JULIA.
Je referme la porte derrière moi, garde mes mains appuyées sur celle-ci, la tête baissée, le cœur battant à tout rompre. Finalement, je pose ma main sur ma bouche et laisse quelques larmes couler sur mes joues.
Que vient-il de se passer ?
Comment d'une histoire presque trop belle pour être vraie, nous sommes passés à un cauchemar ?
Je savais que mon père me mentait, mais Matthias ? Il travaille pour lui, de là à tuer...
Je me rends compte que je me suis attachée à un personnage mais pas réellement à lui. Je ne le connais pas. La posture qu'il avait, vautré sur son fauteuil, les vêtements trempés et le regard noir, furieux... on aurait dit quelqu'un d'autre.
Je me redresse, renifle, essuie mes larmes d'un revers de la manche puis je sursaute lorsqu'on toque à la porte. Je recule d'un pas et secoue la tête.
— Va-t-en Matthias ! Je t'ai dit que je ne voulais plus te voir !
— Madame, c'est la police. Des témoins nous ont dit que vous habitiez ici. Il y a eu un meurtre à la galerie d'art où vous exposiez. Vous devez nous suivre au poste.
Je ferme les yeux, passe ma main dans mes cheveux. Je n'ose même pas ouvrir la porte. Suis-je complice d'un meurtre ?
— Madame Hernandez ? Ouvrez la porte s'il vous plaît.
Il frappe à nouveau. J'inspire profondément, puis je l'ouvre enfin. Je lève mes yeux vers l'homme qui se tient en avant, deux autres derrière. Ils ne portent pas l'uniforme de la gendarmerie. Ils sont cagoulés, vêtus de noir et armés. Je m'apprête à leur tourner le dos lorsque l'homme saisit une poignée de mes cheveux et me tire en arrière. Il me colle contre lui et entre dans l'appartement avec ses camarades. Je pousse un cri, pose mes mains sur les siennes. Il me tire les cheveux, me fait mal mais je m'immobilise lorsqu'il appuie la lame d'un couteau contre mon cou.
— Ou est Hernandez ?
— Je ne sais pas, pitié... pitié...
Il tire un petit peu plus sur mes cheveux, ma tête en arrière contre son épaule. Je pousse un grognement de douleur avant que mes oreilles ne se mettent à siffler lorsque des coups de feu fusent dans mon appartement. Le type me garde contre lui, son couteau abîme ma peau et les deux hommes qui l'accompagnaient se prennent une balle en pleine tête pour l'un et l'autre dans la poitrine. Ensuite, Matthias braque son arme sur nous, ses jambes sont légèrement fléchies, son regard sombre, il semble concentré, sûr de lui.
— Approche et je lui tranche la gorge, menace l'homme qui me tient en otage.
Matthias me jette un bref regard, impassible. Enfin, il appuie sur la gâchette , le coup de feu retentit et la balle vient se loger dans l'œil de mon bourreau. La détente m'assourdie, je tombe à la renverse en même temps que lui et m'affale sur le sol. Lorsque je relève la tête, les acouphènes dans mes oreilles m'empêchent d'entendre correctement. Je vois Matthias qui s'avance vers moi pour me tendre la main mais j'écarquille les yeux lorsqu'un type se jette sur lui par derrière.
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Mon Garde du Corps
RomanceLorsque que le père de Julia Hernandez, un Baron du Crime, engage un Garde du Corps pour la protéger, cette dernière est bien décidée à lui faire savoir qu'elle n'est pas d'accord avec cette décision. Pour cela, Julia s'efforce de faire flancher Mat...