Huit : Le jeu

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JULIA.

Je pensais que Matthias était le parfait pantin

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Je pensais que Matthias était le parfait pantin. Le type complètement soumis qui craint de perdre son travail parce qu'il manque d'argent mais en réalité, il est joueur. Je crois que je l'ai mis de mauvais poil. Je crois qu'il veut jouer avec moi, qu'il veut se défendre, riposter, parer mes attaques.

Il vaudrait mieux qu'il se restreigne car j'adore jouer. J'aime les hommes de caractère, ceux qui sont capables de me renvoyer mes coups. Au sens figuré évidemment.

Matthias est sexy, plus je le vois, plus il lutte et plus il m'attire. Je déteste cette sensation parce que je préfèrerais qu'il soit laid, repoussant et incapable de me tenir tête.

Je le vois qui fricote avec la jolie rousse, et je sais qu'il fera tout pour la revoir quand nous aurons atterri. Je peux jouer le jeu, je peux tout faire pour que son coup casse. Il se croit en vacances ? Non. Il est toujours au travail et ce n'est pas une petite rousse qui changera la donne. Je ne peux pas déclarer forfait et si j'appelle mon père, ce serait un acte de faiblesse. Je dois être capable de le renvoyer d'où il vient, sans avoir besoin d'appeler papa à la rescousse.

Après déjà trois heures de vol, durant lesquelles j'ai fermé les yeux à plusieurs reprises, je me réveille, Cassy regarde un film sur sa tablette avec ses écouteurs dans ses oreilles et Matthias, dans les vapes, continue de discuter avec sa nouvelle copine, une petite bouteille d'eau à la main.

Je souris légèrement. Quoi de plus repoussant qu'un homme en couple qui fait croire qu'il ne l'est pas ?

— Mon cœur ? appelé-je d'une voix toute douce.

Matthias et son amie tournent la tête vers moi.

— Tu veux bien me passer la bouteille s'il te plaît, j'ai très soif.

Je papillonne des yeux alors que je vois déjà les joues de la rouquine s'empourprées. Matthias me lance son regard le plus agacé. Ses yeux sont beaux, verts avec cette petite touche maronnée qui vient les sublimer. Il me tend la bouteille, je l'attrape, lui souris de toutes mes dents.

— Merci mon amour, je sens que cette lune de miel va être par-faite !

Je débouchonne la bouteille et en bois une grosse gorgée. Je le sens et c'était l'effet escompté. J'ai toujours détesté les hommes soi-disant célibataires qui flirtaient avec moi alors qu'en réalité, ils étaient mariés. Certes, Matthias et moi ne sommes ni mariés, ni même à marier d'ailleurs, mais la situation m'amuse.

Le reste du vol, nous le passons tous à dormir, regarder des films, discuter ou manger. Huit heures, c'est long mais c'est ce qu'il faut pour voir de l'eau turquoise et dormir dans un hôtel cinq étoiles.

Lorsque nous atterrissons, c'est Matthias qui récupère mes bagages, Cassy s'occupe des siens, en femme parfaitement élevée puis nous prenons une navette qui nous mènera jusqu'à l'hôtel. Cassy est au téléphone, pour assurer à ses parents qu'elle a bien atterri. Ils sont, certes, absents, mais se soucient d'elle.

— Alors, comment ça s'est terminé avec la petite rousse ? demandé-je à Matthias assis juste à côté de moi.

Il regarde par la fenêtre les magnifiques paysages paradisiaques qui s'offrent à nous. La plage, l'eau, les palmiers... Enfin de l'air chaud, enfin des plages de sable fins et plus les pavés de Paris.

— Je lui ai expliqué que vous étiez mon ex complètement folle qui refusait d'accepter notre rupture. Je crois qu'elle m'a cru.

— Évidemment, pour tes beaux yeux, certaines sont prêtes à passer outre.

— Mes beaux yeux ? répète-t-il l'air amusé.

Je lui darde un regard en coin.

— C'est la seule chose de beau chez toi.

— Bon, mes parents sont au courant que tout va bien, maintenant, on va pouvoir aller se pavaner sur la plage et boire des cocktails toute la journée en matant les beaux apollon en slip, intervient Cassy en relevant ses lunettes de soleil sur sa tête.

Elle me regarde.

— D'ailleurs, t'as réservé les chambres comment ? Non parce que, moi, je veux bien dormir avec le garde du corps.

— Hors de question, Cass. Toi et moi, on dort dans la même chambre et Matthias aura la sienne.

— Wow, s'étonne-t-il, c'est plutôt un traitement de faveur, ça.

— J'utilise l'argent de mon père. Si ça avait été le mien, je t'aurais laissé dormir au pied de l'hôtel, maugréé-je.

— T'inquiète pas, mon chou. Moi je t'aurais inviter dans ma chambre ! s'amuse Cassy.

Je lève les yeux au ciel puis nous arrivons enfin à l'hôtel. Un bagagiste s'occupe de nos sacs, nous prenons l'ascenseur. Je suis excitée comme une puce. J'adore voyager, et encore plus quand c'est à la dernière minute. J'aurais pu laisser Matthias à Paris mais mon père aurait soupçonner quelque chose. En réalité, j'espérais qu'il le prenne plus mal que ça mais il m'a suivi sans broncher, bien que maintenant, il se prête à mon jeu.

Je m'efforce à le détester mais, j'admets apprécier sa présence, pour le peu de fois où j'accepte qu'il soit près de moi. Il sent bon, il a un petit air de mauvais garçon, ses cheveux sont bien coiffés quand il est en service mais là, ils sont décoiffés et ça lui donne un air encore plus séduisant.

Je suppose que la rouquine était plus son genre mais moi, Matthias est tout ce que j'aime chez un homme. Grand, sportif, posé, il n'a pas l'air stupide et il sait garder son calme.

Mais j'ai une fierté et un égo démesuré. Je ne peux ni faire connaissance avec lui ni être amicale, alors je continuerai d'être exécrable.

Cassy et moi nous douchons puis nous couchons juste après avoir appelé le Room service, histoire de manger un petit peu. Il fait nuit ici, et le décalage horaire risque d'être brutal si nous n'essayons pas de dormir rapidement.

J'ai hâte d'être à demain, aller me faire bronzer sur la plage, boire quelques cocktails et surtout, couper mon téléphone. Je ne veux ni recevoir de message de Jordan, ni aller sur les réseaux et encore moins devoir répondre aux appels de mon père. Matthias s'en chargera, c'est son travail après tout.

Je me couche sereine et amusée. Sa présence me parait moins nocive et les jours à venir plus palpitants.

Le jeu commence.
À mes risques et périls.

 À mes risques et périls

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Mon Garde du CorpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant