11.

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Mia

Interloquée je regarde Malo avec une pointe de dégoût dans le regard, je ne parviens à articuler aucun mot et me contente de secouer la tête. Face à mon refus il hausse les épaules et me guide vers la sortie de la pièce.

Même si j'ai réussi à me rhabiller seule, ce qui vient se passer s'abat violement sur moi comme une longue succession de vague et une violente nausée me tord le ventre. Comment est-ce que j'ai pu être d'accord pour qu'il me fasse ça ? Comment est-ce que j'ai pu le laisser faire ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas réagi ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas partie ? Tellement de questions me viennent à l'esprit que j'ai besoin de me tenir au mur pour ne pas défaillir. Pendant ce temps-là Malo a ouvert la porte et attends que je sorte comme si tout était normal.

Lorsqu'enfin je parviens à reprendre le contrôle de mon corps c'est pour ressentir la douleur qui émane de la zone où il m'a corrigé. La brûlure est forte et je me rends compte que chaque mouvement fait frotter mon jean contre ma peau sensible ce qui accentue la sensation d'inconfort que je ressens. Ce n'est qu'une fois dans le couloir que je trouve le courage de souffler :

— Et maintenant ?

Il me dévisage de haut en bas, je n'ose pas soutenir son regard et me perds dans la contemplation de mes baskets. Avec une certaine surprise une main douce se pose contre mon menton et il me fait relever la tête pour que je le regarde tandis qu'il répond :

— Tu as besoin d'un verre visiblement, allons te chercher ça.

Je ne suis pas totalement certaine que boire encore pourra arranger les choses mais ce qui vient de se passer m'a tellement dégrisé que je ne proteste pas. Après tout peut-être que l'alcool me permettra d'anesthésier un peu le dégoût que je ressens pour mon attitude, peut-être même que si bois assez j'oublierais l'humiliation que je viens de subir.

Une fois le bar rejoint il passe commande, m'assoir m'effraie si bien que je reste débout, même si j'ai l'air stupide plantée ainsi. D'autorité Malo me met dans les mains un shoot de ce qui doit être de la vodka. Je ne réfléchis pas plus que ça et m'empresse de l'avaler tout en essayant d'apprécier la brûlure de l'alcool pour penser à autre chose. J'aperçois du coin de l'œil le gars avec qui je dansais un peu plus tôt, et dire que ma soirée aurait dû finir autrement...

Comme s'il avait perçu mon regard Malo propose :

— Tu veux que je te montre quelque chose ?

J'arques un sourcil curieuse.

— Tu dois me promettre quelque chose alors ?

— Pardon ?

Je le regarde interloquée, après ce qu'il vient de se passer il veut que je lui promette quelque chose sans même savoir sur quoi ça porte ? Mes yeux doivent se faire assez désapprobateur puisqu'il prend la peine de m'expliquer :

— Je vais te montrer pourquoi j'ai décidé d'intervenir. Mais tu dois me promettre de ne pas me regarde-moi .

Je ne suis pas sûre de réellement le suivre mais admettons, je consens à le lui promettre. J'ai à peine terminé ma phrase que Malo se colle contre mon dos ce qui accentue ma sensation d'inconfort et me tire une grimace. Ses mains posées contre mes hanches se glissent doucement sous le tissu de mon haut pour toucher ma peau. Ce contact quelque peu indécent me fait frissonner et je ne peux m'empêcher de fermer les yeux une fraction de secondes. Lorsque je les réouvres je découvre que tout a pris une teinte translucide et brille d'un aspect rougeâtre. Comme pour la vision de Bella je trouve ça à la fois beau et fascinant. Mon regard se porte sur l'homme avec lequel je voulais rentrer et j'aperçois dans son dos une petite paire d'ailes rouges. Elles sont loin d'être aussi belles ou imposantes que celles de Bella mais elles ont le mérite d'exister et les voir me tire un frisson de peur, comme si elles n'auguraient rien de bon. Malo fini par me lâcher et ma vision revient instantanément normale. Je me tourne alors vers lui et lui demande :

BataillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant