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Malo

Lorsque j'arrive au Dolce, Mia n'est pas encore là si bien que je l'attends devant tout en fumant une cigarette et en parcourant le panneau indiquant les plats servis d'un œil distrait. Je ne peux pas dire que je suis stressé ou même anxieux, mais quand même. J'ai des projets pour ce soir et je veux les mener à termes. En réalité il ne s'agit pas seulement de ce que je veux mais de ce qu'il me semble juste de faire pour le bien commun. Lorsque j'aperçois la silhouette de Mia se rapproche je secoue la tête comme pour chasser les doutes qui la parcours et me force à lui offrir un sourire qui se veut chaleureux et rassurant.

Comme un parfait gentleman je lui ouvre la porte du restaurant tout en la saluant. Je rentre dans le petit bâtiment à sa suite et ce n'est qu'une fois qu'on est installés par le serveur à côté de la vitrine que je prends la peine de lui demander :

— Tu as passé une bonne journée ?

Elle hausse les épaules en faisant la moue avant de finalement me répondre :

— Sans plus pour être honnête. Je me suis réveillée en retard ce matin, je devais réviser mais c'était peine perdue.

— Qu'est-ce qui t'as perturbé ?

Elle mordille sa lèvre inférieure dans un geste incroyablement sexy tandis qu'elle cherche quoi répondre comme si elle hésitait à me dire la vérité. Le silence s'éternise un peu et c'est dans un souffle qu'elle lâche :

— La perspective de revoir principalement.

Un sourire en coin naît malgré moi, voilà qui est parfait et qui me permet grandement d'avancer dans mes plans pour la soirée. Je ne peux m'empêcher de vouloir jouer sur son trouble si bien que je lui demande :

— Je te perturbe ?

Ses yeux s'arrondissent sous l'étonnement et le serveur qui vient s'enquérir de nos commandes lui enlève la lourde tâche de me répondre. Pourtant je ne compte pas lui en faire grâce et ce n'est qu'une fois les plats choisis et le serveur éloigné que je reprends d'une voix chaude :

— Dois-je prendre ça pour un acquiescement ?

Mia recommence à se mordre la lèvre avant d'hocher la tête sans oser me regarder. Alors que je m'attends à ce que le silence se prolonge à nouveau elle finit cependant par lâcher :

— C'est surtout de la curiosité je crois. Tu as l'air de savoir beaucoup de choses sur moi, et moi je ne sais rien en dehors de ton prénom c'est relativement injuste.

Je me retiens de rire devant son air boudeur et lui lâche :

— Tu sais, si tu as des questions à me poser, tu peux le faire...

Ma voix reste en suspend comme pour l'inviter à poursuivre la conversation mais Mia n'en fait rien. Son front se plisse légèrement comme si elle réfléchissait intensément. Désireux de ne pas la troubler je me tais mais ne peux m'empêcher de l'observer à la dérobée. Les cheveux châtains, presque roux qu'elle porte long semble comme refléter la lumière tandis que ses yeux habituellement verts sont cachés par ses paupières mi-closes et fardé d'un rose poudré. Un petit nez légèrement retroussé et une bouche ourlée, faite pour être embrassée encore et encore. Mes yeux glisse vers le reste de son corps. Elle est loin d'être maigre mais cela lui donne de jolies formes là où il faut et c'est loin de me déplaire. Et heureusement pour moi, la tâche serait d'autant plus compliqué s'il n'était pas un minimum belle à mes yeux. A nouveau je chasse ces pensées bien trop rationnelles pour me concentrer sur le moment présent et en revenir à Mia qui a rouvert les yeux et semble avoir retrouvé l'usage de sa douce voix puisqu'elle me réponds enfin :

BataillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant