7.

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Mia

Je déglutis difficilement et il me faut de longues secondes pour admettre ce que je vois devant moi. Ma vision a pris une teinte bleuté et les contours de tout ce qui m'entoure, les bâtiments comme les gens sont légèrement translucide mais ce qui me choque le plus reste les longues ailes blanches qui partent des omoplates de Bella et qui descendent jusqu'à quasiment frôler le sol. C'est à la fois magnifique et quelque peu inquiétant. J'aimerais dire à nouveau que ses mots ne sont que des mensonges mais ce que je vois sous mes yeux m'empêche de protester. Comme si elle avait attendu que j'assimile toutes ces nouvelles informations Bella demande d'une voix douce :

— Tu me crois maintenant ?

Toujours aussi surprise et incapable de parler je me contente de hocher la tête. L'étonnement et la surprise laisse peu à peu leurs places à autre chose, une sorte d'émerveillement innocent. Et soudainement je comprends ce qu'implique les paroles de Bella au sujet de mes parents. J'ai toujours cru qu'ils m'avaient abandonnée comme si je n'était qu'un paquet encombrant, une gêne, une erreur. Les haïr étaient le plus simple pour moi mais maintenant que les cartes sont rebattues je me risque à demander :

— Ce que tu as dit au sujet de mes parents, c'est vrai aussi ?

Elle hoche la tête avant de me proposer :

— On peut, peut-être en discuter ailleurs ?

— Bien sûr, dis-je en sentant mes joues s'empourprer.

J'aurais dû lui proposer ça bien avant. On sera mieux chez moi qu'au beau milieu de la rue surtout que la conversation risque d'être longue vu la multitude de questions qui naissent dans ma tête. Alors que je commence à marcher pour guider Bella jusqu'à chez moi, nos mains se lâchent et instantanément ma vision revient normale et tristement banale. Je ne peux m'empêcher de retenir un soupir de frustration face à cette vue morne. Le reste du trajet se fait dans le silence comme si Bella me laissait du temps pour tout assimiler et surtout pour essayer de calmer la tempête qui fait rage sous mon crâne. Ce n'est qu'une fois installées dans ma minuscule cuisine devant un verre de vin rosé que je me risque à lâcher :

— J'ai beaucoup de questions...

— J'ai du temps et je ferais de mon mieux pour y répondre, dit Bella avec un sourire se voulant rassurant.

— Je ne sais même pas par où commencer en fait...

— Je peux peut-être te raconter ça sous forme d'histoire si tu veux.

J'acquiesce d'un signe de tête, en effet commencer par le début est sans doute le plus simple mais aussi le plus évident. Je bois une gorgée de mon verre avant que Bella ne commence son histoire :

— J'imagine que tu connais quelques bases en religion, dans les gosses lignes tout est relativement vrai. Comme tu l'as vu toi-même les anges existent mais les démons aussi. On se livre une guerre de longue date même si au fond on œuvre pour la même chose : l'équilibre.

J'hoche régulièrement la tête tout en me resservant un verre et en l'écoutant avec autant d'attention que possible.

— Le problème c'est que ton espèce est en train de tout dérégler et que si on vous laisse faire il n'y aura bientôt plus aucune création sur laquelle veiller.

— Tu parles du changement climatique ?

— Pas que, des changements climatiques il y en a déjà eu mais ils étaient naturels. Là vous êtes en train de tout détruite tout en tuant tout ce qui passe à portée, y compris vous-même.

BataillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant