Quand la jalousie est de la partie

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Catherine vérifia le couloir, aucun rayon ne filtrait au bas des portes, ce qui de son point de vue voulait dire qu'elles étaient innocupées. Éclairée par une faible lueur de la lune qui provenait du verre transparent des fenêtres de chaque côté du couloir, elle s'avança avec précaution dans la nuit. Tenant d'une poigne ferme son portable dans une main, elle s'assura que la porte n'était pas verrouillée. Au premier essai, la serrure céda sous l'emprise de ses mains. Prudemment, elle pénétra dans la chambre plongée dans un noir obscur, refermant la porte derrière elle avec une minutie qui trahissait son anxiété.

Toute tremblante, elle alluma la lampe de son téléphone, son cœur battant la chamade, et sonda les lieux. Près d'elle, un grand lit se tenait imposant, à côté duquel trônait une table de chevet munie d'un tiroir. Elle commença par là, ouvrant le tiroir qui sortit de cachette sans grincer, comme si quelque chose l'attendait. Il n'y avait pratiquement rien de ce côté : un carnet de notes, des plumes, une boîte d'ibuprofène... des objets banals. C'était sûrement des trucs qui appartenaient à Stendhal, car c'était sans doute son côté du lit.

Catherine dirigea le faisceau de lumière vers l'autre côté du lit. Elle avait bien raison, il y avait une autre table de chevet. Un demi-tour du lit, et elle se trouva devant le petit meuble. Celui-ci ne possédait qu'un seul tiroir, mais à la différence de l'autre, il semblait avoir une partie cachée en bas. Catherine s'agenouilla devant la table, le souffle court, et tenta de l'ouvrir en tirant sur la poignée curviligne, mais la peur de ce qu'elle pourrait découvrir la paralysait. Un bruit sourd résonna dans le couloir, la faisant sursauter. Elle devait se dépêcher. Secouant la poigne d'abord doucement puis avec plus d'ampleur lorsque les pas se firent plus proches et que le meuble refusa de céder, elle finit par réaliser... elle était fermée à clé...

Merde ! Merde ! Merde ! Les pas s'approchaient, calmes et détendus, résonnant comme un écho sinistre dans l'esprit de Catherine. Chaque bruit semblait amplifié, chaque respiration, un rappel de l'urgence de sa situation. Elle était figée, incapable de penser clairement, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Il ne fallait pas qu'on la trouve ici, qu'en penseraient t-ils ?

Soudain, une idée la frappa comme un éclair : se cacher sous le lit. C'était la solution la plus courante et la plus raisonnable, et en plus, le temps pressait, et elle ne pouvait se permettre de réfléchir à d'autres options. Se mettant à quatre pattes, elle s'élança vers le lit, mais un frisson d'angoisse la parcourut, lorsque sa tête se cogna à quelque-chose de dur. En soulevant la pointe du drap, elle scruta l'obscurité avec la lumière de son portable.

Dans un geste désespéré, elle tapa le sol d'un coup de poing, comme si ce dernier pouvait expier la culpabilité de son malheur. Le lit n'avait pas de cachette, pas de refuge. Son esprit tourbillonnait, cherchant frénétiquement une autre solution, mais le temps lui échappait.

Non... non... les pas étaient à présent juste devant la porte...





























La porte de la chambre s'ouvrit lentement, un grincement discret résonnant dans l'air chargé de tension. Stendhal n'eut même pas besoin de lumière ; il commençait à se familiariser avec l'ombre de la pièce et trouva sans mal l'interrupteur. La lumière vive du plafond jaillit soudain, révélant un spectacle qui lui fit plisser des yeux. Couchée sur le lit, nue, Catherine se tenait immobile, figée dans une pose délicate, comme si elle était une œuvre d'art, consciente de la fragilité de l'instant.

- Bordel, qu'est-ce que tu fous ?! s'étonna Stendhal, la voix tremblante d'incrédulité, se tournant vers Rosa derrière lui.

Rosa s'avança, son regard perçant cherchant la source de son choc. Lorsqu'elle vit Catherine elle haussa les sourcils et pencha ma tête sur le côté.

L'énigme Du Cœur Brisé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant