JULIA.
À Noël, nous avons la tradition de nous retrouver dans la manoir de mon père, dans l'Est de la France. Il y neige souvent, le manoir est vaste et nous y restons environ une semaine, pour les vacances.
Le jour du réveillon, le matin, nous décorons le sapin de deux mètres avec mon frère, Cassy et Gabin. Le petit ami de mon frère est là lui aussi et mes deux meilleurs amis participent à notre Réveillon car leurs parents sont trop absents. Ils font partie de notre famille depuis des années, c'est impossible que ces traditions changent ou que l'un d'entre nous ratent cet évènement.
Nous n'avons pas encore vu mon père, il gère ses affaires dans son bureau au deuxième étage. Il a embauché un traiteur pour le repas, comme toujours. Heureusement, Alois fait les meilleurs biscuits sablés du monde, et ça, seul sa main de chef peut le faire.
J'enroule une guirlande lumineuse avec Cassy autour du sapin pendant que Gabin sirote un verre de vin au coin du feu. Aloïs est perché sur un escabeau pour accrocher les boules. Son bras est presque totalement guéri. Il a encore des séances de rééducation mais tout rentre dans l'ordre et il peut continuer à gérer son club sans soucis.
— Mademoiselle Hernandez, appelle un garde du corps de mon père. Votre père vous demande.
Il y a un peu partout dans le manoir, il faut croire qu'il est la cible numéro un du pays. Je pose la guirlande dans le carton de décorations puis passe à côté de garde en lui jetant un regard en biais. Je rejoins le bureau de mon père rapidement, les murs sont teints d'un vert profond et décorés de lambris de qualité, couleur bois. Le manoir est beau, la décoration soft et luxueuse. Il n'a jamais voulu vendre cet endroit et pourtant, nous y allons qu'une fois à l'année.
Je m'arrête devant le bureau de mon père qui se trouve juste face aux escaliers et tombe dénue lorsque je fais face à...
— Matthias ?! m'exclamé-je.
Depuis notre retour à Paris il y a trois semaines, je ne l'avais pas revu et pour cause, mon père voulait s'entretenir avec lui aussitôt. J'en avais déduis qu'il avait été viré mais visiblement non puisqu'il se tient à côté de la porte, les mains croisées devant son bassin, vêtu d'une chemise blanche rentrée dans son pantalon et d'une veste assortie à son costard. Je dois être en train de rêver ? Il se tient droit, comme si de rien était et il arbore un œil au beurre noir presque totalement cicatrisé. Je sais déjà ce qu'il s'est passé.
— Bonjour, Julia, souffle-t-il.
Je ne prends pas la peine de frapper à la porte, je rentre en trombe dans le bureau de mon père et claque la porte derrière moi. Il relève ses yeux de ses documents et me sourit en écartant les bras et faisant le tour de son bureau.
— Ma fille chérie !
— Dis-moi que c'est une blague ? Pourquoi le garde du corps est encore là ?!
VOUS LISEZ
Mon Garde du Corps
Roman d'amourLorsque que le père de Julia Hernandez, un Baron du Crime, engage un Garde du Corps pour la protéger, cette dernière est bien décidée à lui faire savoir qu'elle n'est pas d'accord avec cette décision. Pour cela, Julia s'efforce de faire flancher Mat...