhabille et toujours sans un mot je la laisse plantée là et quitte la cabine. Pourquoi est-ce que je pense autant à Mia bordel ?