14.

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Malo

Alors que j'allais tourner les talons après m'être assuré que Mia est bien rentré dans le hall de son immeuble, quelque chose alerte mon sixième sens. J'observe les alentours pour m'assurer d'être seul et me résigne à passer en forme éthérée. Bien que ce soit ma forme originelle ce n'est pas celle que j'apprécie le plus. Me comporter comme un stupide fantôme ça me gonfle un peu même si ça me permet de me rendre aisément où je le souhaite. Je me fonds dans le mur du bâtiment afin de réapparaître de l'autre côté. Je monte ensuite entre les étages jusqu'à atteindre le cinquième où se trouve le petit studio de Mia.

Lorsque j'arrive Bella est déjà là, en train de l'observer se mettre au lit. Je m'étais juré de ne pas pénétrer ainsi dans l'intimité de Mia mais il faut croire que les anges n'ont aucune notion de vie privée. Bella ne tressaille pas en sentant mon arrivé et je ne peux m'empêcher de lâcher, cinglant :

— C'est en violant sa vie privé que tu veux la faire s'éloigner de moi ?

— Parce que tu ne l'as jamais fait peut-être ?

— Jamais, dis-je avec assurance.

L'ange se tourne vers moi et m'adresse un regard dubitatif tandis que j'observe à la dérobée Mia se glisser sous la couette.

— Qu'est-ce que tu lui voulait ?

— Simplement m'assurer qu'elle allait bien et que personne ne l'avait touché ce soir.

Je ne peux m'empêcher de ricaner.

— Parce que tu crois qu'on ferait ça au Pulse ?

— Vous êtes tellement tordus, vous les démons, que ça ne m'étonnerait pas.

— C'est toi qui est tordue à essayer de t'immiscer à tout prix dans sa vie.

— Je ne fais que veiller au bien-être de l'humanité.

Bella a sorti ça les yeux brillants, signe qu'elle croit vraiment au bien-fondé de la mission qu'on lui a confié. Je ne peux m'empêcher de secouer la tête avant de soupirer :

— Alors ça l'inclus dedans, tu n'es pas censé avoir le droit de lui faire du mal.

— Tu sais aussi bien que moi que l'équilibre prime, ce n'est pas grand-chose une vie face à des milliards d'autres. Et elle n'est pas humaine.

— Son corps l'est pourtant. Regarde là, elle est tellement vulnérable.

On fixe tous les deux Mia qui après s'être un peu agité a dû trouver une position lui convenant, sa respiration douce et régulière nous prouve qu'elle s'est assoupie. C'est à ce moment-là que je reprends :

— Vous avez assassinez son père, si vous vouliez vraiment faire de même avec elle, le faire bébé aurait été bien plus simple.

— Son père était un traître. Et c'est bien plus charitable que de torturer quelqu'un pendant l'éternité.

Je secoue la tête, impossible de faire comprendre à ce stupide ange l'importance de la vie, un véritable comble. Après un temps de silence Bella reprend :

— Vous allez vraiment le faire hein ?

— Quoi donc ?

— Toi et Zach, lâche-t-elle dans un souffle comme si elle n'osait pas formuler sa pensée jusqu'au bout.

Je la regarde un peu stupidement sans comprendre exactement ce qu'elle sous-entend si bien que je répète :

— Bah quoi moi et Zach ?

BataillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant