L'énigme Du Cœur Brisé

Imprévu maussade

Loki était réveillé et habillé depuis longtemps. Embrassant la pièce d'un regard, il se murmurait que Frédérick avait bon goût.

Sauf en ce qui à trait à ses invités. Il ne les avaient vu qu'une seule fois et ça avait suffi pour qu'il ait une mauvaise impression d'eux.

Deux femmes, dont l'une était complètement ivre à son arrivée, et l'autre n'ouvrait presque jamais la bouche, un jeune homme friqué, un peu trop arrogant, voyeur, il pourrait bien être mannequin. Le seul à avoir conquis sa sympathie, fut l'homme qu'il avait rencontré sur le port, comment s'appelait t-il déjà ? Stennal ? Non Stendhal...

Appuyé contre la grande fenêtre vitrée, la vue était splendide, Loki trouva même vraiment dommage qu'il ait une si belle création en horreur.

Tout à coup, un résonnement lourd se fit entendre, le bruit venait d'en bas, détournant la tête, il fixa la porte en fronçant des sourcils.

Qui pouvait bien faire un tel carnage à une heure pareille ?

On pouvait bien le traiter de curieux, mais il se sentait dans l'obligeance d'aller voir ce qu'il en était.

Alors qu'il s'approchait de la porte, il entrevit une ombre qui filait en vitesse dans la fente du bas de la porte...

Intrigué Loki s'avança plus prudemment cette fois ...

Que diable se passait t-il ?

Plaquant son oreille contre la porte, il n'entendit aucun bruit, pourtant lorsqu'il recula d'un pas, une autre ombre venait de filer.

C'est quoi ce cinéma ?

Doucement, il tira sur la poignée de la porte, s'attendant à attraper Frédérick Valder la main dans le sac.

C'était ce qu'il préférait dans son travail, ce petit instant de victoire, lorsqu'il finissait par réunir la totalité des pièces d'un puzzle jugé impossible.

Déçu, il se tenait devant la porte, les ombres n'étaient autre que trois jeunes hommes qui allaient et venaient dans le couloir, chacun un gros carton lourd sur les bras.

Il reconnaissait sans peine deux d'entre eux, pour les avoir rencontrés à l'accueil hier dans la soirée.

Lorsqu'ils virent Loki, ils s'arrêtèrent tous les trois pour le saluer. Puis, celui du milieu, resta seul faisant signe aux autres de s'en aller.

- Que monsieur veuille me pardonner, s'il a été dérangé par le bruit. L'une des boîtes a malheureusement chuté de mes mains.

Loki secoua la tête de haut en bas, pendant que ses petits yeux curieux restaient fixer sur la boîte que tenait le jeune homme. Il ne put s'empêcher de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Que contiennent donc ces boîtes que vous trafiquez de si bonne heure ?

Pendant un instant le jeune serviteur, baissa les yeux sur la boîte, lorsqu'enfin il releva la tête il répondit simplement :

- Des provisions monsieur.

Des provisions ? Les yeux du détective ne se détachèrent point  de la boîte, inconvaincu d'une telle réponse.

Montrez-moi ! eut t-il envie de l'ordonner, mais non cela ne fonctionnait pas comme ça. Ç'aurait été vexé Frédérick et le mettre sous sa garde.
Il devrait y aller avec tact sans éveiller les soupçons.

- D'où viennent donc ces provisions ? Ne me dites pas que vous avez un supermarché sur l'île !

- Non monsieur, tous les mardis à la même heure, un canot chargé de provisions nous apporte le nécessaire pour la semaine.