Chapitre 24

5 0 0
                                    

Lou

- Ils ne vont pas tarder à arriver ! Me crie Julie du salon.

Je suis dans ma chambre, et je n'ai pas envie de subir les prochaines heures qui vont suivre. Julie et Jules ont sorti tout leur attirail de mode et sont tout excités à l'idée d'accueillir leurs nouveaux mannequins.

Pas moi...

Parce que l'un de ces deux nouveaux mannequins m'a tenue dans ses bras il y a deux jours seulement. Il provoque mes crises, il me met hors de moi, il m'insulte...et il me calme contre lui. Je n'ai autorisé aucun homme à me toucher comme Matt l'a fait, depuis lui. Et j'ai envie de me fracasser la tête contre un mur, en remarquant que j'ai laissé le meilleur ami d'Alex me serrer dans ses bras. Alors que je fuis les contacts avec la gent masculine, pour essayer de réparer des bleus invisibles causé par ce monstre.

Je n'aime pas me montrer faible, je n'aime pas pleurer devant quelqu'un, je n'aime pas faire une crise panique sous les yeux d'une personne autre que Julie. Il faut croire que j'ai brisé tout mes principes depuis que j'ai rencontré Matt. Et le pire dans tout ça, c'est que je ne peux pas le contrôler. La vérité c'est que je suis faible, lâche. Je n'ai même pas raconté à Julie la moitié de ce que Matt a vu chez moi. Ma meilleure amie ignore que Matt m'a tenue contre lui, m'a fait respirer dans un sachet, assis sur une barrière d'autoroute, et m'a évité de me faire percuter par une voiture. Mais ça n'arrivera plus, je me l'interdis.

Parce que Matt est dangereux.

- Comment elle va ma Loupiote ? Me demande Jules en sautant sur mon lit.

Il m'ébouriffe les cheveux et son sourire est contagieux. Ce petit blond ressemble à une barbe à papa sur pattes vu son look composé d'habits rose mais ça lui va si bien. Il pose sa tête sur mes genoux, et me regarde par en dessous.

- Bien, mieux depuis qu'un joli chewing-gum est allongé sur mon lit, réponds-je pour le taquiner.

Il rigole et me regarde soucieux, comme s'il essayé de deviner ce qui me tracassait.

- Mes ciseaux sont dans le troisième tiroir de ma mallette, vises la jugulaire, murmure-t-il d'un ton sérieux en pointant son cou pour que je vois où se situe la jugulaire.

Il a compris. Jules pourrait devenir voyant si ses études de mode ne lui plaisent plus.

Je souris doucement et rigole un peu en voyant qu'il ne plaisante pas.

- Je préfère la souffrance à la mort, dis-je d'un ton sadique malgré que cette phrase est une part de vérité à mes yeux, mais ça, je le garde pour moi.

- Mmh, j'avais prévu le coup. Les aiguilles et mon cutter sont dans le même tiroir que mes ciseaux, explique-t-il sans se départir de son ton sérieux.

- Tu es génialement effrayant Jules, rie-je.

Il a tellement des idées tordues qu'il arrive à me faire rire rien qu'en m'expliquant où sont cachés ses armes de tortures. Ce qui me fascine le plus, c'est que d'apparence il a l'air d'un bisounours, mais qu'à l'intérieur, il n'est pas si net que ça.

- Je suis génial de toutes les manières possibles, et tu t'en rendras vite compte Looping, conclut-il en se levant.

Il m'exaspère à me donner autant de surnoms. Il prend des mots composés de la syllabe Lou et s'en sert pour me nommer. Je suppose que son extravagance reflète son imagination infinie.

Il me dessine un cœur à l'aide de ses mains puis quitte ma chambre, comme s'il était simplement venu me sortir de mes pensées l'espace d'un instant. Je me lève à mon tour, enfile un pull en laine bien épais et rejoins le salon où des voix masculines s'entremêlent, signifiant l'arrivée d'Alex et Matt.

Nos yeux remplaceront nos motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant