Lorsque que le père de Julia Hernandez, un Baron du Crime, engage un Garde du Corps pour la protéger, cette dernière est bien décidée à lui faire savoir qu'elle n'est pas d'accord avec cette décision. Pour cela, Julia s'efforce de faire flancher Mat...
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Depuis le début de l'année, le temps semble filer à une vitesse que je ne peux contrôler. C'est comme si ma vie défilait à mille à l'heure et que j'en devenais spectatrice. Entre mon père, les pots qu'il organise et auxquels je suis obligée de faire la conversation à Alessandro et le temps que je passe avec Matthias à l'abri des regards...
Il est bien loin mon avis sur mon garde du corps. Elle est bien loin l'envie que j'avais de le voir disparaître du pas de ma porte. Maintenant, lorsqu'il ne dort pas chez moi, j'espère ouvrir ma porte et le voir là, à attendre, comme le ferait n'importe quel garde du corps.
Cette idée que je m'attache à lui me fait peur. Je vois toujours ma psy et nous en parlons régulièrement. J'ai peur de souffrir, parce que je ne m'aime pas suffisamment pour accorder à quelqu'un de m'aimer. J'ai toujours ces pensées obsessionnelles en tête qui me répètent sans cesse qu'il verra tel ou tel défaut, qu'il finira par se lasser de moi, de mon corps imparfait, de ma façon de penser.
Pourtant, on passe des nuits ensemble à parler, à refaire le monde. J'ai appris à découvrir une autre facette de Matthias, celle d'un homme au grand coeur et aux rêves illimités. Il m'a parlé de sa mère, de qui elle était avant que la maladie n'attaque son cerveau, de la façon dont elle l'a éduqué, lui qui était fils unique, des valeurs qu'elle lui a inculqué. J'aurais aimé en dire autant mais mon père est absent et livrés à nous même avec des liasses d'argent... nous n'avons certainement pas la meilleure des éducations.
Nous couchons ensemble, beaucoup trop souvent mais je ne m'en lasse pas. En fait, j'en redemande encore, dans toutes les positions, je veux que ce soit brusque, violent, sauvage et certaines fois même plus doux, plus intime. Je me surprends d'ailleurs à préférer ces moments là, lorsque nous sommes proches l'un de l'autre, mes orgasmes sont milles fois plus fort.
Ce soir, j'ai un vernissage. Une galeriste m'a contactée après mon expo peu de temps après le nouvel an et ce soir, l'expo ne concerne que mes ouvrages : des peintures et des photos, les deux remaniés, ça donne de magnifiques tableaux qui j'espère, plairont aux autres.
Mais plus je me regarde dans la glace, en sous-vêtements, et plus je déteste ce que je vois. Je ne suis pas dans mon assiette, j'ai le ventre gonflé, j'ai mes règles, je suis épuisée et je suis stressée. Je passe mes mains sur mon ventre, puis sur la cicatrice près de ma hanche, ensuite, je pince celle qui se trouve sur ma cuisse avec cet air de dégoût qui ne quitte pas mon visage. Les brûlures déforment la peau, elles la creusent, y sculptent des crevasses, des marques indélébiles qui ne peuvent même pas être camouflée par du maquillage ou de la chirurgie.
Matthias vient se poster derrière moi, il saisit doucement mon poignet après avoir fait glisser sa main le long de mon bras, pour que je cesse de me pincer la peau puis il passe ses bras autour de ma taille et pose son menton sur mon épaule. Ainsi, il me regarde à travers le reflet que renvoie le miroir.