Chapitre 1

46 1 1
                                    


Matt

Il est tard, j'ai perdu la notion de l'heure depuis que j'ai franchis l'entrée de cette boîte de nuit à vrai dire... Je dois oublier ce début de soirée et mon seul remède contre ça, c'est la fête et l'alcool, beaucoup d'alcool. Je suis seul dans ce cauchemar, dans ce cycle infernal qui me torture l'esprit et qui m'achèvera sûrement un de ces jours.

Ma colère ne s'est pas apaisée depuis que j'ai posé les pieds dans cette boîte et les corps qui me bousculent alors que je traverse la piste de danse me rendent irritable.

- Hé Matt ! Viens voir, j'ai quelque chose qui va te plaire ! Me crie mon meilleur pote, Alex, alors que je m'approche du bar.

Pourvu que ce soit de l'alcool...

J'avais complètement oublié que nous devions nous rejoindre ce soir. Il me semble qu'il devait me présenter des amis, ou je ne sais plus qui exactement, mais je risque de bientôt le découvrir.

Alex, je le connais depuis mes 6 ans. Il a été le seul de ma classe à m'adresser la parole et à venir à mon secours quand les autres ne voulaient même pas s'asseoir à la même table que moi...ça donne envie n'est-ce pas ?

Et dire que maintenant, ces gens se battent pour s'asseoir à ma table...

 Bref, il est le seul gars pour qui je pourrai mourir sur cette terre.

Je me fraie un chemin jusqu'à lui en essayant de me débarrasser comme je peux de la blonde aux courbes dont la plupart des hommes en sont raides dingues, mais qui, à mon goût sont bien trop parfaites, qui s'accroche à mon bras telle une huître à son rocher. Je n'ai plus la tête à ça ce soir.

J'arrive à apercevoir Alex, discutant avec un groupe de jeunes de notre âge, je dirai que pour la plupart ils ont environ entre 22 ans pour la plus jeune et 25 pour le plus vieux. C'est un groupe de 6 : 2 filles et 4 mecs. Je m'approche d'eux, méfiant. Alex a souvent la fâcheuse habitude de nous embarquer dans des plans foireux qui terminent souvent mal. On finit bourrés comme des coins, à devoir rendre des comptes à des abrutis ou, si par malheur on gagne un duel de bras de fer, on devient des hommes morts, et tout ça finit généralement en règlement de comptes dans le plus grand des calmes, évidemment... un sacré bourbier.

- Haaa, le voilà !! Tu te fais désirer toi hein... suite à cette phrase, j'essaie d'évaluer le taux d'ébriété d'Alex

- Ton pote m'a dit que t'étais un bon pianiste, c'est vrai ça ? Demande un mec du groupe en se plaçant juste en face de moi pour que je puisse l'entendre malgré le broua.

Je me tourne vers Alex, sidéré que le seul truc qu'il trouve à dire sur moi à un type sorti de nulle part est que je sache jouer du piano.

- Non, désolé il s'est trompé, lui répondis-je du tac au tac.

-Mais, mec tu délires ! T'es le meilleur pianiste que je connaisse ! Réplique ce con d'Alex, vu sa gueule et ses yeux vitreux, on comprend qu'il ne comprend pas ma réponse et que l'alcool lui a déjà bien retourné les idées. 

Il est toujours bourré avant moi, c'est frustrant...

-S'il dit la vérité, est ce que tu pourrais jouer pour mon amie ? C'est son anniversaire ce soir et j'aimerai marquer le coup, surenchérit le mec en désignant du menton une fille en train de discuter avec un de leur pote.

Mon interlocuteur a lui aussi l'air d'être bien éméché. Son front est couvert de sueur, collant ses cheveux devant ses yeux. Sa chemise Polo Ralph Lauren blanche est froissée et est ouverte, créant un joli décolleté sur son torse, que je suppose aussi luisant que son front. Il ne tient pas très bien sur ses appuis et ses yeux n'arrivent pas à rester fixe sur un même point plus de deux secondes. Ses amis le regardent d'un air réprobateur, comme s'ils se doutaient que son idée ne soit pas la plus brillante qu'il ait eu.

Nos yeux remplaceront nos motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant